22 ans que le premier Président du Sénégal, Léopold Sedar Senghor, est mort. Le Cercle culturel, qui porte son nom, a choisi Nguéniène cette année pour y tenir une messe de requiem en prélude à la journée anniversaire du 20 décembre. Occasion pour le président Michel Diouf de plaider pour que Senghor soit enseigné dans toutes les classes.
En prélude à la journée du 20 décembre, qui marque l’anniversaire de la disparition du premier Président du Sénégal, Léopold Sédar Senghor, le Cercle culturel du même nom a tenu ce week-end à Nguéniène, une messe de requiem. Après Fadiouth, l’année dernière, c’est au tour de Nguéniène, où habite un des illustres «fils» de Senghor, Ousmane Tanor Dieng, d’abriter cette cérémonie de prière pour le Président décédé en 2001 en Normandie en France.
Selon Michel Diouf, président du Cercle culturel Léopold Sédar Senghor de Joal, c’est la 17ème édition de la messe de requiem, mais aussi la 22e année de la mort du Président.
«Depuis 2006, chaque année, nous prenons un village du royaume d’enfance du Président poète qui organise la messe de requiem. Cette année, c’est la 17ème édition, et Nguéniène a été choisi pour abriter cette messe», explique Michel Diouf. «Nous nous sommes dit qu’avec la nouvelle configuration, il fallait venir à Nguéniène qui fait partie de l’héritage de Senghor à cause de Ousmane Tanor Dieng», a soutenu Michel Diouf.
Le premier Président du Sénégal dont la naissance a été déclarée le 9 octobre 1906 à Joal, va intégrer ensuite le séminaire de Ngazobil avant d’arriver à Dakar et de partir en Europe pour ses études supérieures.
«Il a fait ses premières initiations à Djilor avec son oncle Toko Waly qui lui a appris tout ce qui est enracinement dans son terroir», rappelle Michel Diouf qui résume la vie de Senghor en trois aspects : sa foi aux valeurs traditionnelles de son terroir, sa foi en sa religion chrétienne et sa foi en l’homme. Trois valeurs qui ont emmené le métissage, mais également l’ouverture tant prônée par Léopold Sédar Senghor, a précisé le président du Cercle culturel de Joal.
Contre l’oubli
Après 17 ans de célébration, le président du Cercle culturel Léopold Sédar Senghor tire un bilan. «Nous avons œuvré pendant 17 ans pour que Senghor ne soit pas oublié. Comme vous le savez, pendant que les gens organisent une messe à la cathédrale de Dakar le 20 décembre, souvent, il n’y a pas grand monde. Etre ici nous permet de parler à la jeunesse actuelle pour qu’au moins, Senghor ne soit pas oublié et il ne sera pas oublié», souligne le président du Cercle culturel Léopold Sédar Senghor.
D’ailleurs, le Cercle culturel souhaite que Senghor soit enseigné du primaire jusqu’en terminale.
«Cela permettrait de comprendre qui est Senghor, qu’est-ce qu’il a fait pour le Sénégal et qu’est-ce qu’il représente pour le Sénégal. Nous voulons qu’on le garde en mémoire, mais aujourd’hui, on n’enseigne pratiquement plus Senghor. Et c’est vraiment dommage !
Pour qu’une personne ne tombe pas dans l’oubli, il faut que cela commence par la jeune génération et cela peut se faire à partir du Cours d’initiation (Ci) pour qu’en terminale, ils puissent déclamer les poèmes de Senghor», a invité Michel Diouf. Cette année, le thème choisi est : «Quel est l’héritage de Senghor dans nos vies de tous les jours ?»
L’occasion a été saisie pour lancer un message aux autorités et surtout aux jeunes de revenir à ces enseignements. «Il faut qu’on revienne au jom et au kersa, avec ces valeurs, personne ne va s’aventurer à détourner les deniers publics», exhorte M. Diouf.
Interpellé sur le projet de retour des restes de Senghor à Joal, le président du Cercle culturel précise que «quelque chose se prépare» et donne rendez-vous dans les prochains jours pour une annonce.
lequotidien