Le Sénégal occupe une place très stratégique au sein de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Ce qui fait que nos présidents obtiennent facilement la confiance de leurs pairs.
La preuve, les chefs d’Etat de l’organisation sous-régionale ont confié une mission cruciale au président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye. Il aura la lourde mission de ramener les pays qui composent l’Alliance des Etats du Sahel (AES) dans cette organisation.
Mais des obstacles se dressent déjà sur la route du jeune président sénégalais.
Le président Bassirou Diomaye Faye est mandaté pour ramener la paix entre la CEDEAO et les pays démissionnaires qui ont créé l’Alliance des Etats du Sahel (AES).
Pour mener à bien cette mission «impossible», le président a convaincu le professeur Abdoulaye Bathily de devenir son envoyé spécial sur les questions Internationales. Les deux sénégalais doivent réussir là où toute une organisation a échoué.
Ils doivent faire en sorte que le Mali, le Niger et le Burkina Faso reviennent dans l’Organisation sous-régionale qui avait décidé de les sanctionner.
En déplacement au Mali et au Burkina Faso, le président Diomaye avait parlé de la CEDEAO avec le chef de la junte malienne, le colonel Assimi Goïta. Selon le président sénégalais, l’institution sous-régionale est « très malmenée », mais « nous ne devons pas nous résigner et dire qu’on ne peut plus rien faire.
Il y a des difficultés, il faut parler aux uns et aux autres et les comprendre et à partir du niveau de compréhension et des écarts de position, voir ce qu’il est possible de bâtir à partir du socle qui est existant », a-t-il dit.
Mais le Président Diomaye a une très lourde tâche.
S’ils pensent avoir la solution miracle pour ramener les exclus, il se trompe. Dans ces pays, le Sénégal n’est plus vu d’un bon œil. Depuis l’élection de Diomaye et la nomination de Ousmane Sonko comme premier ministre, le pays est sous le feu critique.
Des maliens, burkinabés et nigériens estiment que le Sénégal les a trahis.
Non seulement ils pensaient voir le pays rejoindre l’AES. Mais aussi ils attendent toujours les promesses du leader du parti des Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et le Fraternité (PASTEF).
Ousmane Sonko avait annoncé, jeudi 18 août 2022, qu’il n’hésiterait pas « à dépêcher des troupes pour soutenir » le peuple malien et « en finir avec cette gangrène », en faisant référence aux groupes jihadistes qui se propagent dans le pays, s’il était élu. Maintenant que le Pastef est au pouvoir, certains activistes maliens l’attendent sur cette promesse.
Et aujourd’hui, l’Ukraine a noirci les relations entre notre pays et le Mali.
Dans une sortie très maladroite, Yurii Pyvarovov avait réagi à «l’attaque terroriste» perpétrée contre les forces armées maliennes (FAMa), les 25 et 27 juillet 2024 à Tinzaouatene par des rebelles Touaregs et des membres du Groupe de Soutien à l’Islam (GSIM) et aux Musulmans en arabe « Jamāʿat nuṣrat al-islām wal-muslimīn (JNIM) ».
L’Ukrainien est même allé jusqu’à insinuer un quelconque soutien de leur part à cette attaque.
Une pilule qui ne passe pas chez les panafricains qui juge très faible le rappel à l’ordre du Ministère sénégalais de l’Intégration Africaine et des Affaires Étrangères. Les supporters des putschistes auraient voulu que le Sénégal rompt définitivement ses relations avec l’Ukraine.
Mais notre pays est un Etat souverain à qui on ne dicte pas sa conduite.
Cette situation pourrait avoir des conséquences dans la mission du président Diomaye chargée de faire revenir les chefs d’État putschistes dans la CEDEAO.
Un mois auparavant, des manifestations avaient eu lieu devant l’ambassade du Sénégal à Ouagadougou.
Les Burkinabés avaient exprimé leur indignation face à la manifestation co-organisée le 21 juin 2024 à Dakar par Amnesty International et la Coalition Sénégalaise des défenseurs des droits humains (COSEDDH) pour le respect des libertés au Burkina Faso.
Avec tous ses facteurs réunis, on peut dire sans se tromper que le chef de l’Etat sénégalais a du pain sur la planche. Sa mission est loin d’être gagnée d’avance.
xibaaru