«On ne peut rien faire à Dakar.» C’est une phrase rabâchée par certains parents pour dénoncer le manque d’activité pour la famille. Une chose que le Dakar night market est en train de corriger. Il est désormais possible de sortir avec les enfants et de s’épanouir.
Des activités sont proposées en famille tout en ayant un caractère économique.
Visite guidée dans les jardins de l’Hôtel de ville de Dakar
Dans les jardins de l’Hôtel de ville, fleurit une idée ingénieuse : permAettre aux parents d’avoir un temps pour respirer, tout en participant à booster l’économie de la capitale. C’est Dakar night market. Un concept importé qui fait, pour le moment, le bonheur des Dakarois. L’objectif est de mettre en avant les produits locaux tout en offrant un cadre propice à l’épanouissement.
De la cuisine éthiopienne aux spécialités typiquement sénégalaises, les amateurs de gastronomie, souvent empêchés de savourer leur passion à cause de responsabilités familiales, y trouveront un havre de paix. En effet, les stands, bien organisés, offrent aux parents la possibilité de trouver un moment en confiant leurs enfants à Mame Bineta.
La trentaine passée, elle n’a d’yeux que pour les enfants.
Son stand niché à côté des escaliers qui font face à l’embarcadère, elle se fond dans l’univers des enfants. C’est difficile de lui arracher un mot tant elle est concentrée sur ses activités manuelles. Dans son stand, les bambins sont les rois ! Tout ce qui est généralement encadré ou interdit aux enfants dans la maison, leur est autorisé !
Les momes s’en donnent à cœur joie : de la peinture et d’autres activités, sous la surveillance étroite de Mame Binta. «Mon travail consiste à encadrer l’enfant de telle sorte qu’il puisse s’appanouir sans se blesser ou se salir. Il faut que l’enfant se sente comme chez lui.
Ce qui va permettre aux parents de s’occuper d’autres choses», dit-elle, en se pressant de redonner une feuille blanche à une gamine. A Dakar night market, les activités manuelles ne sont pas la seule attraction pour les bambins.
Les petits en quête de sensations fortes peuvent passer du temps au toboggan installé juste avant les escaliers. Et le tout devant les parents qui s’adonnent à la prière du crépuscule.
Dakar night market n’est pas réservé qu’aux familles !
De l’artisanat à la mode, sans oublier les produits parapharmaceutiques, tout y est vendu. Les articles ludiques ont une place de choix dans les stands. Aliou Diarra, le président du Gie des handicapés de Velingara, expose le travail des membres de son association. Il vend des tableaux sous forme de puzzle.
«Je fabrique du matériel didactique et ludique sous forme de puzzle en bois.
Je découpe toutes les régions de la carte du Sénégal. Je viens de terminer la carte de la Cedeao avec l’Alliance des Etats du Sahel. Je fais l’alphabet arabe comme français. Je fais aussi le corps humain», détaille-t-il, tout en continuant de déballer ses cartons. Son handicap ne le gêne point.
Et n’est pas un argument de vente.
«Les gens sont surpris de voir qu’au Sénégal, des personnes font ce travail. J’ai commencé à le faire depuis 1989. C’est un don que je suis en train de transmettre en formant des jeunes en situation de handicap. L’objectif est de leur montrer qu’on peut réussir dans la vie sans tendre la main. Tendre la main pour gagner sa vie n’est pas digne», dit-il.
C’est tout l’objectif de ce marché de nuit.
«L’idée de faire un marché de nuit est inspirée des villes asiatiques. J’ai voulu l’adapter au contexte local. Dakar night market permet à différents vendeurs de différentes catégories, la mode, la beauté, les cosmétiques, l’animation, de présenter leurs produits. Et chaque soir à 20 heures, il y a une parade culturelle.
A 21h, il y a une démonstration culinaire.
Ce soir (samedi), ce sont les Frères Guissé qui vont animer», affirme Aziz Agbo Panzo. Le fondateur de Cooking with Aziz and friends (Cowaf), un groupe de cuisine qui fait de l’événement culinaire à travers le monde, explique que les Dakarois ont répondu présent car lors de la première édition, plus de 2000 entrées ont été vendues.
Ce qui lui fait dire que pour la prochaine édition prévue au mois d’avril, ce chiffre va s’accroître. Aziz Agbo Panzo ambitionne même de délocaliser le marché dans les autres communes de la capitale pour se rapprocher des populations.
lequotidien