L’arrivée du Parti des Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité (PASTEF) coûte très cher au secteur des médias. Depuis que le président Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko sont au pouvoir, les patrons de presse ne savent plus à quel saint se vouer.

La régularisation entreprise de presse par Alioune Sall, Ministre de la Communication de la Télécommunication et du Numérique (MCTN), va faire des dégâts.

Car ce dernier aurait demandé à ce que des médias dits «non conformes» soient fermés. Une véritable erreur.

presse

L’information a été rapportée par Libération, dans sa parution, du mercredi.

Selon le journal, le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique a adressé une lettre à son homologue de l’Intérieur, demandant l’arrêt immédiat des activités des médias ne respectant pas les exigences légales.

La même source indique que la Direction de Surveillance du Territoire (DST, renseignements généraux) et la Division Spéciale de Cybersécurité ont été mobilisés par le ministre de l’Intérieur. Ce qui veut dire que les nouvelles autorités s’apprêtent à fermer les médias qui ne sont pas dans la liste qu’elles ont récemment publié.

De quoi faire réagir le Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de Presse du Sénégal (CDEPS) et l’Association des Éditeurs et Professionnels de la Presse en Ligne (APPEL).

Ils sont «scandalisés par les errements du ministre de tutelle, qui viole allègrement la Constitution et le Code de la presse. Par deux fois, lors de la publication de la première liste de médias «reconnus» et de la seconde liste de médias «conformes», le processus a été entaché d’irrégularités, d’omissions et de failles techniques avouées par le ministère lui-même».

Ainsi, si la deuxième liste est effectivement définitive, «qu’est-ce qui empêche le ministre de la matérialiser par un arrêté ministériel ?», s’interrogent les acteurs de la presse. Depuis sa publication le 6 février dernier, c’est le flou total.

Et pourtant manifestement, des erreurs monumentales compromettent la sincérité du processus notées par les services mêmes du ministère, les membres de la «Commission d’examen et de validation des entreprises de presse» et les organisations faîtières des acteurs des médias, rappellent le CDEPS et l’APPEL.

Qui tiennent à rappeler qu’elles ont toujours été préoccupées par la régulation et la professionnalisation du secteur.

Les patrons de presse contre la décision de Alioune Sall

«Ce qui a guidé la création de la Coordination des Associations de Presse (CAP) en 2016, les travaux sur les Assises nationales des médias entre autres actions. Elles dénoncent avec véhémence le mépris et le forcing du ministre de la Communication qui s’est lamentablement fourvoyé depuis le début, durant les 11 mois de son magistère», dénoncent les patrons de presse qui «comptent se donner tous les moyens légaux pour freiner ce ministre qui est comme un éléphant dans un magasin de porcelaine».

Alioune Sall et ses services ne le savent pas mais ils sont en train de suivre une voie sans issue.

Hormis les quelques excités sur les réseaux sociaux allergiques aux critiques, rares sont les voies qui cautionnent cette volonté de fermer des médias. Dans une publication sur sa page Facebook, Akhenaton a encore rappelé au MCTN qu’il fait fausse route dans ce qu’il appelle une régulation du secteur des médias.

«Pénaliser la liberté d’entreprendre est un crime contre notre démocratie. Le ministre Alioune Sall exagère», dénonce ce fervent soutien de Ousmane Sonko.

Qui semble être la personne la plus lucide au sein de Pastef.

Akhenaton corrige Alioune Sall

En agissant «comme un éléphant dans un magasin de porcelaine», Alioune Sall menace la liberté de la presse. Mais il met en danger des milliers d’emplois. Qu’est-ce que le MTCN va faire des milliers de professionnels qui sont dans ses médias dits «non conformes» ? Si les nouvelles autorités se glorifient d’avoir réussi à régulariser les contrats d’une centaine de journalistes, elles envoient tout le reste au chômage.

Comme quoi, elles créent un plus grand mal en voulant soigner une plaie.

Il y’a un long fossé entre régulation et fermeture de médias.

L’État a suffisamment de moyens de faire son travail sans compromettre les emplois des «petits médias qui ont soutenu la lutte de Pastef». Malheureusement, les services du MCTN semblent vouloir plus réprimer que trouver des solutions.

Sinon, elles n’auraient pas fermé la plateforme qui devait permettre aux médias de se conformer. Ces erreurs du ministère de tutelle ne seront pas sans conséquences. Qui pour faire comprendre à Alioune Sall qu’il fait fausse route ?

Ce sont ces genres d’erreurs qui ont perdu son prédécesseur dans le défunt régime.

xibaaru

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