Le Premier ministre, Ousmane Sonko et son binôme, le président de la république Bassirou Diomaye Faye, sont-ils en train de dévier de la voie démocratique tracée par tous leurs prédécesseurs depuis 1960 ?
Arrivés au pouvoir il y a seulement 5 mois, les langues se délient sur la gestion du pouvoir par le duo Sonko-Diomaye. Des personnes proches du pouvoir, ayant accompagné ce duo dans l’opposition et célébré leur victoire, commencent à parler d’état PASTEF, de système autoritaire et de régime allergique aux critiques.
Le 24 mars 2024, les sénégalais entraient aux urnes avec le sentiment de rupture.
Ils voulaient changer un régime accusé de gabegies, de gaspillages, de mal gouvernance, de restriction de liberté d’expression et de manque de justice. 54% des électeurs ont choisi l’opposition radical pour leur soif de rupture.
Au 1er tour, le candidat de l’opposition, fraîchement sorti de prison, a été élu.
Mais avec lui, les Sénégalais choisissaient aussi Ousmane Sonko, le leader de cette opposition radicale qui vouaient aux gémonies tous les dignitaires de l’ancien régime.
Diomaye président élu le 24 mars, prête serment le 02 avril.
Ce même jour, Sonko, faiseur du président, devient le premier ministre avec tous les pouvoirs. Il monte son gouvernement avec ses « gens ». Sonko a gagné avec Pastef et des alliés de la coalition Diomaye Président.
Mais il change brusquement et devient un premier ministre inaccessible.
Ceux qui l’entendaient souvent, n’ont plus de nouvelles. Le premier ministre s’est retiré pour faire son gouvernement sans pression. Mais l’inaccessibilité du PM se prolonge après le gouvernement.
La coalition Diomaye Président
Les alliés de la coalition Diomaye président n’arrivent plus à le joindre même après la formation du gouvernement.
Tous les grands alliés comme « And Saxal Ligueye » de Aïda Mbodj, « Mimi 2024 » de Aminata Touré, « FSDBJ » de Cheikh Bamba Dieye, « Avenir Sénégal Bi ñu Bëg » de Cheikh Tidiane Dieye, « Sénégal en tête (SET) » de Moustapha Guirassy, sont dans le cercle de Sonko et de Diomaye.
Mais tous les autres alliés, près d’une centaine, peinent à entrer en contact avec le PM.
Diomaye est toujours joignable. Mais le PM s’est enfermé dans une tour d’acier infranchissable.
La colaition Yewwi
Même des partis de Yewwi qui avaient cheminé avec le PM pendant les Législatives, n’arrivent plus à le joindre.
Ousmane Sonko a décidé de les considérer comme des ennemis. Tous les alliés de Yewwi ayant décidé de présenter un candidat à la présidentielle sont systématiquement écartés.
Les Déthié Fall, Khalifa Sall, Boubacar Camara, Mamadou Lamine Diallo, Malick Gakou et autres sont considérés comme des ennemis. Sonko a fait gagner son candidat au 1er tour. Et ces « alliés » sont devenus indésirables. Tout comme la « société civile »…
Les alertes de la société civile
Des militants de la société civile qui montaient au créneau lorsque Sonko étaient malmenés par l’ex président Macky Sall ont du mal à joindre l’opposant devenu Premier ministre.
Même Alioune Tine, président du Think Tank AFRIKAJOM center qui partageait le déjeuner de Sonko fait un constat amer sur l’inaccessibilité du Premier ministre. Il était l’invité de l’émission Grand Jury de la radio RFM.
Mais Alioune Tine va plus loin que l’inaccessibilité du PM. Il alerte sur les dérapages du nouveau pouvoir.
Selon Alioune Tine, on est en train d’assister à la mise en place de « l’État Pastef ». Dans le même sillage, cette figure de la société civile sénégalaise et africaine déplore un régime allergique à toute critique.
« Rejeter systématiquement les critiques fait peur aux gens.
Vous allez petit à petit vers un système autoritaire. Or, les Sénégalais sont rebelles à toute forme d’autoritarisme », a-t-il mis en garde.
A l’instar de la société civile, le journaliste Adaman Gaye met en garde les Sénégalais sur l’imminence du pire…
Voici son message posté sur les réseaux sociaux.
xibaaru