Le Collectif «Taxawu Cayar» et l’usine Touba protéine marine (ex-Barna) seront ce jeudi face-à-face devant le tribunal de grande instance de Thiès. Celui-ci doit se prononcer sur l’assignation déposée par collectif pour obtenir la fermeture de l’usine, qui serait responsable de la pollution du lac de Mbawane et de l’eau des robinets de Cayar.
«Nous allons présenter les preuves démontrant que l’usine a enfreint à plusieurs reprises le Code de l’environnement du Sénégal et que l’étude d’impact environnemental réalisée avant l’ouverture de l’usine était truffée d’inexactitudes», avancent les membres de «Taxawu Cayar» dans les colonnes de Libération.
Ces derniers accusent l’usine de verser des déchets liquides dans le lac de Mbawane, causant la pollution du forage qui alimente leurs robinets.
Libération rapporte que l’analyse des prélèvements effectués sur le lac de Mbawane et sur les robinets, par le Laboratoire de toxicologie et hydrologie (LTH) de l’UCAD, semble leur donner raison.
Les résultats des premiers prélèvements «suggèrent une pollution de l’eau du lac de Mbawane par la matière organique biodégradable avec une faible oxygénation du milieu entraînant une impossibilité de vie aquatique. Ces résultats indiquent également des taux élevés de métaux toxiques, particulièrement le chrome, le sélénium et le mercure».
L’analyse de l’eau des robinets ne rassurent guère mieux. Le LTH conclut : «Les résultats montrent que certains paramètres, particulièrement le chrome et le sélénium, ont des valeurs qui dépassent les limites maximales définies dans la norme sénégalaise NS05-033. Ces mêmes éléments ont présenté des dépassements dans les eaux du lac.»
seneweb