Au Sénégal, pour faire face aux défis de la dégradation et de la raréfaction de la terre, garantir un accès équitable à une telle ressource naturelle pour tous et faire face aux besoins croissants en terre d’une société de plus en plus urbanisée et d’une société rurale en quête de mieux être, il est nécessaire de créer les conditions d’une gouvernance responsable du foncier.
Ainsi, une réflexion autour de ces différentes initiatives, cadre politique, juridique et institutionnel permettra de mieux comprendre, identifier et cerner les contours des différents défis et opportunités qui se posent dans la gestion du foncier au Sénégal.
C’est dans cette perspective que le Laboratoire d’études et de recherches en politiques et droit de l’environnement et de la santé (LERPDES) organise, du mercredi 24 au jeudi 25 janvier 2024, en collaboration avec l’ONG Natural Justice (NJ) un forum national sur la problématique du foncier communautaire au Sénégal.
« Ce forum aura pour objectif global de permettre aux acteurs (pouvoirs publics, société civile, experts, décideurs, communautés) de jeter un regard analytique et prospectif sur la problématique de la sécurisation foncière au Sénégal.
Il s’agira particulièrement d’analyser et d’échanger les expériences du passé et du présent et avoir une réflexion autour des transformations du monde rural et péri-urbain, de leurs implications en termes de politiques de développement », lit-on dans une note conceptuelle remise à la presse.
De son côté, le Pr Ibrahima Ly, juriste par ailleurs directeur du Laboratoire d’études et de recherches en politiques et droit de l’environnement et de la santé a précisé que ce forum constitue la 3ème édition des Journées scientifiques du LERPDES.
Il a pour dessein « de parler du foncier communautaire au Sénégal, c’est à dire l’ensemble des questions relatives à la gestion des terres, de la disponibilité du système foncier, à l’occupation d’espace, au choix des populations en particulier les communautés rurales notamment les pasteurs, les agriculteurs et tous ceux qui ont des revenus issus de la gestion de la terre dès qu’ils ont des difficultés soit entre les différents acteurs soit avec l’administration ».
Au-delà des techniciens et chercheurs de l’ensemble des universités publiques du Sénégal qui animeront ce forum, l’implication des acteurs communautaires est cruciale.
« Nous aimerions entendre les pasteurs, les éleveurs entre autres acteurs qui vivent des ressources de la terre. S’il n’y a pas une justice dans la gestion des terres, il y aura des conflits », a ajouté le Pr Ly.
Le rôle de l’ONG Natural Justice est d’aider les communautés à connaitre leurs droits et de les utiliser. Suffisant pour sa directrice, Sokhna Dié ka de confier : « nous voulons pousser les populations à porter des réformes ou, en tout, cas être impliquées dans les processus de réformes et de révisions des textes, y compris des documents stratégiques ».
Celle qui est spécialisée dans le droit de l’environnement et les droits connexes a renchéri que les recommandations issues de ce forum devront être prises en charge, dans la mesure du possible, par l’Etat du Sénégal. L’objectif à terme étant d’arriver à avoir une réforme de la question du foncier dans sa globalité.
A l’en croire, le forum aborde un sujet suffisamment vaste et complexe qui concerne non seulement le « foncier communautaire », mais aussi les questions foncières dans leur globalité.
Toutefois, les différentes questions stratégiques auxquelles il s’intéresse ont été circonscrites autour des principaux axes à savoir la dimension politico-juridique en termes d’analyse du cadre juridique et de revue des différentes politiques mises en place ainsi que les projets en cours ayant trait au foncier au Sénégal et surtout à la problématique de la sécurisation des terres en milieu rural ; la dimension institutionnelle en s’appuyant sur la problématique de la gouvernance foncière ; la dimension ressources naturelles et environnement avec toutes les préoccupations liées à l’utilisation et à la gestion de ces ressources et la dimension genre en se focalisant sur la problématique de l’accès à la terre pour les couches vulnérables, notamment les jeunes et les femmes dans le milieu rural.
VivAfrik