Pour les commerçants, tous les moyens sont bons pour attirer les clients. C’est incertitude chez des tailleurs qui, avec la recrudescence des coupures d’électricité, craignent de ne pouvoir honorer leurs commandes

A un peu plus d’une semaine de l’Aïd-al Kabir, communément appelée Tabaski ou Aïd-al Adha, une ambiance carnavalesque s’installe au niveau des marchés de Dakar, notamment celui des HLM. Des décibels, mégaphones et bruits de tout genre retentissent de tous les côtés. Pour les commerçants, tous les moyens sont bons pour attirer le plus de clients. Néanmoins, de l’autre coté, c’est incertitude chez des tailleurs qui, avec la recrudescence des coupures d’électricité, ils craignent de ne pouvoir honorer leurs commandes.

15h au marché HLM de Dakar. C’est l’effervescence. Ici, on n’entend presque pas les klaxons des automobilistes tellement ça grouille de monde ; entre ambiance et animation au niveau des cantines, étals et mouvements de personnes en majorité des femmes venues de partout et de nulle part, pour s’acheter des tissus, effets et autres accessoires pour la Tabaski. Le «bouillonnement» est à son paroxysme.

A côté d’une pharmacie de la place, des articles de tout genre sont proposés avec des prix défiant toute concurrence. Il y en a pour toutes les bourses, nous renseigne Mariama Laye, une dame, la trentaine, sacoche autour de la taille, bonnet noir couvrant la tête et vêtue d’une robe longue fleurie, qui ne la dérange aucunement. La jeune commerçante fait la navette pour parler avec deux de ses clientes au goût complétement différent.

Coura, une jeune mariée, confie-t-elle, veut des mules noires avec strass très agréables à regarder, des «nu-pieds» ou encore «thiarakh», en wolof, pour accompagner sa tenue matinale pour la fameuse grillade, «lakk yapp» comme on dit chez nous, le matin du jour de la Tabaski, après immolation du bélier.

L’autre cliente, beaucoup plus âgée est venue acheter des chaussures pour ses enfants car, dit-elle, «les temps sont dures, je préfère m’occuper de mes enfants».

Mariama elle, dit remercier le Bon Dieu car elle se frotte bien les mains. A quelques jours de la fête, ses affaires marchent plutôt bien. Dans cette ambiance festive, chacun y trouve son compte. Dans les magasins et autour des étals, les transactions en disent long.

Mbaye et ses frères exposent une large gamme de tissus qu’ils proposent aux acheteurs. Ici le «juppir» et la dentelle sont les tissus en vogue, pour cette année. Les accessoires aussi ne sont pas en reste : boucles d’oreilles ; colliers ; montres, sacs à mains. Bref, on y trouve tout pour sublimer les belles dames le jour-j, avec des prix qui varient entre 1500 et 3000 francs CFA.

Coupures d’électricité : le ras-le-bol des tailleurs

Un peu plus loin, chez les tailleurs, l’inquiétude gagne du terrain, avec les coupures répétitives d’électricité notées ces derniers. Mouhamed, un jeune tailleur, nous confie qu’il passe depuis presque deux semaines des nuits blanches, pour pouvoir honorer ses commandes. Ciseaux à la main, s’apprêtant à découper un nouveau modèle pour une cliente, il demande à «Senelec de revoir sa fourniture d’électricité et de tout mettre en œuvre pour un retour d’une situation à la normale, au plus vite».

Dans un autre atelier, le constat reste le même. «Il n’y a pas d’heure pour les coupures», affirme un père de famille, la cinquantaine, qui confie, pour le déplorer : «une de mes machine est tombée en panne à cause de ses coupures, cela fait maintenant trois jours. Avec toutes ces commandes qui attendent d’être livrées, j’ai peur de perdre mes clients».

Si pour les commerçants tout semble marcher comme prévu, les tailleurs eux craignent ne pas pouvoir terminer à temps les commandes. Quoi qu’il en soit, ils ne perdent pas espoir que la situation revienne à la normale et que tout le monde y trouve son gain.

dakarmatin

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