Pour une transition énergétique juste et équitable, le gouvernement du Sénégal plaide pour le financement du gaz naturel.
La ministre du Pétrole et des énergies, Aïssatou Sophie Gladima, et son homologue de l’Economie, du plan et de la coopération, Amadou Hott, ont co-présidé hier, à l’ouverture de l’atelier pour un «partenariat pour une transition énergétique juste» initié par la France et l’Allemagne, qui préside actuellement le G7. A cette occasion, souligne un communiqué, les deux ministres ont appelé au maintien du financement du gaz naturel pour les pays africains pour à la fois atteindre l’accès universel à l’électricité, baisser les facteurs de production pour assurer la compétitivité de nos économies et ainsi fournir de l’emploi aux jeunes et faire accéder aux populations, notamment du monde rural, aux services énergétiques modernes, abordables et fiables.
Mme Gladima, note le document, s’est réjouie que l’Allemagne s’intéresse à la vision en matière de transition énergétique juste et équitable du Sénégal, portée au plus haut niveau par le président de la République, Macky Sall, par ailleurs président de l’Union africaine. Citée dans le communiqué, elle déclare : «Nous disons qu’étant donné que nous avons faiblement contribué aux émissions de gaz à effet de serre, un système d’équilibre est nécessaire : les pays industrialisés qui ont le plus pollué doivent s’engager sur un maximum d’efforts pour baisser leurs émissions, faciliter les investissements, ce qui nous permettra de notre côté de s’orienter davantage dans les sources d’énergie comme le gaz et les énergies renouvelables. Cela aura pour effet d’assurer d’abord la fourniture de l’électricité et de l’énergie propre de cuisson à l’ensemble de nos populations, ensuite d’amorcer l’industrialisation d’une population africaine jeune et en attente de changement.»
Amadou Hott, de son côté, considère que «le financement est au cœur de cette transition, pour permettre à nos pays de s’adapter en investissant sur des énergies renouvelables mais à des prix abordables». Il a rappelé les efforts consentis par l’Afrique qui, malgré des moyens limités, «a déjà massivement investi dans des projets verts tels que les énergies solaire, éolienne et hydroélectrique ainsi que des programmes comme la grande muraille verte sans compter les réformes et décisions prises par nos gouvernements en faveur de la préservation de l’environnement».
Les ambassadeurs de la France et de l’Allemagne, qui sont à l’initiative de ce partenariat, ont salué et approuvé la position du gouvernement du Sénégal. Pour l’ambassadeur d’Allemagne au Sénégal, Siemon Sönke, «l’objectif est de conclure un ou plusieurs partenariats d’ici à la Cop 27 (…) dans un contexte international nouveau, qui remet en cause les questions d’accès à l’énergie et de souveraineté énergétique au centre de l’agenda international».
«Nous avons bien entendu les arguments du gouvernement sénégalais. Le Sénégal va bénéficier d’une production offshore de gaz et de pétrole en fin 2023. Il paraît en effet inconcevable pour un pays qui est faible émetteur, en émergence, de ne pas pouvoir exploiter ses ressources et en faire bénéficier sa population», dira pour sa part Philippe Lalliot, ambassadeur de France au Sénégal.
Pour rappel, «l’atelier fait suite au «partenariat pour la transition énergétique juste» (Just energy transition partnership -Jetp) entre l’Afrique du Sud et les donateurs internationaux, officialisé lors de la Cop 26 à Glasgow, que le G7, sous l’actuelle présidence allemande, veut élargir à quatre pays que sont l’Inde, le Vietnam, l’Indonésie et le Sénégal, avec lesquels il souhaiterait entamer un dialogue en vue d’un éventuel Jetp».
lequotidien