Le directeur exécutif de l’Institut Panafricain pour la Citoyenneté, les Consommateurs et le Développement (CICODEV Afrique) a fustigé la faible contribution de l’Etat dans le cadre des soins de santé primaire (SSP). Amadou Kanouté s’exprimait mercredi 9 avril lors d’une session d’information et d’échanges destinée aux membres de l’Association des Journalistes en Santé, Population et Développement (AJSPD).

« Nous avons là, un système qui n’est plus équitable. Nous avons là un système qui à partir de Alma Ata où les chefs d’Etats du monde, où le système des Nations Unies, c’étaient entendus pour dire il faut que nous financions correctement les soins de santé primaires.

Il faut que les populations puissent contribuer », a expliqué le Directeur exécutif de l’Institut Panafricain pour la Citoyenneté, les Consommateurs et le Développement (CICODEV Afrique).

Fustigeant ce système de financement qu’il juge inéquitable, avec les ménages qui contribuent plus par rapport à l’Etat, Amadou Kanouté indique : « On avait à l’esprit que ce serait une contribution équitable, mais ce qui se passe aujourd’hui, c’est qu’on a quelque peu dévoyé l’esprit d’Alma-Ata et de Astana où les États ont discuté et se sont entendus sur les principes des soins de santé primaire. »

Selon les Comptes de la santé (MSAS 2017-2021) qui révèlent un financement inadéquat des soins de santé primaire (SSP), l’État du Sénégal et ses démembrements consacrant que 15% du budget de la santé. Tandis que le gros du financement de ces soins est couvert par les ménages à 55% et les Partenaires Techniques et Financiers à 23%.

De ce point de vue, estime M. Kanouté : « On est en train de transférer une responsabilité régalienne à des partenaires techniques et financiers ou tout simplement aux ménages. L’esprit d’Alma-Ata, c’était une participation des ménages, pas un financement des ménages et c’est dans quoi nous sommes et qu’il nous faut renverser. »

Sous ce rapport, il préconise à ce que « l’Etat décide de dire, nous allons mettre beaucoup plus d’argent pour que les gens puissent se soigner, puissent accéder aux soins de santé, que ça ne soit pas un fardeau pour les ménages. »

Il s’est réjoui également du fait que, « les nouvelles autorités aient engagé pour un plus grand investissement dans les soins de santé primaire, dans les MNT, les maladies non transmissibles. »

Docteur en économie de la santé, Farba Lamine Sall, préconise quant à lui, estime que « Lutter contre la maladie, c’est d’abord la lutte contre la survenue de la maladie. », précisant que « ce paradigme nouveau est porteur d’économie. »

Dans ce même cadre de lutte contre la maladie, l’expert sénior en Gouvernance et financement de la santé appelle également à « renverser la pyramide sanitaire pour en faire un entonnoir », soulignant que l’objectif c’est d’avoir moins de malades à l’hôpital.

Pour conclure, Farba Lamine Sall recommande de « renforcer le district pour lui faire jouer son rôle de filtre et facilitateur du recours précoce aux soins essentiels pour éviter les complications et le renchérissement du coût de la prise en charge. »

sudquotidien

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