Les partis politiques opposés au régime de Bassirou Diomaye Faye s’apprêtent à former une grande coalition. C’est l’annonce faite, ce dimanche, par Mamour Cissé, leader du Parti social-démocrate (Psd/Jant bi), qui s’exprimait dans l’émission «Le Grand Jury» de la Rfm.
Emettre des avis critiques sur la gestion du nouveau pouvoir ne serait pas, sous peu, un exercice impossible pour les hommes politiques ou partis opposés à la ligne défendue par le régime en place depuis le 2 avril dernier. Selon le leader du Parti social-démocrate Psd/Jant bi, une grande alliance se prépare activement pour défier le pouvoir en place et qu’il se pourrait que certains partis fassent une fusion.
«L’opposition est en train de préparer une grande alliance contre le pouvoir en place», a prévenu Mamour Cissé, qui s’exprimait ce dimanche dans l’émission «Grand Jury» de la Rfm.
Et cette démarche, d’après M. Cissé, inclut divers courants politiques, des sociaux-démocrates aux sociaux-libéraux, en passant par la Gauche. «Il faut aujourd’hui que tout le monde pense à un programme commun. Dans l’opposition, les gens ont commencé à travailler dessus.
Les sociaux-démocrates, les sociaux-libéraux sont en train de discuter. Decroix est en train de discuter, la Gauche est en train de discuter…
Ils sont en train de se réunir, et il est même question de fusion organique. Nous sommes en train de travailler dessus. La Gauche est en train de travailler dessus et d’autres sont en train de travailler également pour des retrouvailles…», soutient Mamour Cissé.
Mais pour le leader du Parti social-démocrate (Psd/Jant bi), l’unité de l’opposition est essentielle pour proposer une alternative crédible et efficace au pouvoir en place. «La bande à Diomaye est là, c’est une chose. Mais à côté de cela, il faut une opposition responsable, forte et crédible», a-t-il insisté.
«Sonko n’a pas conscience que sa casquette a changé»
La récente visite de Jean-Luc Mélenchon, invité par le parti des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef), a fait couler beaucoup d’encre. Et Mamour Cissé y voit une interférence inappropriée dans un domaine réservé au président de la République.
«Par rapport à la Constitution et aux textes, la diplomatie est un domaine réservé au président de la République», a-t-il affirmé, critiquant au passage Ousmane Sonko pour avoir invité Mélenchon.
«Ousmane Sonko n’est pas conscient que sa casquette a changé.
Il est en train de mélanger les choses. Il est aujourd’hui dans une posture qui doit lui permettre de régler la satisfaction des besoins primaires des populations. A charge pour le président de la République de gérer la diplomatie», a rappelé Mamour Cissé, ajoutant que le leader du parti Pastef devrait se concentrer sur les besoins primaires des populations plutôt que sur la diplomatie.
Mamour Cissé a également commenté la polémique autour des déclarations de Sonko sur l’homosexualité.
Selon lui, le leader du parti Pastef affiche un réalisme en évitant de se mettre à dos les organismes internationaux, malgré la forte opposition intérieure. «Ils ont vu aujourd’hui ce que ces gens (les organismes internationaux) ont fait au Ghana, ce qu’ils s’apprêtent à faire au Kenya et en Tanzanie», a-t-il expliqué.
Toutefois, Mamour Cissé rappelle que Mélenchon, en abordant ce sujet, a délibérément provoqué une réaction sachant que «presque 98% de la population sénégalaise, toutes religions confondues, sont contre l’homosexualité».
Lequotidien