Hier, la commune de Bambilor dont le siège a été saccagé par des manifestants furieux, a connu une journée mouvementée. Ils voulaient s’opposer à l’occupation d’un site de 22 ha réclamé par un promoteur au niveau du village de Mbeye. La tension reste toujours palpable dans la zone.
La journée d’hier a été chaude à Bambilor. Des habitants du village de Mbeye ont fait une descente au niveau de la mairie de cette localité pour exprimer leur colère s’y adonnant l’occasion à des actes de saccage. Pneus brûlés à la devanture de l’institution municipale, verrerie caillassée … Tel a été le triste décor sur place.
A l’origine de ce mouvement, la descente d’éléments de la gendarmerie et d’engins pour la démolition de constructions et champs sur un périmètre de 22 hectares que réclame un supposé détenteur d’un bail. «Depuis ce matin (hier), il y a des engins qui sont escortés par des éléments de la Dscos qui sont venus et sont en train de ravager les champs et les habitations.
Actuellement, ils ont presque démoli plus de 15 hectares et c’est sur une surface occupée par des citoyens qui ont acquis légalement ces terres-là», a expliqué Assane Bèye, 2ème adjoint au maire de la commune de Bambilor.
«Il est venu en force pour, dit-il, récupérer ces terres soi-disant que ces surfaces lui appartiennent. Il dit qu’il a 22 hectares ici», a poursuivi M. Bèye, entouré par une foule surexcitée qui refuse tout simplement de céder ces terres sur lesquelles ont vécu leurs grands-parents.
La descente des gendarmes ne s’est pas faite sans heurt et plusieurs blessés ainsi que des arrestations ont été notés du côté des populations. «Les éléments des Fds se sont dispersés dans le village et ont lancé beaucoup de grenades lacrymogènes. Ils ont arrêté des jeunes et torturé beaucoup de gens. Il y en a même certains qui sont actuellement dans des situations critiques, ils ont été conduits à l’hôpital», a fait savoir M. Bèye.
Le site en question avait été mis à la disposition du village en 2006 dans le cadre de son extension. «On avait formulé notre demande de régularisation au niveau de la Préfecture et de la mairie, a rappelé l’adjoint au maire, indiquant que le supposé nouveau propriétaire brandit un bail qu’il aurait acquis en 2011. Nous lançons encore un appel à toutes les autorités pour qu’elles interviennent le plus rapidement possible avant que l’irréparable ne se produise», a exhorté M. Bèye, assurant que les populations useront de tous les moyens dont elles disposent pour protéger leur propriété.
«Il l’avait tenté en 2021, la population était sortie pour faire face à lui et il avait pris du recul, mais maintenant, il est revenu en force pour récupérer ça. On ne va jamais céder. On va se battre jusqu’à notre dernier souffle», a juré l’adjoint au maire Ndiagne Diop.
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