L’urgence d’une réponse nationale massive coordonnée et multisectorielle, pour accompagner le ministère de la santé dans la lutte contre les maladies non transmissibles (MNT), est aujourd’hui à prendre en compte. Ces pathologies constituent une priorité stratégique.
Les systèmes de santé dans les pays en développement sont mal préparés dans la gestion des maladies non transmissibles encore appelées maladies à soin coûteux du fait du poids énorme de leur prise en charge sur l’économie mondiale. D’ailleurs, le Sénégal ne dispose pas de chiffres fiables sur les MTN. L’enquête sur les facteurs de risques réalisée en 2015, affirme que 4% des Sénégalais seraient affectés par le diabète, l’hypertension concerne 29%. Les chiffres sont plus incertains en ce qui concerne les cancers.
Dans ce sillage, et pour mieux venir à bout de ces problématiques, l’alliance nationale sénégalaise contre les maladies non transmissibles (ANSMNT) a lancé officiellement ses activités ce samedi. Ce manque de préparation concerne tous les piliers du système. Il s’agit de la formation, la gouvernance, les ressources humaines, les infrastructures et équipements, les médicaments, les médicaments et produits essentiels, les financements et les prestations mais aussi et surtout les systèmes d’information selon le professeur Issa Wone. Sur la prestation par exemple, il y a très peu de spécialistes, si on compte le nombre d’oncologues au Sénégal, ils sont pas plus de 20, clarifie le Professeur Wone.
Il ajoute que les allocations publiques dans la lutte contre ces pathologies sont quasi-inexistantes et qu’il est temps que les ressources domestiques soient mobilisées pour servir dans la lutte contre ces pathologies. Il s’agit donc pour la toute nouvelle entité de faire de la prévention une réalité au Sénégal. Elle va unir et renforcer la société civile pour un plaidoyer collaboratif pour un accès universel à la santé et l’atténuation des facteurs de risques avec une accessibilité des ressources financières.
En effet, les Mnt constituent un problème de santé publique dans les pays en développement. Elles incluent le diabète, les maladies cardio-vasculaires, les cancers et les maladies respiratoires chroniques comme l’asthme entre autres moins connues comme la drépanocytose et l’hémophilie, l’insuffisance rénale chronique. La sédentarité, le tabagisme, le changement climatique, l’alcoolisme et les mauvaises alimentations en sont les principaux facteurs de risques. « Les Maladies non transmissibles (MNT) touchent des sujets de plus en plus jeunes. Ce rajeunissement est certes un phénomène mondial mais plus accentué dans les pays en développement. Pour preuve, la moyenne d’âge de 59 ans dans les pays en développement est de 70 ans les pays développés » a précisé le professeur Wone.
Pour en revenir à l’alliance, elle a été mise sur pied lors d’une assemblée générale tenue à Dakar en mars 2022. En octobre 2022, elle a été reconnue officiellement comme association par l’Etat du Sénégal. Elle est alliée à l’Alliance mondiale contre les maladies non transmissibles. Elle regroupe une quinzaine d’organisations sénégalaises dédiées à la santé publique et plus spécifiquement aux maladies non transmissibles. Il s’agit d’association de malades, de professionnels, de sociétés savantes selon le professeur Issa Wone son président.
gms