Les femmes enceintes ayant une alimentation de qualité ont des bébés qui se développent mieux au global et sur le plan verbal entre la naissance et l’âge de 2 ans, conclut une étude française. Le lien avec l’alimentation semble cependant s’estomper à l’âge de 3 ans et demi.
Femme enceinte qui mange une salade
Il est recommandé aux femmes enceintes de privilégier certains aliments et d’en limiter d’autres.
Pour les femmes enceintes, manger mieux n’est pas liée qu’à un bénéfice personnel, mais aussi à un meilleur développement de l’enfant à naître, confirment les résultats de la large cohorte française ELFE. Les enfants de celles qui ont rapporté manger plus de poisson et de fruits et légumes avaient de meilleurs scores de développement global et de langage à 1 an et 2 ans que les autres enfants. Une consommation élevée de charcuterie (la charcuterie crue étant déconseillée pendant la grossesse en raison de la présence possible de la Listeria ou de Toxoplasma gondii) ou d’aliments transformés montrait la corrélation inverse.
“Quelle que soit la méthode par laquelle on évalue la qualité de l’alimentation, elle est liée à un meilleur score de développement chez les enfants de 1 à 3,5 ans”, affirme Blandine de Lauzon-Guillain, chercheuse à l’Inrae. Les travaux de l’équipe de recherche se basent sur les données de l’Etude Longitudinale depuis l’Enfance (ELFE), la plus grande étude française sur le développement des enfants. Elle suit 18.000 bébés nés en 2011, au travers de tests et questionnaires remplis chaque année par l’enfant ou ses parents. Avant même la naissance des enfants, l’alimentation de leurs mères sur les trois derniers mois de grossesse avait également été renseignée puis évaluée en fonction de leur apport en nutriments par rapport aux recommandations de l’Anses. Chaque future mère a également été classée en fonction de son profil alimentaire, par exemple riche en aliments transformés ou équilibré.
Plus de fruits et légumes pour la mère, un meilleur développement pour l’enfant
Testé à 1 an pour le développement global, à 2 ans pour le langage et à 3,5 ans pour le raisonnement non verbal, le développement global et cognitif de plus de 11.000 enfants de la cohorte ELFE a été évalué par les chercheurs, et mis en rapport avec la qualité de l’alimentation de leurs mères peu avant leur naissance. Même en tenant compte du niveau socioéconomique des parents, de leurs interactions avec l’enfant ou de l’alimentation de ce dernier, les mères dont l’alimentation avait été de bonne qualité (par exemple en mangeant plus de poisson ou de fruits et légumes) pendant la grossesse avaient eu des enfants avec un meilleur neurodéveloppement, et ce quelle que soit la façon d’évaluer la qualité de l’alimentation. “Plus la mère consommait de fruits et légumes et de poisson, meilleurs étaient les scores des enfants jusqu’à 3,5 ans”, précise Blandine de Lauzon-Guillain.
RECOMMANDATIONS ALIMENTAIRES.
Pour permettre aux femmes enceintes ou allaitantes d’optimiser leur alimentation, l’Anses a publié quelques repères alimentaires spécifiques :
– Vitamine B9 (acide folique) : les légumes et légumineuses sont riches en vitamine B9
– Fer : certaines viandes, les poissons et fruits de mer sont riches en fer
– Iode : les poissons gras, le jaune d’œuf et les produits laitiers sont sources d’iode
Et pour les femmes allaitantes :
– Vitamine C : les légumes et fruits sont des sources de bêta-carotène et de vitamine C
– Vitamine A : le jaune d’œuf, les fromages, le beurre et la crème fraîche sont sources de vitamine A
En cas de fringale, l’Anses recommande une collation de type fruit et produit laitier tel que yaourt ou fromage blanc.
Attention à la charcuterie et aux aliments transformés
A l’inverse, la consommation en trop grande quantité de charcuterie ou d’aliments transformés étaient associés à des scores de développement plus faibles chez les enfants de 1 an, ainsi que chez les enfants de 2 ans pour la charcuterie. En revanche, cet effet n’était plus visible à l’âge de 3,5 ans. “On peut penser que plus le temps passe, et plus d’autres influences compensent ou diluent l’effet de l’alimentation de la mère”, interprète Marie-Aline Charles, directrice de l’étude ELFE. Pour autant, ces nouvelles données montrent que la qualité de l’alimentation maternelle n’est pas un facteur négligeable pour le bon développement de l’enfant. “Environ 10% de risque en moins de présenter des problèmes cliniques de neurodéveloppement lorsque l’alimentation de la mère enceinte était de bonne qualité”, ajoute Blandine de Lauzon-Guillain.
L’étude ELFE, observationnelle par nature (par opposition à une étude interventionnelle, où chaque paramètre est contrôlé par les chercheurs), ne permet pas conclure à une causalité entre alimentation de la mère et développement de l’enfant. “Cependant, certaines études montrent que des carences peuvent induire des problèmes de neurodéveloppement. Il y a donc des nutriments bénéfiques pour le développement des enfants qui pourraient expliquer une relation de cause à effet, à vérifier dans de futures études”, conclut Blandine de Lauzon-Guillain.
sciencesetavenir
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