Respectivement âgés de 56 ans et de 63 ans, Karim Wade et amadou Ba ont des trajectoires politiques différentes. Pour autant, les deux hommes présentent des profils similaires. et cela est perceptible à travers leur positionnement, par le passé, au sein de l’appareil d’état et leur mode de fonctionnement en politique.

D’aucuns ont été surpris de découvrir une rivalité extrême entre Karim Wade et Amadou Ba à la veille de la présidentielle de 2024. Le candidat du Parti démocratique sénégalais (PDS) avait traité de tous les noms celui de Benno Bokk Yaakaar (BBY); non sans intenter des actions parlementaires
et judiciaires contre lui.

Premièrement, “Wade-fils” avait accusé Amadou Ba d’avoir corrompu un juge constitutionnel pour l’écarter du processus électoral.

Non sans demander aux députés libéraux de créer une commission d’enquête parlementaire sur cette affaire. Ce qui était à l’origine du report de la présidentielle prévue initialement le 25 février 2024.

Deuxièmement, Karim avait annoncé une plainte pour faux et usage de faux contre l’ancien Premier ministre de Macky Sall en complicité avec le journaliste Madiambal Diagne.

Jusque-là, l’ancien Premier ministre n’a jamais réagi à ces accusations préférant se concentrer à l’époque sur le scrutin présidentiel.

Si la candidature de Karim a été rejetée purement et simplement par le conseil constitutionnel pour un problème de double nationalité; celle d’Amadou Bâ avait été acceptée.

Ce dernier est ainsi allé jusqu’au bout du processus électoral avec à la clé une large défaite face au candidat de PASTEF, Bassirou Diomaye Diakhar Faye. Cependant, force est de constater que l’échec des deux hommes durant ce processus, même si c’est à des niveaux différents, est dû en partie à leur manque d’audace en politique et de leadership ainsi que leur absence sur la scène politique.

Pis, ils manquent de charisme politique et ils ne maîtrisent pas les codes sénégalais dans le domaine.

Ils peinent à mobiliser des foules et à les haranguer. Et ils sont trop technocrates dans l’approche. Tous les deux veulent être dans le cœur des Sénégalais sans descendre sur le terrain politique et se frotter avec leurs bases politiques respectives.

Ils assument rarement leur position et préfèrent à chaque fois envoyer des porte-parole ou autres émissaires politiques pour parler à leur place.

Opportunistes politiques, ils ne s’adressent couramment à leurs militants et sympathisants qu’à la veille d’échéance électorale. Ce qui laisse entrevoir le défaut d’un agenda politique clair.

Si on prend l’exemple de Karim Wade, exilé àDoha depuis 2015, il n’est jamais revenu au pays.

Aujourd’hui, il ne peut se réfugier derrière ce prétexte parce qu’il a été remis dans le jeu politique suite à une réforme du Code électoral. Mais “Wade-fils” n’est pas revenu jusque-là au Sénégal, préférant manager ses hommes par WhatsApp et à travers des communiqués soporifiques.

En effet, Karim se contente de l’appareil politique que lui a légué son père.

Et il n’apporte aucune plus-value dans l’organisation et le fonctionnement de ce parti. La formation meurt à petit feu. Tous ses responsables l’ont quitté parce que ne supportant plus la façon dont elle est gérée. En plus d’être à l’origine des défections dans le parti, Karim n’a aucun projet politique clair encore moins une task force permettant d’aller à la conquête du pouvoir.

Amadou Ba : quitter le bateau « Apr » ou périr !

En ce qui concerne Amadou Ba, il est mou politiquement et il accepte de subir sans rechigner tous les affres que ses frères de parti et autres adversaires politiques ont mis sur son dos. Son manque de leadership lui a fait perdre en partie le scrutin présidentiel.

En effet, s’il a été lamentablement battu par Bassirou Diomaye Faye à la présidentielle du 24 mars 2024, c’est parce qu’il s’est tu face à de nombreuses incongruités.

Contesté dans son parti, attaqué par ses adversaires politiques, il n’avait pratiquement aucune chance de remporter le scrutin. Déjà au sein de l’Alliance pour la République, il y a eu trois autres candidatures qui n’avaient aucune chance de passer.

Elles étaient portées par Aly Ngouille Ndiaye, Mame Boye Diao, et Mahammad Boun Abdallah Dionne.

Preuve qu’il n’est pas aimé dans le parti présidentiel et que le Président sortant, Macky Sall l’a choisi malgré lui. Ce dernier a attendu la veille du scrutin pour faire sortir de prison Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko.

Naturellement, les deux leaders de l’opposition ont tranquillement déroulé leur campagne.

Ils partaient ainsi à cette élection avec l’avantage d’être perçus par les Sénégalais comme étant des victimes d’une injustice de la part du régime Macky Sall.

Le candidat malheureux à la présidentielle du 24 mars 2024 fait aujourd’hui face à son avenir politique.

Il a reçu durant le week-end les membres de la Renaissance sociale pour l’émergence (RSE, un mouvement qui l’a soutenu lors de la présidentielle de 2024 et avec lequel il pourrait démarrer son histoire politique propre.

D’ailleurs, il n’a pas d’autre choix que de quitter l’APR ou de périr.

Pendant ce temps, le PDS, sous l’impulsion de Karim Wade, procédait au renouvellement de ses structures avec un changement à la tête du bureau national de la Fédération nationale des femmes.

Karim Wade a ainsi décidé de changer Woré Sarr par Fatou Sow qui en devient la présidente.

Une énième décision impopulaire et qui a encore créé des frustrés au sein de la formation libérale. Quoique calmes et posés, Karim Wade comme Amadou Ba devraient changer drastiquement leur manière de faire la politique.

Ils doivent changer leur style de management et apprendre à mobiliser les gens par la force du discours.

Aujourd’hui, la plupart des gens qui les suivent ne sont mus que par l’argent ou un intérêt matériel. Ils doivent travailler davantage leur offre politique et leur capacité de persuasion en choisissant un bon entourage.

De bons profils d’hommes politiques et fins connaisseurs de l’Etat 

Par ailleurs, il faut noter que Karim Wade tout comme Amadou Ba présentent de bons profils pour gérer un Etat.

En plus d’être bien formés (économistes de formation) et d’avoir une bonne expérience de l’Etat, les deux hommes sont respectés à l’international et ils disposent de bons carnets d’adresses. Directeur des Impôts et des Domaines, ministre des Affaires étrangères, Premier ministre, Amadou Ba est un homme d’Etat.

Il a toujours été au service de l’administration.

Alors à la tête de la Direction générale des Impôts et des Domaines (DGID) DGID, il avait supervisé la rédaction et la mise en œuvre de l’actuel code général des impôts. Il est également l’un des concepteurs du Plan Sénégal émergent (PSE).

Il a également été le chef de la diplomatie sénégalaise avant d’être bombardé plus tard Premier ministre jusqu’à la veille de la présidentielle de 2024.

Quant à Karim Wade, il faut noter qu’il a été l’un des grands artisans de la réussite de certains projets sous Abdoulaye Wade.

Fin connaisseur des milieux d’affaires notamment le secteur des mines et ancien employé de grandes banques dans le monde, il a grandement contribué à la conception ou la mise en œuvre de grands projets sous Abdoulaye Wade, tels que l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD), la restructuration des Industries chimiques du Sénégal (ICS) ou la mise en place d’une zone économique spéciale intégrée dans la capitale.

Il a également piloté le onzième sommet de l’Organisation de la conférence islamique à Dakar.

Il a été tour à tour ministre d’Etat, ministre de l’Energie et ministre de la Coopération internationale, de l’Aménagement du territoire, des Transports aériens et des Infrastructures de 2009 à 2012. Ce qui lui a valu d’être surnommé «ministre du Ciel et de la Terre».

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