15 mars 2017-15 mars 2025, huit ans déjà que Serigne Cheikh Ahmed Tidiane Sy Al Makhtoum quittait ce bas monde. Marabout, grand soufi, érudit accompli, homme politique, entrepreneur, diplomate, le petit-fils de Seydi El Hadji Malick Sy était un homme multidimensionnel.
Né en 1926 à Saint-Louis, Serigne Cheikh Ahmed Tidiane Sy Al Makhtoum est l’illustre descendant d’El-Hadji Malick Sy et le fils de Serigne Babacar Sy, premier Khalife de la Tijaniyya au Sénégal.
Héritier d’une lignée prestigieuse, il ne s’est pourtant jamais contenté de son ascendance pour asseoir son influence.
Son charisme, son intelligence hors norme et son engagement indéfectible pour l’élévation spirituelle et intellectuelle du peuple sénégalais en ont fait une figure incontournable de l’islam soufi en Afrique.
Serigne Cheikh Ahmed Tidiane Sy Al Makhtoum (1925-2017) fut une figure marquante du Sénégal, à la fois mystique, intellectuel, homme politique et entrepreneur. Reconnu pour sa précocité intellectuelle, il s’imposa rapidement aux côtés de son père dans la confrérie tidjane. Ne pouvant succéder à son père, il fonda son propre dahira, Moustarchidine Wal Moustarchidati.
Son ouverture d’esprit l’amena à étudier le français et à s’intéresser à la politique.
Il créa le Parti de la Solidarité Sénégalaise (PSS) et s’opposa à Léopold Sédar Senghor, ce qui lui valut un séjour en prison en 1959 après avoir contesté des élections. Plus tard, il fut nommé ambassadeur du Sénégal au Caire, mais son mandat prit fin sous des accusations de fautes de gestion et de rapprochement avec les milieux arabo-musulmans.
Malgré des relations fluctuantes avec les régimes successifs, il resta une figure influente dans l’intelligentsia islamique sénégalaise.
Il fonda en 1955 l’Association éducative islamique et le journal L’Islam éternel, tout en multipliant les conférences sur divers sujets. Son charisme et son usage maîtrisé de la parabole captivaient ses disciples.
En parallèle, il investit dans l’agriculture et l’industrie, devenant actionnaire majoritaire de la Sococim, l’unique cimenterie du Sénégal à l’époque. Homme aux multiples facettes, il laissa une empreinte durable dans la spiritualité, la politique et l’économie sénégalaises.
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