Le monde en général, et l’Afrique en particulier, fait face à l’émergence des maladies d’origine parasitaire, bactérienne ou virale. La pandémie de Covid-19, la maladie à virus Ebola, sont des exemples patents.
C’est dans ce sens que le centre international de recherche et de formation en génomique appliquée et de surveillance sanitaire (Cigass) a organisé hier une journée scientifique sur l’outil génomique.
Selon le directeur général du Cigass Pr Daouda Ndiaye, cette journée a montré l’apport considérable de ces outils pour anticiper sur les infections à venir, connaître les infections qui circulent, que ce soit les parasites essentiellement de notre travail, mais également métagénomique avec d’autres infections qui circulent au Sénégal qui sont responsables de maladies que l’on appelle les fièvres inconnues.
«Nous avons permis au Sénégal et à l’Afrique de voir les parasites, les infections qui circulent, voir les menaces en termes d’efficacité des médicaments, voir les outils de diagnostic pour voir s’ils sont efficaces pour permettre au Sénégal d’anticiper sur les menaces actuelles par rapport aux maladies, aux outils déployés sur place pour prévenir et traiter les malades pour mieux aider le programme, le ministère dans la lutte, en mettant à leur disposition tous les outils dont ils ont besoin pour mieux traquer les infections et les populations qui sont porteuses de ces infections», souligne-t-il.
Depuis 20 ans, selon lui, ce sont eux qui donnent au ministère l’avis d’utilisation sur les médicaments.
«Dans le cadre du palu, chaque année, nous disons au Sénégal quel médicament utiliser l’année prochaine. Contrairement aux menaces que nous avons dans le monde par rapport à l’efficacité des médicaments, nous utilisons la génomique pour ne pas aller dans la même direction que ces pays-là.
Parce que tous les pays qui n’ont pas d’outils génomiques, vous n’avez pas à décider pour eux-mêmes».
Le Sénégal a une souveraineté scientifique, dit-il, qui nous permet de dire pour l’année à venir : voici le médicament que nous allons utiliser contre le paludisme et l’outil de diagnostic que nous allons utiliser dans nos structures sanitaires.
«C’était l’occasion pour nous de prouver à la face du monde mais aussi pour nos partenaires que le Sénégal est un pays phare dans la surveillance sanitaire à travers des outils de base sur la génomique, le séquençage».
«Chaque fois que nous avons une maladie inconnue, on peut sans risque de nous tromper dire de quoi il s’agit »
Cependant, il révèle qu’une formation en génomique va durer 6 à 10 ans, «il va permettre au Sénégal d’être autonome en matière d’expertise, aux chercheurs que nous sommes de pouvoir avoir des outils, d’avoir assez de coudées franches pour dire à notre ministère de la Santé et aux pays africains en matière de santé : voilà ce qu’il faut utiliser, vous n’avez pas besoin de copier-coller ce que les occidentaux et les américains font», affirme-t-il.
Nous avons en Afrique les mêmes parasites, les bactéries qui circulent, soutient-il. Nos frontières sont poreuses et les populations bougent. «Avec la génomique, on anticipe sur des choses qui vont venir.
Chaque fois que nous avons une maladie inconnue, on peut sans risque de nous tromper dire de quoi il s’agit».
S’agissant des perspectives, Pr Daouda Ndiaye estime qu’il faut aller vers de nouveaux vaccins et médicaments. Interpellé sur les cas de Covid-19 chez les pèlerins, Pr Ndiaye indique qu’un scientifique prend du recul.
«Nous avons juste vu un rapport du ministère, nous allons voir dans les prochains jours ce que cela va donner. Ce qui est clair, c’est que le Sénégal a un dispositif d’outils et d’experts qui nous permet d’anticiper sur beaucoup de choses.
Peut-être que dans un mois, on dira ce qu’il en est».
Chercheur principal en immunologie et maladies infectieuses à l’Université de Harvard, Pr Sarah K. Volkman est d’avis que l’outil de la génomique permet de voir les menaces en matière de maladies infectieuses qui circulent au Sénégal et ailleurs.
« Dans le cadre du Sénégal, c’est de voir si la population est sauve par rapport aux maladies infectieuses.
C’est pour permettre d’anticiper ces infections mais également voir les outils qui sont utilisés dans le cadre du diagnostic, du traitement pour voir si ces outils sont assez bons, assez puissants pour permettre de donner de bons résultats.
Au-delà de cela, sur le plan clinique, il faut essayer de voir comment mesurer la symptomatologie par rapport à la virulence de beaucoup d’agents pathogènes qui circulent».
lasnews
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