Le Projet de mobilisation des ressources en eau du bassin versant du Nianijia Bolong (PROMOREN), officiellement lancé vendredi 21 février 2025 à Koungheul, dans la région de Kaffrine, centre du Sénégal, est une initiative ambitieuse visant à renforcer la souveraineté alimentaire du pays.
Selon le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, ce projet permettra la mise en valeur de 12 000 hectares chaque année, contribuant ainsi significativement à la production agricole nationale.
« À terme, les ressources en eau mobilisées par le projet permettront d’aménager 6000 hectares par campagne, soit un total de 12 000 hectares par an, un objectif majeur pour atteindre la souveraineté alimentaire nationale », a affirmé Bassirou Diomaye Faye lors de la cérémonie de lancement du PROMOREN.
Le projet, qui se concentre sur l’irrigation et la gestion durable des ressources en eau, vise à améliorer la productivité agricole dans la zone du bassin arachidier.
Ce programme ambitieux devrait toucher directement plusieurs secteurs clés, notamment l’agriculture, l’élevage, la pêche, et le tourisme. Il implique également des partenaires techniques et financiers, comme la Banque islamique de développement (BID), représentée par son directeur à Dakar, Nabil Galem, ainsi que des autorités administratives et territoriales.
Le PROMOREN : un moteur pour le développement régional
« Les bénéficiaires directs du projet, tels que les agriculteurs, éleveurs, pêcheurs, ainsi que les promoteurs touristiques et industriels, verront une amélioration notable de leurs conditions de vie et de travail », a ajouté le président Faye.
Ce projet permettra aussi de soutenir le développement des territoires du bassin arachidier, contribuant à l’essor économique de cette région.
En outre, le chef de l’État a souligné que le PROMOREN est un levier stratégique pour sécuriser la productivité de l’Agropole Centre et pour l’insertion professionnelle des jeunes, avec la création d’au moins 30 000 emplois directs, sans compter les nombreuses opportunités d’emplois indirects.
Une solution contre la pauvreté et la migration
Bassirou Diomaye Faye a mis en avant l’impact positif du projet sur la réduction de la pauvreté dans les zones ciblées. « Le PROMOREN favorisera la création de richesses et de croissance, contribuant ainsi à un recul significatif de la pauvreté et à la fixation des jeunes dans leurs régions d’origine, réduisant ainsi le phénomène migratoire », a-t-il souligné.
Un projet intégré et cohérent avec les politiques nationales
Le président a insisté sur le fait que le PROMOREN s’inscrit dans une approche intersectorielle qui nécessite une cohérence avec les grandes politiques nationales, telles que la stratégie de souveraineté alimentaire, la transition écologique, ainsi que les politiques d’emplois, de pêche et d’élevage.
Il a également mentionné que le projet sera articulé avec d’autres initiatives majeures, comme le barrage de Samba Ngallu, en construction sous l’égide de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Gambie (OMVG), qui permettra d’irriguer et d’aménager plus de 40 000 hectares.
Le développement des zones rurales et l’équité territoriale
Selon Bassirou Diomaye Faye, ce projet contribuera également à un « nivellement social » en augmentant les revenus des travailleurs et des entrepreneurs ruraux, notamment les agriculteurs, éleveurs et aquaculteurs.
Cette diversification des revenus et la hausse de la productivité devraient significativement améliorer les conditions de vie des populations locales.
Le PROMOREN est aussi un outil pour assurer une « équité territoriale », en développant des pôles économiques et en réduisant la concentration des opportunités d’emplois dans la région de Dakar, qui, depuis plusieurs décennies, reste le principal pôle d’emploi du pays.
Un financement de 36 milliards FCFA pour la réussite du projet
Le projet PROMOREN bénéficie d’un financement de 36 milliards FCFA de la part du Groupe de la Banque islamique de développement (BID). Ce financement est destiné à soutenir la mise en œuvre de ce projet stratégique, qui pourrait transformer le paysage économique et social de la région de Kaffrine et au-delà.
VivAfrik