Lors d’un atelier de formation organisé ce jeudi à Dakar par la Coalition Nationale pour une Pêche Durable (CONAPED), l’honorable député Maguette Sene, maire de Malicounda, a exprimé ses préoccupations concernant la gestion des ressources halieutiques du Sénégal et a proposé des solutions pour améliorer la situation.
L’événement, destiné à sensibiliser les parlementaires et les journalistes sur les enjeux de transparence et de régulation dans le secteur de la pêche artisanale, a mis en lumière les défis croissants auxquels fait face cette industrie vitale pour l’économie et la sécurité alimentaire du pays.
Maguette Sene a salué l’initiative de la CONAPED, qui œuvre pour la préservation des ressources maritimes et la sensibilisation des citoyens à la nécessité de protéger les écosystèmes marins.
Selon lui, la pêche artisanale, secteur vital pour des centaines de milliers de Sénégalais, est actuellement confrontée à une grave crise de raréfaction des ressources halieutiques, qu’il a qualifiée de « fléau ».
Issu d’une famille de pêcheurs, le député connaît bien les difficultés rencontrées par les communautés côtières.
Il a insisté sur l’urgence de sensibiliser les nouvelles autorités politiques à la nécessité de prendre des mesures pour sauver ce secteur, qui représente une source essentielle de revenus et d’emplois pour près de 600 000 personnes. Maguette Sene a souligné que la Mauritanie, qui semble mieux protéger ses ressources maritimes, devrait être un modèle pour le Sénégal.
« Nous ne devrions pas accepter que la Mauritanie ait des eaux plus poissonneuses que les nôtres », a-t-il déclaré, appelant à une mobilisation nationale pour garantir la durabilité de cette ressource précieuse.
La pêche artisanale joue un rôle crucial dans la sécurité alimentaire du pays, étant la principale source de protéines pour une large part de la population sénégalaise. Maguette Sene a mis en garde contre les conséquences dramatiques de la dégradation de cette ressource, notamment pour les communautés qui dépendent directement de la mer pour leur subsistance.
L’élu a également abordé la nécessité de créer un cadre législatif plus strict et transparent pour réguler la pêche industrielle et contrôler les licences attribuées à des entreprises étrangères.
Selon lui, le Sénégal doit prendre des mesures fermes pour éviter que les ressources maritimes soient exploitées de manière excessive par des acteurs extérieurs, au détriment des pêcheurs locaux.
Un autre point crucial de son discours a été l’alerte concernant l’exploitation pétrolière dans les eaux sénégalaises, un secteur en pleine expansion.
Maguette Sene a averti que cette activité représente une menace directe pour les pêcheurs, dont les conditions de travail et la sécurité pourraient être gravement affectées par une catastrophe environnementale, telle qu’une marée noire. « Les pêcheurs sont les premières communautés menacées par l’exploitation du pétrole », a-t-il précisé, appelant à des mesures anticipées pour éviter des impacts négatifs sur les écosystèmes marins.
Dans cette optique, le maire de Malicounda a proposé que les ressources générées par l’exploitation pétrolière soient utilisées pour financer des projets d’aquaculture, afin de diversifier les activités économiques des pêcheurs et d’assurer leur avenir face aux défis de la raréfaction des ressources naturelles.
L’atelier a également été l’occasion pour Maguette Sene de saluer la décision du gouvernement de ne pas renouveler la licence de pêche avec l’Union Européenne. Il a encouragé les autorités à poursuivre dans cette voie et à mettre en place des politiques encore plus rigoureuses pour réguler l’exploitation des ressources halieutiques, notamment en ce qui concerne les accords internationaux.
« Le poisson est une ressource vitale pour les Sénégalais. Il est temps que le gouvernement prenne des décisions fermes pour protéger cette ressource avant qu’il ne soit trop tard », a-t-il conclu.
Senenews