Le roman de l’écrivain bakélois, Moussa Badji, intitulé Enfant iPhone, se veut une «alerte», une «conscientisation» et une «sensibilisation» sur le monde «du paraître» constaté chez de nombreux adolescents dont la possession d’un téléphone, notamment un iPhone, reste un objectif à atteindre à tout prix, a confié à l’Aps, son auteur.
Le livre de 181 pages, paru en fin janvier aux éditions «Souade Niang Author» basées à Dakar, retrace l’histoire d’une lycéenne âgée de dix-sept ans qui a toujours rêvé de posséder un iPhone pour être «heureuse» dans la vie. Issue d’une famille relativement aisée, Yassine, héroïne principale, veut vaille que vaille obtenir un iPhone, qui a toujours été son objectif premier durant toute son adolescence. «Le titre est déjà révélateur de ce que je veux dire.
C’est le monde que nous vivons, le monde du paraître.
Chez les jeunes, quand tu n’as pas d’iPhone, tu n’existes pas», a déclaré Moussa Badji dans un entretien avec l’Aps. «Yassine était envoûtée par le numérique (…) pour elle, sortir avec un homme revient pour ce dernier à lui acheter un iPhone. Son petit-ami, Issa, va se servir de ce vice pour bafouer sa dignité», raconte l’auteur. Selon lui, le téléphone a fini d’imposer sa puissance sur la société sénégalaise, mais également de nous «coloniser».
«Cette marque de téléphone nous a atteints psychologiquement. Même dans les mariages, certaines femmes imposent à leurs maris un iPhone comme cadeau», se désole-t-il.
Le roman, écrit en quatre parties, veut alerter, conscientiser et sensibiliser, mais aussi attirer l’attention des parents sur le temps que les enfants restent scotchés sur leur téléphone, selon l’auteur.
Licencié en langue étrangère appliquée à l’université de Ziguinchor (Sud) et diplômé en développement local et coopération internationale, Moussa Badji avait rejoint la France en 2018 pour poursuivre ses études.
C’est au pays de Marianne qu’il a développé un penchant pour l’écriture. «C’est en France que j’ai basculé dans l’écriture, pendant ma vie d’étudiant étranger. Je croyais que la vie était rose dans l’Hexagone, que c’était le paradis sur terre (…), mais j’ai vu d’autres réalités et je me suis mis à écrire», se rappelle-t-il. C’est ainsi qu’il fait paraître Pris au piège et Douze mois pour retomber amoureux en 2022 en France, puis Quand le peuple veut, il le peut en 2023.
Enfant iPhone est le quatrième essai de l’écrivain de 33 ans qui s’inspire des écrivains français Alphonse de Lamartine, Victor Hugo, Aimé Césaire, des Sénégalais Léopold Sédar Senghor et Fatou Diome.
Aps