Le nouveau Directeur général de la Sonacos n’a pas de soucis à se faire pour faire adopter son projet de relance de l’entreprise. Celui-ci a rencontré l’adhésion des travailleurs qui ont décidé de porter le plaidoyer auprès des nouvelles autorités du pays, afin de l’aider à réunir la somme de 306 milliards de francs Cfa nécessaire à la réalisation de ce plan de relance de la société qui traverse présentement beaucoup de difficultés .
«Nous sommes réunis pour parler de notre société, à savoir la Sonacos. Elle est en difficulté. Et nous avons un nouveau Directeur général qui nous a présenté un plan de redressement dénommé «Pdleu».
Nous souhaitons que l’autorité étatique lui vienne en aide pour que l’enveloppe qu’il veut dégager pour la remise en état de la Sonacos, de 306 milliards, puisse arriver au bon moment», a fait savoir Samuel Ndour, Secrétaire général du Syndicat national des travailleurs des industries des corps gras et activités similaires du Sénégal, mercredi, au cours d’une conférence de presse.
Cette requête formulée précisément à l’attention du Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye et de son équipe, poursuit Samuel Ndour, vise à satisfaire les besoins de la Sonacos pour le bien-être des Sénégalais.
«La Sonacos produit de l’huile, des aliments de bétail et de volaille, et crée beaucoup d’emplois», a-t-il souligné. Les travailleurs comptent ainsi sur les nouvelles autorités pour redonner à la société son lustre d’antan, en soutenant cette initiative du nouveau Directeur général. A en croire le Secrétaire général du Syndicat national des travailleurs des industries des corps gras et activités similaires du Sénégal, la Sonacos n’est aujourd’hui que l’ombre d’elle-même.
Elle connaît un manque criant de machines. «Les machines qui sont dans les ateliers sont vétustes.
Elles sont en mauvais état depuis très longtemps. Les machines les plus neuves de l’usine datent de 1945, du temps des colons», a-t-il relevé. Et c’est dans ce sens que Samuel Ndour sollicite le renouvellement de ces engins qui participent à la régression de la productivité dans les différentes unités de la Sonacos. A ce problème vient s’ajouter celui du manque de graines d’arachide.
Cette matière première qui fait fonctionner la Sonacos fait défaut.
En fait, la société d’huilerie, qui avait une capacité dépassant les 300 mille tonnes par an, peine maintenant à réunir 30 mille tonnes. Une situation qui s’explique par l’exportation des graines pour satisfaire des étrangers, en laissant les locaux trimer.
«Il n’y a pas que la Sonacos qui est une usine agricole. Il y a Copéol, Wawo, Cait.
Il y a plus de 500 petites installations autour de Touba qui ne vivent que de graines d’arachide. Donc pourquoi exporter ?», s’interroge Samuel Ndour, qui invite les nouvelles autorités du pays à fermer les frontières.
«Que les graines ne sortent plus. On peut tout absorber sur place, à un prix qui peut satisfaire tous les paysans», a-t-il assuré.
D’après lui, le Directeur général avait déjà une enveloppe de plus de 60 milliards de francs Cfa. «Avec cette somme, on pouvait avoir 200 mille tonnes et plus. Mais aujourd’hui, on est à 2080 tonnes. La différence est énorme», indique-t-il.
Et selon toujours le syndicaliste, ce sont les opérateurs qui font office d’intermédiaires dans la campagne arachidière, qui vendent aux plus offrant, à savoir les Chinois.
C’est ce qui fait qu’au niveau des usines, on n’arrive pas à disposer de la matière première à la Sonacos comme souhaité.
Ce qui fait que ce manque de graines contribue à réduire les effectifs des travailleurs dans les différentes unités de la Sonacos. «Vers les années 1995, on était à 2500 permanents et près de 6000 saisonniers. C’était la société qui faisait vivre Kaolack, Ziguinchor, Louga, Diourbel et Dakar. Aujourd’hui, nous sommes à moins de 500 permanents.
Nous sommes en sous-effectif par rapport à la dimension de la société», a-t-il déploré.
Les travailleurs ont ainsi magnifié la politique interne du nouveau Dg, qui a fait une réorganisation au niveau des directions en nommant 11 directeurs dont 8 avaient déjà occupé le poste et capitalisent une expérience de plus de 15 ans pour certains et plus de 20 ans pour d’autres.
«C’est une promotion interne que nous saluons.
Nous l’avions exigée dès le commencement, à son arrivée, en lui demandant de ne pas nous amener des étrangers, en faisant la promotion de ces derniers. Ceux qui sont là capitalisent plus de 20 ans de présence et ont des diplômes supérieurs. Ils méritent d’être aux postes où on les a mis», défend Ndour, tout en déplorant l’attitude de ceux qui décrient ce geste du Directeur général de la Sonacos.
En tout cas, la satisfaction de ces besoins permettrait aussi à la Sonacos «d’embaucher les saisonniers en leur faisant signer des Cdd. Et ceux qui ont des Cdd auront des Cdi», soutient Samuel Ndour.
lequotidien