Le respect de la parité dans la confection des listes électorales, en vue des élections législatives, a été un véritable problème pour les partis politiques au Sénégal. D’après, Bineta DIOP, envoyée Spéciale du Président de la Commission de l’Union africaine pour les Femmes, la Paix et la Sécurité, « cet acquis doit rester ». Celle qui fut l’initiatrice de « Eutoub Jamm », en 2012 pour promouvoir des élections pacifiques se veut radicale : « nous n’allons pas négocier la parité, elle est là, elle doit rester », fait-elle savoir face à Mamoudou Ibra Kane.
« Ce n’est pas que les femmes soient meilleures que les hommes, c’est-à-dire l’expérience qu’elles ont, il ne faut pas manquer cela dans les processus démocratiques. Elles ont géré leur maison, elles n’ont pas été dans les systèmes que nous voyons de corruption parce qu’elles sont exclues. Quand vous êtes exclus, vous n’avez pas l’expérience de ce que nous vivons aujourd’hui (…) les femmes se sont battues pendant des siècles pour arriver à cette reconnaissance. C’est-à-dire, hommes-Femmes, pouvant décider ensemble de la gestion de la chose publique, de nos ressources. Je suis sûre pour une distribution équitable, il faudrait que les femmes soient à la table de négociation, nous n’allons pas négocier la parité, elle est là, elle doit rester », a tranché Mme Bineta Diop.
« L’engagement que 30% des marchés publics doivent aller aux femmes. Et ce n’est pas ce qui se passe. Nous sommes des modèles, quand il s’agit de définir des politiques. Mais il nous manque l’action et mesurer l’impact. La mise en œuvre, c’est cela qui nous fait défaut », regrette la femme leader, envoyée spéciale de la commission de l’Union Africaine pour les femmes.
Néanmoins, explique-t-elle, « aujourd’hui, il y a cette dualité entre hommes et femmes, mais il y a certains qui comprennent que c’est une question d’équité, question de pouvoir ». « Les hommes sont là depuis longtemps avec des pouvoirs, et il s’agit pour eux de ne pas perdre ce pouvoir. Quand il s’agit de partage, ce n’est pas négociable. La parité est là, elle doit rester. La parité c’est une bataille qu’on a mené avec le président Abdoulaye Wade, c’est une loi que nous avons votée à l’Union Africaine, mais elle peine au niveau de nos états », a fustigé Mme Bineta Diop sur les ondes de Iradio.
seneweb