L’Afrique avait donné rendez-vous en Côte d’Ivoire et a su répondre présent. Onze jours de compétition non-stop pour jouer les phases de poule de la CAN, rien de perdu. Difficile de s’endormir normalement depuis le 13 janvier quand on supporte l’une des vingt-quatre nations disputant cette 34e édition de la Coupe d’Afrique des Nations.
Si c’était un film, on dirait que le scénario est bon. Puisqu’il est plein de rebonds, de rebondissements, de bonnes surprises et de tristes sorts. A la fin de cette troisième journée de poule, les attentes ont été largement atteintes en matière de suspense.
Le nivellement vers le haut du football africain a été confirmé par ce premier tour de la CAN 2023 (débuté le 13 janvier 2024).
L’impression que le tournant positif tant attendu pour les sélections africaines est arrivé au même moment pour tout le monde. Le travail des instances dirigeantes de football, dans la formation pour la compétitivité, a porté ses fruits. Les méthodes peuvent différer mais la finalité est toujours la même, écrire une belle page de son histoire dans la plus grande compétition de football du continent.
Le football se joue à 11 contre 11, l’équipe la plus ambitieuse et la mieux organisée s’en sort le mieux.
Pas très académique comme argument mais assez rationnel pour expliquer la chute des uns et la réussite des autres. Les équipes qualifiées pour les huitièmes finales, dans leur majorité, ont plusieurs choses en commun, construire un projet de jeu basé sur la formation locale, marié à une bonne dose des meilleurs éléments binationaux.
Les bonnes prestations suivies d’une qualification au deuxième tour de l’Afrique du Sud, la Namibie, la Mauritanie, la Guinée Équatoriale, l’Angola, pour ne citer qu’eux, ne sont nullement des surprises. Tout comme les éliminations de l’Algérie, la Tunisie et le Ghana ne sont pas aussi surprenantes.
Des géants dans la continuité
Parmi les évidences, les champions d’Afrique en titre survolent le groupe B et valident leur ticket pour les huitièmes de finale avant même le troisième match de poule. Les hommes d’Aliou Cissé sont les seuls à remporter tous leurs matches de poule. La tâche n’était pas facile avant le début du tournoi puisque le poids du champion était assez lourd à porter.
Le risque d’amener un groupe « rassasié » et pas prêt à revivre les mêmes émotions qu’en 2022 pesait.
Mais le technicien sénégalais a pu remobiliser sa tanière en y ajoutant du sang neuf (des joueurs qui disputent leur première CAN). Ce mélange entre anciens et nouveaux a été une véritable réussite tant le Sénégal a semblé maîtriser son sujet. Face à la Gambie, au Cameroun et la Guinée, Sadio Mané et ses coéquipiers ont montré qu’il faut encore compter sur eux pour la course au titre.
Le vice-champion et recordman de titre (7) a eu plus de mal.
Deuxième de la poule B derrière le Cap-Vert, l’Égypte a dû compter sur son mental de fer et son expérience pour arracher sa qualification. Avec un groupe fortement identique à celui qui avait atteint la finale de la CAN au Cameroun, les Pharaons ont réussi l’essentiel.
Annoncé comme une vraie force offensive, les Nigérians ont surpris en déployant des ailes défensives avec seulement un seul but encaissé et deux buts marqués.
José Peseiro et ses hommes ont répondu présent dans le groupe A avec la deuxième place. En parfait outsider, l’équipe menée par le ballon d’or africain Victor Osimhen sera aussi au rendez-vous des huitièmes de finale. Premier de la poule F, les demi-finalistes de la dernière Coupe du Monde n’ont pas eu besoin de forcer leur talent. Grâce à leur collectif solide, les Lions de l’Atlas rejoignent le deuxième tour.
La Côte d’Ivoire, pays hôte, a aussi la victoire du Maroc (ce mercredi 24) pour finir parmi les meilleures troisièmes malgré ses deux défaites humiliantes face au Nigéria et à la Guinée Equatoriale.
Des cartes rabattues
Des déceptions, il y en a aussi eu. Entre génération en fin de cycle pour l’Algérie, structure de jeu pas adaptée aux joueurs en place dans leur effectif pour le Ghana et problèmes extra sportifs pour la Tunisie, les pays éliminés ne constituent pas totalement de surprises.
Si le poids de l’histoire et la chance de l’habitué ont marché pour le Cameroun, la Côte d’Ivoire ou l’Egypte, les Fennecs de l’Algérie et les autres « grands » éliminés ont payé le manque de renouvellement et l’incohérence dans les choix de leur sélectionneur.
La démission ou limogeage de certains sélectionneurs témoignent de ces échecs. Dans cette première partie de la Coupe d’Afrique des Nations, la vérité du travail de fond bien fait dans un cadre bien structuré a bien payé.
wiwsport