Il n’a pas encore repris son rythme économique d’avant la pandémie, mais le Sénégal est sur la bonne pente. En effet, plusieurs facteurs externes continuent de freiner la reprise de l’activité économique. En plus des impacts de la pandémie de Covid-19, on note des répercussions de la guerre en Ukraine, l’augmentation des prix du pétrole et des produits alimentaires et dernièrement la crise au Moyen Orient.
Au niveau interne, le Sénégal a connu au début de cette année des tensions sociales politiques qui ont aussi contribué à cette baisse de l’économie, sans compter le retard noté au niveau de la production des hydrocarbures dont le premier baril est prévu dans le 2e trimestre de l’année 2024.
Autant de facteurs combinés qui font qu’en 2023, le FMI a révisé la croissance de 5,3% à 4,1%. L’inflation a aussi été révisée vers la hausse, de 3,1% à 6,5% actuellement, et la balance des paiements qui table à 14,5% du Pib connaît une légère augmentation par rapport à l’année précédente avec 13,3%. Malgré tous ces chocs qu’elle a subis, notre économie se porte bien.
Dans la mesure où pour l’année 2024, la croissance est tablée à 8,3% après une prévision de 10,6%. Une révision qui s’explique principalement par le retard au niveau de la production des hydrocarbures en 2024, une hausse de 2% du taux d’inflation qui passe désormais à 3,9%.
Par ailleurs, le compte courant de la balance des paiements va connaître une baisse significative de 14,5% du Pib à un peu moins de 8% l’année prochaine du fait des importations liées au secteur des hydrocarbures.
Autant de performances qui font dire au chef de mission du Fmi, Edward Gemayel, qu’une comparaison des taux de croissance du Sénégal par rapport à l’Afrique subsaharienne projette notre pays bien avant dans la sous-région.
Selon Edward Gemayel, pour cette année, le Sénégal est à 4,1% de croissance alors que la moyenne est de 3,3%. Pour l’année 2024, le Sénégal sera à 8,3% de croissance alors que l’Afrique Subsaharienne sera à une moyenne de 4,3%. «Tout ça pour dire que la croissance au Sénégal est toujours bonne même si elle n’a pas atteint sa dynamique d’avant covid», se félicite M. Gemayel.
En ce qui concerne la politique budgétaire, le gouvernement sénégalais est toujours engagé à baisser graduellement le déficit budgétaire, de 6,6% l’année passée à 3% du PIB en 2025. Cette année, l’objectif étant de 4,9%, le gouvernement se dit toujours engagé à atteindre cet objectif.
Un financement de 160 milliards en mi-décembre pour parer à tout choc exogène
Pour sa part, le ministre des Finances est largement revenu sur l’accord de principe scellé entre le Sénégal et le FMI. Lequel accord permettra à notre pays d’avoir un financement de 126 milliards de F cfa au niveau de la première Facilité élargie de crédit et mécanisme élargi de crédit) et à un autre montant à peu près de 40 milliards de francs Cfa au niveau de la seconde facilité (Facilité pour la résilience et la durabilité qui est liée au changement climatique).
Bien sûr, a-t-il précisé, cet accord doit être soumis à l’appréciation de la direction du Fonds monétaire international et examiné par le Conseil d’administration qui est prévu à la mi-décembre de cette année.
Revenant en outre sur la hausse prévue du taux de croissance en 2024, l’argentier du Sénégal indique que le Sénégal a atteint les critères de performance du Fonds monétaire.
Il indique que ce financement a pour objectif d’éviter que le Sénégal ne puisse manquer au service de sa dette durant les 4 premiers mois de l’année sur ses 604, 605 milliards de francs qui sont exactement le montant du service de la dette. Ainsi les États ont convenu que ce serait judicieux d’emprunter ce montant du service de la dette en 2023 et en même temps pour annihiler l’effet de la dette en 2024.
En d’autres termes, le niveau de la dette à fin 2024 est le même avec ou sans le surfinancement.
Pour Moustapha Ba, ce surfinancement de 2023 sera réduit d’autant au besoin de financement de 2024. En effet, l’accès aux marchés financiers en début de gestion étant difficile compte tenu des impératifs électoraux et autres et du resserrement des conditions de financement à l’international, l’Etat mobilise ces financements d’ores et déjà et les reporte en 2024 pour pouvoir faire face au service de la dette des quatre premiers mois. En outre, il précise que le Sénégal est dans la catégorie des pays à risque de surendettement modéré.
Baisse de la dette en 2024 : De 72,2% elle passera à 69,2%
Au titre de l’année 2023, la dette du Sénégal sortirait à 72,2%. Mais en excluant dans ce financement le surfinancement prévu cette année et qui est ponctuel, la dette du Sénégal restera en-deçà de 70% dans la norme communautaire. Dans la mesure où il sortirait à 69,2% en 2024.
En 2024, la croissance du PIB réel devrait atteindre 8,3%, la croissance hors hydrocarbures s’accélérant pour atteindre 5,4%. Les performances des programmes ont été satisfaisantes. A l’exception d’un indicateur quantitatif, tous les critères de performance et les objectifs indicatifs pour la fin juin 2023 ont été respectés.
Trois des six critères structurels pour la première revue du programme FEP/FCE ont été remplis. Les autorités se sont engagées à mettre en œuvre les trois critères structurels restants concernant la gouvernance et la stratégie de dépenses fiscales avant l’examen du dossier par le Conseil d’administration du FMI.
Les deux mesures de réforme pour la première revue du programme au titre de la FRD, qui portent sur l’adoption d’un décret sur la gestion des investissements publics intégrant des considérations climatiques à chaque étape de l’élaboration du projet et le plan de mise en œuvre de la stratégie pour des transports publics verts, ont été mises en œuvre.
La mission a encouragé les autorités à parachever les mesures résiduelles du plan d’actions pour sortir de la liste grise du Groupe d’Action Financière (GAFI) en mai 2024.
l’AS