La forêt d’Allou Kagne, située sur le plateau de Thiès (ouest), regorge d’importantes ressources naturelles qui peuvent valablement permettre à cet écosystème forestier d’être un potentiel ”berceau du tourisme intégré” au Sénégal, a dit le président de l’Organisation nationale pour l’intégration du tourisme sénégalais (ONITS), Doudou Gnagna Diop.
“J’avais dit ici – cela fait trente ans que je le dis – qu’Allou Kagne, par exemple, peut être un berceau du tourisme intégré, parce que le paysage est fait pour cela“, a souligné M. Diop.
Il intervenait samedi dans le cadre de la célébration des 20 ans de l’ONITS.
Selon l’acteur touristique, l’implantation dans cette zone, située entre Dakar et Thiès, de petites structures hôtelières, développerait le maraîchage, le transport, l’artisanat, etc.
“Le tourisme intégré peut être un pôle d’attraction regroupant dix à quinze auberges et campements d’une à une cinquante de chambres“, a-t-il relevé.
Il a insisté sur le nombre d’emplois qui pourrait être créé, la “valeur ajoutée“ que cela représenterait pour les jeunes, la réalisation de telles installations, combinées à des “poches de développement économique et social“, dans la principale ressource foncière qui reste dans la région.
“Un tel choix n’a rien à voir avec l‘option de transformer tout Allou Kagne en maisons et appartements qui seront vendus à des gens venus d’autres localités”, a-t-il laissé entendre.
Sur le potentiel de création d’emplois du tourisme, M. Diop a fait savoir qu’une petite structure hôtelière en milieu rural génère “au minimum 10 emplois“, notamment dans la restauration, la réception, la piscine, ou encore le nettoiement.
Il s’est félicité du regroupement du tourisme et de l’artisanat sous la même tutelle, dans la nouvelle nomenclature gouvernementale.
Diop voit un lien naturel entre l’idée d’implanter un tourisme intégré à Allou Kagne et la vision des nouvelles autorités pour le secteur touristique, consignée dans le +Projet+, le nouveau référentiel des pouvoirs publics, auquel il dit avoir contribué à la conception.
Selon lui, il s’agit de faire du tourisme durable, de l’écotourisme et du tourisme responsable.
“L’écotourisme encadre les ressources naturelles et crée un tourisme beaucoup plus humain, en réduisant la pauvreté surtout en milieu rural“, a-t-il indiqué.
Doudou Gnagna Diop estime qu’il va falloir “repenser“, le tourisme intégré, et “impliquer davantage d’autres créneaux du secteur et la couche sociale jeune“.
ce natif de Thiès, propriétaire d’un réceptif à Ndianda, dans le département de Mbour, invite les Sénégalais à appuyer le secteur touristique pour réduire le chômage, au moins en milieu rural.
Promettant l’accompagnement de l’ONITS à la politique touristique de l’Etat, il préconise ”le pragmatisme”, en mettant en œuvre des “projets concrets“ grâce aux “atouts indéniables“ dont dispose la région.
Selon lui, avec un aéroport international accessible en 10 minutes, Thiès dispose d’atouts importants qu’il faut davantage développer.
L’ONITS a été créée en 2004 pour unir les acteurs touristiques, regrouper leurs forces et compétences, afin de faire face aux problématiques du secteur, qui manquait de moyens financiers et de visibilité.
La création d’un salon inter-régional du tourisme, s’est matérialisée avec la tenue, avec des Gambiens de quatre éditions de l’évènement touristique, “Mboka“, qui avaient eu lieu, tour à tour au Sénégal et en Gambie.
L’organisation entend reprendre ce rendez- vous, qui a connu un temps d’arrêt lié aux pandémies Ebola et la Covid-19, ainsi qu’aux troubles politiques.
L’ONITS, en la personne de Doudou Gnagna Diop, a représenté le Sénégal, aux côtés de quatre autres pays, dans le comité de rédaction de manuels didactiques, livrés en 2012 et enseignés dans les écoles de formation en tourisme .
L’organisation d’une course de cafetiers, des élèves en formation notamment, a marqué la célébration des 20 ans de l’ONITS.
aps