L’islam, qui encadre de nombreux aspects de la vie quotidienne de ses fidèles, accorde une importance particulière aux questions du mariage et du divorce. Ces sujets sont régis par des règles précises, influencées à la fois par des considérations religieuses et juridiques. Mais qu’en est-il durant le mois du Ramadan ? Le divorce est-il autorisé ou soumis à des restrictions spécifiques ?
Le mois sacré du Ramadan est une période de jeûne, de prière et de réflexion pour les musulmans du monde entier. C’est aussi un moment d’abstention, où certaines pratiques quotidiennes sont mises de côté.
Parmi les questions qui se posent durant cette période, une interrogation intrigue : est-il permis de divorcer pendant le Ramadan selon les principes de l’islam ? Ce sujet fait débat parmi les érudits religieux, car il touche à la fois aux lois divines et aux réalités de la vie des croyants. Pour mieux comprendre cette problématique, il est essentiel d’explorer les enseignements islamiques sur le mariage, le divorce et la spiritualité. Voici tout ce qu’il faut savoir !
Quelle place l’Islam accorde-t-elle au mariage ?
L’islam accorde une importance majeure au mariage, le considérant comme une institution sacrée et un pilier essentiel de la société. Selon les enseignements du Coran, cette union entre un homme et une femme repose sur l’amour, la compassion, la loyauté et le respect mutuel.
Le Coran évoque cette relation dans la sourate Ar-Rum (30:21) : « Parmi Ses signes, Il a créé pour vous, à partir de vous-mêmes, des épouses afin que vous trouviez auprès d’elles tranquillité et sérénité. Il a mis entre vous affection et miséricorde. Il y a en cela des signes pour des gens qui réfléchissent. » Ainsi, le mariage est perçu comme un moyen d’atteindre la paix intérieure et la stabilité dans la vie.
Une voie vers la piété et la multiplication de la descendance
De plus, le Coran encourage les croyants à se marier pour éviter la tentation de la fornication et pour perpétuer la lignée humaine.
Dans la sourate An-Nisa (4:1), Allah dit : « Ô gens ! Craignez votre Seigneur qui vous a créés à partir d’un seul être, et a créé de celui-ci son épouse, et de ces deux-là Il a fait répandre (sur la terre) beaucoup d’hommes et de femmes. » Ainsi, le mariage est considéré comme une voie vers la piété et la multiplication de la descendance.
En résumé, l’Islam encourage le mariage comme une institution bénie, offrant la paix, la miséricorde et la protection contre les tentations, tout en permettant la croissance et la pérennité de la communauté humaine.
Comment divorcer d’un mariage musulman ? Est-ce interdit ?
Le divorce en Islam est encadré par des principes spécifiques qui visent à assurer qu’il est effectué de manière juste et équitable, tout en prenant en compte les droits et les responsabilités des conjoints impliqués. Selon les enseignements du Coran et de la Sunna (tradition prophétique), le divorce est autorisé en Islam mais il est considéré comme une mesure de dernier recours, à entreprendre après avoir épuisé toutes les possibilités de réconciliation.
Ce que dit le Coran à propos du divorce
Allah dit dans le Coran, dans la sourate At-Talaq (65:2-3) : « Puis, quand ils atteignent leur terme prescrit, alors soit retenez-les de manière convenable, soit séparez-vous d’elles de manière convenable; et prenez deux hommes intègres parmi vous en tant que témoins.
Et accomplissez la double attestation pour ceux d’entre vous qui doutent dans la religion d’Allah. Tel est l’exhortation que donne Allah à celui qui croit en Lui et au Jour dernier. Et quiconque craint Allah, Il lui donnera une issue favorable, et lui accordera Ses dons par [des moyens] sur lesquels il ne comptait pas. »
Ainsi, pour qu’un divorce soit acté en Islam, il doit être prononcé en respectant certaines étapes et conditions, telles que l’attente obligatoire (iddah), le témoignage de témoins intègres, et le respect des droits matrimoniaux et financiers des conjoints.
Recourir à une médiation avant d’acter les divorces
De plus, le divorce doit être décidé sérieusement, après une réflexion approfondie et une consultation, et il est fortement recommandé de recourir à la médiation et à la conciliation avant de prendre une telle décision. En résumé, les principes du divorce en Islam mettent l’accent sur la justice, la compassion et le respect mutuel entre les conjoints, tout en soulignant l’importance de chercher la réconciliation et de préserver les liens familiaux dans la mesure du possible.
Le divorce est-il autorisé pendant le ramadan ?
Cette question suscite souvent des débats parmi les érudits religieux. Il n’existe d’ailleurs pas de consensus clair sur cette question, car les opinions peuvent varier en fonction des interprétations des textes religieux et des traditions juridiques islamiques. Mais, dans la majorité des cas, cette décision peut provenir des guides religieux ou des guides suprêmes.
En tout cas, il est autorisé de divorcer en Islam.
Mais pendant le ramadan, certains guides religieux peuvent suggérer aux couples une séparation physique pendant le mois du ramadan.
Puis durant ce temps, en fonction du motif du divorce, les guides religieux vont tenter une médiation. Ainsi, si jusqu’à la fin du ramadan aucun consensus n’a abouti, le divorce peut être prononcé. Ce qui évite au couple de divorcer pendant le mois de jeûne du ramadan.
L’exemple de la Palestine
En 2017, lors du Ramadan, le chef des tribunaux palestiniens a publié un communiqué ordonnant aux juges de ne « prononcer aucun divorce durant le mois du ramadan ». Selon Mahmoud al-Habache, cette décision s’appuie sur des expériences passées, où il a été constaté que certains prenaient des décisions de rupture ou de divorce trop précipitamment, faute d’avoir pu « fumer ni manger ».
Toutefois, cette mesure ne s’appliquait pas à l’ensemble de la communauté musulmane, mais uniquement à certains musulmans de l’État palestinien. Elle semblait donc être une décision à caractère expérimental et non une règle généralisée.
Ce que pensent les autres érudits sur le divorce durant le mois du Ramadan !
Certains érudits soutiennent que le mois du Ramadan, en tant que période de jeûne, de prière et de spiritualité accru, devrait être consacré à la réflexion, à la piété et à la réconciliation au sein de la famille. Par conséquent, ils affirment que le divorce devrait être évité pendant ce mois sacré, sauf en cas de nécessité impérieuse.
D’autres érudits argumentent que le mois du Ramadan n’impose pas de restrictions spécifiques quant à la possibilité de divorcer, tant que les principes et les conditions du divorce islamique sont respectés. Ils soulignent que le divorce est une question sérieuse qui peut être entreprise à tout moment de l’année, pourvu que les procédures appropriées soient suivies et que les motifs soient valides.
caminteresse