Les relations entre Doha et Dakar se normalisent davantage. C’est la conviction de Zahra Iyane Thiam. La directrice générale de l’Asepex faisait une évaluation de la participation du Sénégal au forum de Doha auquel le président de la République avait pris part en tant qu’invité d’honneur.
La Journée nationale du Sénégal à l’Exposition de Doha a été marquée par la présence du Président Macky Sall. Pouvez-vous nous partager les moments forts et les réalisations significatives de la représentation sénégalaise lors de cette journée mémorable ?
Vous dites trois moments forts, mais je dirais un moment fort.
Le moment fort, c’est la présence du chef de l’État qui nous a permis vraiment d’ouvrir un boulevard et d’avoir la perspective de l’atteinte de nos différents résultats. Parmi ces résultats que la participation sénégalaise visait, c’est d’abord avoir une ouverture de coopération avec l’État du Qatar, que ce soit au niveau opportunité d’affaires, mais également une opportunité commerciale, par rapport au Made in Sénégal.
Donc, le moment fort de notre participation sénégalaise à l’exposition internationale Doha 2023, c’est bien évidemment la présence du chef de l’État que nous magnifions à sa juste valeur et nous le remercions.
Au-delà de cela, exactement, pour participer à cette semaine nationale et particulièrement la journée nationale, cela s’est fait en trois temps.
Nous avons d’abord eu la cérémonie officielle, présidée par M. le Président de la République, M. Macky Sall, qui montre encore une fois son engagement et sa participation à avoir une coopération bilatérale, multilatérale, approfondie avec tous les pays, mais également qui montre sa vision d’avoir un Sénégal inclusif, avec des populations qui se développent au niveau des terroirs.
Ensuite, nous avons, nous, en tant qu’acteurs, essayé de matérialiser cela à travers un forum économique où il était question de partager entre le secteur privé sénégalais et le secteur privé qatarien. Nous l’avons commencé. Il s’agira maintenant de l’approfondir autour de notre forum pour mieux élargir et avoir plus de champs d’actions, puisque notre forum a coïncidé avec le forum économique de Doha et nos attentes ne sont pas totalement atteintes à ce niveau-là. Nous allons les reprendre.
Je préfère le dire parce que nous savons que l’attente des Sénégalais doit être une forte attente et nous-mêmes, en tant que résultat que nous voulons profiter de toutes les opportunités qu’offre l’état du Qatar. Nous savons que ce sont des opportunités qui sont énormes.
Donc, nous verrons, en plus de ce que l’APIX a fait, en plus de ce que le BOS a fait, en plus de ce que l’ANAT a fait, en présentant d’abord l’environnement des affaires du Sénégal, en présentant les conditions qui permettaient d’avoir une coopération très avantageuse pour nos partenaires, mais également en présentant les projets structurants que nous avions au niveau du Plan Sénégal Emergent à travers le PAP3, et également en montrant que nous avons une planification maîtrisée avec l’aménagement du territoire, avec les métropoles qui peuvent être créées, avec les infrastructures qui accompagnent ces investissements-là.
Je pense que tout cela participe à vendre le Sénégal au-delà du Made in Sénégal qui a été porté par les artisans.
Et donc, nous avons une appréciation à mi-parcours de la participation du Sénégal très appréciable parce que nous savons que nous ne pourrons pas avoir un tremplin aussi important, aussi utile que la présence du chef de l’État qui a grandement participé à crédibiliser la participation du Sénégal, mais surtout à montrer que l’État était derrière. Ça peut promettre une bonne perspective de coopération.
Le Chef de l’État a souligné l’importance du packaging pour améliorer la compétitivité. Dans le cadre de la mission de service public de l’ASEPEX visant à favoriser un environnement des affaires optimales, pouvez-vous nous informer sur les initiatives prises pour renforcer le packaging afin de stimuler davantage les exportations ?
Le président Macky Sall a mis l’accent sur le packaging.
C’est un élément parmi les constats que nous avons faits, parce qu’une participation assise, il ne s’agit pas de faire croire que tout est beau, tout est rose. Nous avons nous-mêmes pu, au niveau de l’ASEPEX, diagnostiquer qu’il y avait un élément important qui freinait un peu la promotion de nos produits à l’étranger, et c’est la présentation. La présentation, ça va du packaging, aux modalités de l’offre.
Comment nous offrons notre produit. Et là, l’ASEPEX va réfléchir après cette exposition-là.
Nous allons, en rapport avec des professionnels, voir comment nous offrons notre produit. Aujourd’hui, la qualité ne se limite pas seulement aux produits, mais doit également inclure la qualité de la présentation et du discours qui est offert. C’est vrai que l’ASEPEX, pour faire de la promotion, dispose d’outils et utilise des mécanismes tels que les foires, les expositions et les salons.
Là encore, il s’agira pour nous de bien les sélectionner et de faire la différence, car c’est différent entre un salon, une foire et une exposition. Les objectifs à atteindre doivent donc correspondre au contenu des événements. Sur tous ces aspects, il y aura une autre orientation, une réflexion plus approfondie avec des professionnels pour vraiment nous permettre d’améliorer de manière significative l’offre de services de l’agence. »
L’ASEPEX a accordé une tribune à l’APIX, à l’ANAT et au BOS/PSE pour présenter l’environnement des affaires lors du forum économique. Pourriez-vous nous dire s’il y a eu des retours concrets de la part des investisseurs signalant leur intention d’investir, et si oui, dans quels secteurs ces investisseurs manifestent-ils un intérêt particulier ?
En termes de retour, je ne pourrais rien vous dire. Parce que pour le moment, c’est vrai que nous sommes dans le feu de l’action.
Mais le retour, ce sera plutôt du côté de l’ambassade. Parce qu’également, c’est ça la voie normale, la voie officielle. Et d’après les propos de l’ambassadeur, il y a déjà des retours. Puisqu’il y a un intérêt sur certaines présentations dans certains secteurs. Même j’ai eu des collègues commissaires généraux.
Parce que c’est ça aussi, peut-être qu’on ne parle pas assez des acteurs.
Mais au-delà du secteur qatari, nous avons également les ambassadeurs. Il y a beaucoup d’ambassadeurs qui sont présents. Nous avons les collègues commissaires généraux également qui représentent leur pays. J’ai eu des collègues commissaires généraux qui sont venus vers moi pour me proposer un partenariat ou une forme d’organisation commune d’activité.
Pour approfondir les bases qui ont été jetées. Sur ça également, nous allons voir.
Ce qui est sûr, c’est que les relations reprennent de plus belle entre le Qatar et le Sénégal. Nous avons vu avec l’audience que l’émir et le président de la République ont eue sur des sujets. Nous avons même vu la place qui a été donnée au président Macky Sall lors du forum de Doha.
C’était une place d’invité d’honneur.
Et tout cela démontre qu’il y a quelque chose de fort qui se passe. Maintenant, à nous de l’explorer. Sur également certaines difficultés que certains de nos compatriotes avaient. Là également, cette plateforme a permis de faire une revue de la coopération globale entre le Sénégal et le Qatar. Et je pense que c’est ça le plus important.
Par la suite, les différents relais prendront chacun en ce qui le concerne.
Nous, c’était juste la porte. Nous avons ouvert maintenant aux autres de s’y engouffrer. Et de voir, de prendre ce qu’il y a à prendre. Aujourd’hui, nous, en tant qu’agence, après mars 2024, on sera sur une autre activité. Ça veut dire que le travail de l’ASEPEX, ce n’est pas devenu dédié exclusivement au Qatar.
Qatar, Qatar, Qatar. Qatar, on en a fini maintenant. On a d’autres activités en perspective. On a d’autres secteurs en perspective. On a d’autres continents en perspective. Il nous faudra pour chaque activité, tirer les enseignements et les améliorer pour d’autres défis.
sudquotidien