Vingt-cinq artistes visuels sénégalais ont entamé, mardi, à Dakar, une formation de quatre jours au terme de laquelle ils devraient être mieux outillés pour le développement de leur carrière et la valorisation de leurs œuvres.
L’atelier de formation, une initiative de la Galerie nationale d’art, va leur permettre de faire pallier les difficultés auxquelles ils peuvent être confrontés après leur formation, pour mieux percer sur le marché.
“C’est à partir d’un constat et d’une discussion avec les artistes qu’est né cet atelier de formation pour prendre en charge un manque”, à savoir la nécessité d’outiller les artistes visuels sur la phase de développement de leur carrière, a expliqué Anne-Marie Faye, la directrice de la Galerie nationale d’art.
Mme Faye fait observer que le rôle de la Galerie nationale d’art “n’est pas seulement de diffuser des œuvres d’art”. Elle rappelle que la structure qu’elle dirige a déjà organisé deux ateliers, sur “l’agent d’artiste” et “les étapes d’une exposition”.
À la suite d’un appel à candidatures lancé dans les 14 régions du Sénégal, 70 dossiers provenant de 12 régions ont été reçus, pour cet atelier axé sur les difficultés auxquelles les artistes visuels sont confrontés après leur formation.
Vingt-cinq candidats venant de huit régions (Fatick, Thiès, Kaffrine, Kaolack, Dakar, Saint-Louis, Ziguinchor et Sédhiou) ont été retenus par le formateur, Momar Seck, un peintre et sculpteur ayant vécu pendant une trentaine d’années en Suisse.
“Je vais collaborer avec les artistes […] pour trouver les moyens et les possibilités de percer le marché.
Mais tout cela doit commencer par un développement personnel’’, a expliqué le formateur, estimant que les bénéficiaires de la formation doivent ‘’comprendre que ce sont eux les producteurs’’.
‘’Un artiste est un entrepreneur parce qu’il crée un nouveau produit’’, a ajouté Momar Seck, qui a dirigé pendant dix ans le département arts et design de l’École internationale de Genève.
Il estime que la Galerie nationale d’art a comblé un vide en prenant en charge cette formation au cours de laquelle les artistes visuels seront initiés à la conception de fiches techniques, à l’identification de leurs besoins techniques et à l’élaboration de contrats d’exposition.
Ils sont aussi appelés à se familiariser avec l’environnement de l’artiste visuel, le statut de l’artiste, la terminologie plastique et l’organisation de la promotion de projets auprès des médias.
Les artistes visuels participant à cette formation vont également être initiés aux notions relatives au droit d’auteur et aux droits voisins dans les arts visuels.
Saliou Diédhiou, un conseiller technique du secrétaire d’État à la Culture, aux Industries créatives et au Patrimoine historique, a salué cette initiative qui, selon lui, “comble un vide” en contribuant à renforcer les capacités des artistes visuels.
Il a plaidé pour le développement de l’éducation artistique, afin que “chaque Sénégalais soit un potentiel acheteur d’œuvres d’art”, ce qui devrait contribuer à intensifier la production et la diffusion des arts visuels, le secteur des arts visuels étant “considéré comme élitiste”.
L’artiste visuel Matar Khoulé, originaire de Louga (nord-ouest), a dit accueillir avec joie cette formation, au regard des problèmes auxquels il est confronté sur le plan administratif et en termes de manque d’espaces d’exposition. “Cette formation nous permettra d’avoir une vision générale pour mieux aborder le travail”, a dit Khoulé.
aps