Après avoir nommé Amadou Ba en lieu et place de Idrissa Seck qui était pressenti au poste, le Président Macky Sall avait pris son téléphone pour appeler ce dernier pour lui donner les raisons de ce changement. La colère de Mimi Touré et les risques de saignement à l’intérieur de l’APR, l’avaient « forcé » à opter pour Amadou Ba, ce qui réduirait le mécontentement au sein de la mouvance présidentielle. Mais Idy, très mécontent, avait montré des signes de rébellion.
Mais en fin tacticien, le Président reconduit dans le gouvernement les affidés de Idy. Yankhoba Diattara et Aly Saleh restent au gouvernement. Idrissa Seck se retrouve seul dans sa colère. Ses partisans ne le suivront pas et risquent même de le fragiliser dans le parti Rewmi…
Malgré les explications qui lui ont été données par le Président de la République Macky Sall sur les raisons qui l’ont conduit à renoncer à le nommer au poste de Premier ministre et de faire appel à Amadou Ba, Idrissa Seck n’a pu accepter un tel état de fait. C’est comme si, c’est tout son monde qui était en train de s’écrouler autour de lui. Idrissa Seck en voulait terriblement au Président de la République Macky Sall. Il était même prêt à aller à la rupture avec ce dernier.
Seulement, il a été freiné dans son élan, avec la décision du Président de la République Macky Sall de reconduire dans le nouveau gouvernement les ministres du parti Rewmi, Yankhoba Diattara et Aly Saleh. Yankhoba Diattara s’est même vu ragaillardi, après sa nomination au très juteux poste ministériel de ministre des Sports. Le Président de la République Macky Sall qui s’attendait à voir Idrissa Seck faire des siennes, a trouvé ainsi le meilleur moyen de lui couper l’herbe sous les pieds.
Dans le passé, Idrissa Seck mécontent de son rôle au sein de Benno Bokk Yaakaar, avait créé sa rupture avec le Président de la République Macky Sall. Alors que Macky Sall venait tout juste d’être élu Président de la République en 2012, et avait même ouvert les portes de son gouvernement à deux ministres alors membres de Rewmi, à savoir Pape Diouf et Oumar Gueye, Idrissa Seck s’était mis à jeter du sable sur l’action du régime. Il avait traité de tous les noms d’oiseaux Macky Sall avant d’annoncer qu’il rompait avec la mouvance présidentielle.
Seulement, les deux ministres de Rewmi dans le gouvernement, Pape Diouf et Oumar Gueye avaient refusé de le suivre dans son aventure. Ils avaient préféré démissionner de Rewmi, alors qu’ils étaient classés comme faisant partie des grands fidèles de Idrissa Seck. Pape Diouf qui était membre du Parti démocratique sénégalais (PDS) et était ministre sous Me Abdoulaye Wade, avait même perdu son rang de ministre de l’époque. Parce que tout simplement, il était catégorisé proche de Idrissa Seck devenu alors paria au PDS et au sein de l’Etat.
C’est pourquoi, Idrissa Seck ne pouvait s’attendre à être désavoué, lorsqu’il rompait avec Macky Sall, ni par Pape Diouf ni par Oumar Gueye qu’il avait fait nommer ministre. Il en a tiré largement la leçon. Cette fois, il a préféré se ronger dans sa déception, plutôt que de rompre avec Macky Sall, au risque de subir des désaveux de la part de Yankhoba Diattara et de Aly Saleh.
Le Patron du parti Rewmi joue la carte du réalisme. Il a été instruit par les positions de l’époque affichées par Pape Diouf et Oumar Gueye. Cette fois, il n’a pas voulu jouer le risque de perdre en cours de chemin deux de ses fidèles lieutenants qui ont toujours été aux avants postes, lorsqu’il s’est toujours agi de le défendre. Mais il pourra toujours se consoler avec son poste de président du Conseil Economique Social et Environnemental (CESE) qui est la 4ème institution du pays…
xibaaru