Droits des enfants vulnérables au Sénégal : un séminaire de plaidoyer pour des actions concrètesLe Médiateur de la République du Sénégal, Demba Kandji, a présidé l’ouverture d’un séminaire de deux jours, qui se tient les 05 et 06 février 2025, consacré aux droits de l’enfant.
Organisé en partenariat avec le Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme, cette rencontre a réuni divers acteurs pour débattre des défis majeurs liés à la protection, au respect et à la promotion des droits des enfants, en particulier ceux en situation de vulnérabilité extrême.
Dans son allocution, le Médiateur de la République, Demba Kandji, a rappelé l’urgence de doter le Sénégal d’un Code des Droits de l’Enfant, un outil essentiel pour assurer la protection et la promotion des droits des enfants. «Une meilleure prise en charge des droits de l’enfant passe indéniablement par l’adoption d’un Code spécifique.
Ce cadre juridique est essentiel pour garantir la protection, le respect et la promotion des droits de l’enfant dans notre société».
Cependant, le Médiateur de la République a souligné que cette adoption fait face à plusieurs obstacles, notamment les croyances culturelles, les pesanteurs sociales comme la pauvreté, ainsi que l’inégalité des sexes et le manque d’accès à l’éducation.
Pour y remédier, Monsieur Kandji a plaidé pour un dialogue inclusif impliquant toutes les parties prenantes, notamment le gouvernement la société civile et les communautés, mais également les enfants eux-mêmes. «En écoutant leurs voix et en tenant compte de leurs besoins, nous pouvons élaborer un cadre juridique pertinent et efficace», a-t-il déclaré.
DES DEFIS STRUCTURELS POUR LES ENFANTS A BESOINS SPECIAUX
Madame Amy Kébé, représentant le Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme, a, pour sa part, mis l’accent sur la situation alarmante des enfants en situation de handicap, souvent laissés pour compte dans les politiques publiques.
Elle a rappelé que «les enfants à besoins spéciaux, principalement ceux souffrant de handicaps lourds, sont très souvent faiblement pris en compte dans les réponses mises en avant pour promouvoir leurs droits».
Selon elle, les services spécialisés pour ces enfants sont insuffisants et mal répartis, avec une concentration dans les centres urbains et un manque de conformité aux normes de qualité.
Elle a également attiré l’attention sur le rôle crucial des familles et des communautés qui, souvent sans soutien, portent le poids de la prise en charge.
D’ailleurs, les données actuelles révèlent que le Sénégal, avec un âge médian de 19 ans, doit relever des défis structurels importants pour protéger ses enfants. Près de 27% des enfants de moins de cinq (05) ans ne sont pas enregistrés à l’état civil ; ce qui limite leur accès à l’éducation et aux services sociaux.
De plus, les filles restent particulièrement marginalisées, notamment dans l’accès à l’éducation secondaire, et les enfants des daaras sont encore nombreux à vivre dans la mendicité.
C’est pourquoi, cet atelier va mettre en avant plusieurs pistes de solutions.
Parmi elles, la nécessité d’adopter un Code des Droits de l’Enfant, de renforcer la coordination nationale et régionale en matière de protection de l’enfance, d’allouer davantage de ressources publiques aux services sociaux et de sensibiliser les décideurs et les communautés aux droits des enfants.
En outre, Madame Amy Kébé a souligné que cet atelier s’inscrit dans une dynamique de plaidoyer et de consultation essentielle.
«Nous demeurons convaincus qu’à l’issue de cette rencontre de plaidoyer, les recommandations qui seront formulées attireront l’attention des plus hautes autorités pour renforcer les politiques publiques en faveur des enfants», a-t-elle déclaré.
En conclusion, les intervenants ont rappelé que la protection des droits des enfants ne peut être effective sans une collaboration étroite entre les différents acteurs.
sudquotidien