« Un besoin réel de formation et un gap de recherche »
Initiée par l’ISF, en collaboration avec le Laboratoire d’analyse de recherche et étude du développement (LARED), le Centre de recherche économique appliquée (CREA) qui est un partenaire technique de l’ISF, et la FASEG de l’Ucad, cette grande rencontre de dialogue entre acteurs soucieux des enjeux sociétaux et environnementaux a permis de retenir deux choses, à savoir : un besoin réel de formation sur la question de la finance durable et un gap de recherche. Les conclusions et recommandations tirées permettront aux initiateurs, sans nul doute, d’être mieux outillés en méthode et en connaissance pour « une prise en charge beaucoup plus adéquate » des questions liées aux changements climatiques.
Le CREA annonce la mise en place d’un programme de recherche et l’ISF vise une formation en Master
Selon le Directeur du Centre de recherche économique appliquée (CREA) de l’Ucad, Dr Thierno Thioune, ce colloque international est le prolongement du partenariat entre le CREA, l’ISF et LARED pour mettre en place un cadre de réflexion sur une thématique nouvelle qui est la finance durable. Son objectif était de « réfléchir sur l’évolution sémantique de la finance durable et son appropriation par les décideurs, notamment l’Etat.
A ce titre, Dr Thioune a renseigné que le CREA a participé à cette rencontre pour « prendre en charge » le volet recherche. Parce que, ajoute-t-il, au-delà de la formation, un programme de recherche sera mis en place par son centre.
Le directeur du CREA a également annoncé que l’ISF a pour ambition de mettre en place une formation en Master sur la finance durable.
L’ISF remercié pour être le premier acteur en Afrique a abordé ce tournant de « façon décidée et décisive »
Madame Catherine Gerst est maître de conférences associée à l’Université d’Evry et ancienne directrice générale du Moody’s France qui a pris part à la rencontre. Pour elle, la question n’est plus de savoir s’il faudrait aborder un mode de développement durable quelque part dans le monde ou non aujourd’hui. Mais, elle estime que la conclusion qu’on peut tirer à l’issue de ce colloque est que tout acteur économique est amené aujourd’hui à se poser la question de savoir : comment faire pour adopter les voies et les moyens d’un développement durable, et à quel rythme ? et comment cheminer à travers cette transition ?
L’enseignante française a tenu ainsi à remercier l’ISF pour « son courage et son engagement » dans l’élaboration, la recherche, la discussion autour du thème général du colloque mais également à être le premier acteur en Afrique a abordé ce tournant de « façon aussi décidée et de façon aussi décisive ».
« L’ISF doit toujours continuer à avoir cette approche de veille et d’anticipation »
Le Directeur général de l’Institut Supérieur de Finance, pour sa part, estime que son institut de formation, qui n’est pas à sa première expérience, doit « toujours continuer à avoir cette approche de veille et d’anticipation » dans ce monde en pleine mutation. « On ne peut attendre que les mutations se fassent (…). Il faut anticiper les mutations et demain l’Afrique sera toujours au point dans l’intégration de la mondialisation. L’Afrique ne peut continuer à rester au dehors de la mondialisation, à subir les contrecoups de la mondialisation. Nous devons nous intégrer dans l’économie mondiale », a souligné Papa Diallo. Avant de remercier l’équipe qui a géré l’organisation du colloque, l’équipe du CREA, sans oublier le président du comité scientifique, professeur Mamadou Moustapha Kassé, et son équipe, les experts venus de la France, les représentants de l’Etat du Sénégal, les étudiants participants, entre autres, qui, selon lui, n’ont ménagé aucun effort pour la réussite de l’événement.
Les conclusions attendues avec « beaucoup d’intérêt »
Venu présider la cérémonie de clôture de la rencontre au nom du ministre de l’Environnement et du Développement durable, le directeur d’éducation et de formation environnementale dudit ministère, Dr Gora Niang, a annoncé que les conclusions issues de la rencontre sont « attendues avec beaucoup d’intérêt » par les pouvoirs publics et plus particulièrement par le ministère de l’Environnement et du Développement durable. Ce, pour « trouver les voies et moyens supplémentaires » pour financer des projets et programmes identifiés dans le PSE vert, la Contribution déterminée nationale (CDN) et la Stratégie nationale de développement durable.
Plus de 200 participants enregistrés
Ce colloque, qui entre dans le cadre de la célébration du 20ème anniversaire de l’ISF, a été un moment fort de réflexion, de discussion, d’échange et de partage en vue de trouver des voies et moyens durables pour financer les projets et programmes de développement durable. En effet, plus de 200 participants, composés notamment d’experts de la finance et du développement durable, venus du Sénégal et à travers le monde, ont débattu et partagé leurs connaissances sur les 7 sous thèmes qui ont été retenus.
A noter que la finance durable est une finance « respectueuse de l’environnement, d’inclusion, basée sur des comportements individuels ou collectifs conscients de leur responsabilité envers la société et de l’impact des externalités négatives de leurs activités sur la vie humaine et sur la préservation de l’avenir des générations futures ». Et l’investissement socialement responsable, composante financière du concept de développement durable, est considéré actuellement comme « un axe de développement attractif ayant l’éthique et le respect des critères extra financiers comme éléments constitutifs de ses produits financiers ».
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