Le ministère de l’Economie, du Plan et de la Coopération a organisé ce 11 janvier 2024, au King Fahd Palace, une table sur le Programme d’accélération compétitivité emploi (PACE). Ce fut l’occasion pour M. Victor Ndiaye de Performance Groupe de présenter la nouvelle stratégie du secteur privé.
C’est ainsi qu’il a dans sa présentation, fait une analyse entre autres de la taille des entreprises au Sénégal, leur chiffre d’affaires, la création d’emplois. De ce point de vue, il n’a pas manqué de faire une comparaison entre le Sénégal et des pays comme le Maroc, la France, ou Singapour.
Selon patron de Performance Groupe, le Sénégal a trop peu d’entreprises formelles.
« Aujourd’hui, le Sénégal compte selon les statistiques, entre 12 mille et 14 mille entreprises formelles. Ce qui représente un ratio de 9 entreprises formelles pour 10 mille habitants. Au Maroc, pays qui aspire aussi à l’émergence, on a 500 entreprises pour 10 mille habitants. A Singapour, on a 709 entreprises pour 10 mille habitants. Il en tire la conclusion qu’au Sénégal on a peu d’entreprises. *
Le deuxième enseignement, de son diagnostic est qu’au Sénégal, ces entreprises sont beaucoup trop petites.
Au Sénégal, révèle M. Ndiaye, la grande entreprise telle que définie commence à partir du seuil de 2 milliards de FCfa. Au Maroc, c’est à partir de 5 milliards et en France à partir de 8 milliards. Ainsi, dans l’exemple de la France, explique-t-il, la seule entreprise qui figurerait dans la catégorie grande entreprise au Sénégal, c’est la Sonatel.
« Au Sénégal, on a de toutes petites entreprises. 90% des entreprises ont moins de 100 millions de chiffre d’affaires a indiqué Victor Ndiaye.
La première conséquence directe, selon lui, c’est qu’on ne crée pas assez d’emplois au Sénégal. Il a souligné par ailleurs, que tous les ans, ce sont 250 mille à 300 mille jeunes qui entrent sur le marché du travail, en revanche « l’économie ne crée pas plus de 20 mille emplois par an.
D’où l’explication qu’il donne de tout le drame du chômage, avant de pointer l’ampleur du défi pour accélérer la croissance du Pace et de la stratégie du secteur privé dans ce deuxième cycle de l’émergence pour créer des emplois ».
S’agissant des filières agro-alimentaires, industrielles, il soutient qu’on a les matières premières mais on n’a pas réussi à créer des chaînes de valeur, ce qui se reflète sur la situation macro-économique du Sénégal.
Il a relevé cependant, que le Sénégal dispose d’un certain nombre de filières compétitives qui créent beaucoup de valeur ajoutée et qui exportent.
« Au final, note -t-il, « l’économie est enfermée dans un cercle vicieux dont il faut la sortir. On a d’abord, un secteur privé national extrêmement faible, peu entreprises formelles, peu d’emplois, ensuite, beaucoup de grandes entreprises étrangères, des filières peu compétitives, et un déficit commercial.
Le résultat est qu’on a une croissance portée par le marché domestique et l’investissement public.
C’est l’Etat qui a fait des efforts. Ce qui n’est pas durable », a analysé Victor Ndiaye.
Le défi majeur, a-t-il dit, c’est d’assurer à travers cette stratégie du secteur privé, cette transition vers un cercle vertueux de croissance durable, avec un secteur privé national fort, des filières compétitives et une croissance portée par les exportations.
jecos