Depuis que Ousmane Sonko a été choisi comme premier ministre, sa déclaration de politique générale (DPG) n’a pas été faite. Le leader du Parti des Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité (PASTF) ne s’est toujours pas attelé à cet exercice.
Sonko joue avec les muscles des députés. Et le président BassiroU Diomaye Faye joue les bons offices. Sonko devra se rendre à l’Assemblée nationale le 13 septembre pour sa DPG.
Le bras de fer entre Ousmane Sonko et l’Assemblée pourrait bientôt prendre fin.
Le Président Bassirou Diomaye Fate a décidé de prendre les choses en main. Et si le premier ministre suit les instructions de son président, ce dernier sera enfin à l’hémicycle le 13 septembre 2024.
C’est par une lettre officielle adressée à l’Assemblée nationale que le chef de l’Etat a informé les parlementaires de sa décision de fixer la date de la DPG au 13 septembre.
Ce décret, signé par Bassirou Diomaye Faye et transmis au président de l’Assemblée nationale Amadou Mame Diop, a surpris plus d’un, notamment du côté de l’opposition qui s’attendait à une tenue de la déclaration le 11 septembre, comme initialement proposé par les députés.
Après une longue polémique, une date semble être ainsi trouvée.
Ousmane Sonko part en terrain non conquis. Benno Bokk Yakaar reste majoritaire à l’Assemblée. Et les hommes de Macky Sall attendent de pied ferme le PM. Ce qui est sur, la majorité parlementaire ne ménagera pas celui qui leur en a fait voir de toutes les couleurs.
Si Diomaye envoie Sonko dans cette Assemblée dirigée par Benno, il va souffrir.
Lorsqu’il était dans l’opposition, Sonko a fait plusieurs sorties sur lesquelles les députés de Benno pourraient s’accrocher pour le torpiller.
Ce sera le lieu de soulever l’affaire des 94 milliards ou le rapport qui aurait épinglé Mame Mbaye Niang. Un dossier qui, faut le rappeler, a valu au leader de Pastef, une condamnation. Les plus téméraires profiterons de l’occasion pour faire ressurgir les déboires judiciaires de l’homme qui a tenu tête à Macky Sall et à tou son régime.
Et Ousmane Sonko est conscient de la mission qui l’attend à l’hémicycle.
Précurseur du «Gatsa Gatsa», il va livrer une grosse bataille avec Abdou Mbow et Cie. Pour éviter cet exercice de tous les dangers, le leader de Pastef s’est accroché à toutes les excuses possibles. C’est grâce à lui que les députés ont fait un toilettage fast-track du règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Alors, le premier ministre n’a plus d’excuses.
La seule chose qui pourrait le sauver des députés de Benno, c’est Diomaye.
Mais le président ne doit pas revenir sur sa parole qui engage tout l’Etat.
C’est un des nombreux pièges dans lesquels le chef de l’État ne doit pas tomber. Déjà au sein de l’opposition, on doute que cette DPG ait lieu à date échue. « Je fais partie de ceux qui croient que le PM, mon frère Ousmane Sonko, ne fera pas sa DPG », a déclaré Adji Mbergane Kanouté.
Ne serait-ce que pour ses avis négatifs, Diomaye doit envoyer son premier ministre pour qu’il relève le défi.
Tous les yeux sont désormais rivés sur la date du 13 septembre. Les sénégalais espèrent enfin que cette affaire de DPG sera vidée. Ce, pour permettre au nouveau régime de concrétiser ses promesses.
Pour que cela puisse se faire, il faut impérativement que le leader du parti Pastef ait la volonté d’aller devant cette Assemblée qu’il a fui depuis sa nomination le 2 avril.
xibaaru