La Covid-19 n’est plus la préoccupation majeure des Français, mais méfions-nous de l’eau qui dort. Le SARS-CoV-2 n’est pas près de disparaître selon les scénarios proposés par les experts de l’ECDC qui imaginent l’évolution de la pandémie. Que nous réservent les dix prochaines années ?

La rentrée 2022 approche alors que la septième vague de Covid-19, initiée début juillet, se termine – on dénombre environ 17.000 cas positifs chaque jour. D’ici quelques jours, environ 12 millions d’enfants et d’adolescents reprendront le chemin de l’école alors que le protocole sanitaire est au niveau « socle » des mesures, soit le plus bas. Les cours se feront en présentiel dans tous les établissements du primaire et du secondaire, sans restriction des activités physiques et sportives.

Si la Covid-19 ne fait plus la une de l’actualité, « il semble clair que le SARS-CoV-2 est là pour rester », selon l’ECDC, l’agence européenne de prévention et contrôle des maladies. Un rapport paru le 29 août 2022 présente plusieurs scénarios prédictifs sur l’évolution de la pandémie de Covid-19 pour les dix prochaines années. Ces scénarios, qui s’étendent entre 2022 et 2032, sont qualitatifs et non quantitatifs. En d’autres termes, ils décrivent une situation probable, basée sur des données scientifiques disponibles actuellement, mais leur probabilité de réalisation n’a pas été calculée.

D’une menace diminuée à une nouvelle pandémie
Dans le premier scénario, « une menace diminuée », la majorité de la population est immunisée contre la Covid-19, que ce soit suite à une vaccination ou une infection naturelle. En conséquence, les symptômes de Covid-19 sont légers. Si le SARS-CoV-2 circule toujours et que des nouveaux variants émergent de temps à autre, leur impact sur le système de santé reste modéré grâce à l’immunité croisée conférée par les vaccins ou une infection passée. Néanmoins, le risque qu’un variant avec des propriétés différentes bouleverse ce scénario et induise une augmentation de la mortalité et des hospitalisations n’est pas à exclure.

Pour que ce scénario tienne, il faut que les nouveaux variants n’échappent pas aux vaccins disponibles, que la couverture vaccinale reste haute dans toute la population et que cette dernière ait appris à vivre avec le virus. Enfin, ce scénario sous-entend aussi la faisabilité d’un vaccin efficace contre plusieurs variants et l’accès à des médicaments antiviraux.

Le deuxième scénario, celui des « infections régulières » ressemble au premier, mais dans ce dernier, des variants avec des propriétés immunologiques apparaissent plus souvent. Des vaccins, renouvelés tous les ans, sont disponibles pour réduire la pression sur les systèmes de santé. Pour le troisième scénario, l’ECDC anticipe une situation tendue. Le SARS-CoV-2 circule toujours à des niveaux élevés et les variants apparaissent très fréquemment, outrepassant l’immunité vaccinale ou naturelle et provoquant des réinfections. Il y a alors une « saison Covid » où la pression sur le système de santé est la plus forte, entre novembre et février. La mortalité reste encore faible, mais la pression sur les hôpitaux plus forte.

Le quatrième scénario propose une situation similaire au troisième, mais l’hiver devient ingérable dans les hôpitaux et le nombre de malades surpasse les capacités d’accueil. Ce scénario est le premier à préconiser l’instauration d’équipements de protection individuelle pour les personnes exposées – en d’autres termes, le retour du masque obligatoire. Enfin, l’ultime scénario est celui d’une « nouvelle pandémie. » Un nouveau variant émerge et s’impose face aux autres, il échappe aux vaccins disponibles et circule même chez les personnes précédemment infectées et fait plus de victimes, submergeant les hôpitaux. L’enjeu est alors de faire accepter à la population des mesures sanitaires restrictives.

Pour éviter que l’histoire ne se répète, l’ECDC insiste sur le fait que même si « les scénarios actuels semblent moins graves, des systèmes de surveillance et de contrôle adéquats doivent être mis en place pour détecter les changements dans le niveau de menace posé par le SARS-CoV-2, et la préparation doit être renforcée afin de mener une action efficace et proportionnée en réponse à des situations qui se détérioreraient rapidement ».

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