Le Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye est à la recherche d’une majorité parlementaire. Le chef de l’Etat veut avoir une assemblée qui lui est favorable avant d’envoyer son premier ministre et ses hommes défendre leurs projets. Ousmane Sonko peut compter sur le soutien indéfectible de son mentor.
Mais le duo au sommet risque de faire une grosse erreur à la veille des élections législatives. Un allié de taille prend ses distances avec le nouveau régime.
Si le Parti des Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité (PASTEF) pense qu’il peut aller tout seul aux élections législatives du 17 novembre 2024, il se trompe lourdement. Les rares élections où Ousmane Sonko et ses partisans sont allés aux urnes seuls, cela be s’est pas bien passé. La preuve, l’ancien maire de Ziguinchor est arrivé troisième, derrière Macky Sall et Idrissa Seck, à la présidentielle 2019.
C’est aujourd’hui ce parti qui cherche par tous les moyens à aller aux législatives tout seul. Des militants commencent à demander à leurs leaders de voler sous leurs propres ailes.
On dirait que la victoire du 25 mars 2024 leur est monté à la tête. Mais ils oublient sûrement que Pastef n’aurait jamais gagné avec 54% au premier tour s’il n’y avait pas eu la coalition Diomaye Président. Une large coalition composée de grands leaders de l’opposition qui a su tenir tête à la puissante machine de Benno Bokk Yakaar.
Une machine politique affaiblie par les coups bas de Macky à son candidat.
Les patriotes sont tellement sûrs d’eux qu’ils tirent déjà sur leurs alliés d’hier comme Serigne Moustapha Sy. Le marabout a profité du Gamou pour s’en prendre au leader de Pastef et actuel premier ministre. «S’il est encore en vie, j’y ai joué un grand rôle.
Quand il était plongé dans le coma, j’ai personnellement posé des actes pour qu’il se ressaisisse.
J’ai appelé le Pr Wade afin qu’il soit, avec Pape Alé Niang, pris en charge parce que j’avais l’information que le régime voulait les liquider. Aujourd’hui, il cherche à m’ignorer, mais je l’attends de pied ferme aux prochaines élections législatives», a-t-il déclaré.
«Le PUR (hors coalition), c’est 51 fédérations au niveau national et international. Le PUR (hors coalition), c’est 11 députés dans la 14e législature.
Le PUR (hors coalition), c’est surtout la 3e force politique du Sénégal avec 125 690 voix (soit 2,80%) à l’issue de la dernière élection présidentielle», a écrit le journaliste Socé Ndiaye sur sa page Facebook. Et il suffit juste de voir les foules immenses que drainait le candidat de ce parti lors de la présidentielle pour en avoir le cœur net.
Malgré la présence de Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Diakhar Faye dans la course, Aliou Mamadou Dia (PUR) est l’un des rares candidats à faire une si bonne campagne.
Faute de pouvoir faire comme le parti de Serigne Moustapha Sy, la bande des «amis de Sonko» a jeté l’éponge en plein campagne présidentielle pour aller se cacher derrière la coalition Diomaye Président.
Tout comme Sonko, lors de sa première présidentielle, le candidat des Moustarchidines est arrivé troisième avec 125 690 voix.
Le «parti-dahira», comme il est surnommé, par certains n’est pas à négliger pour tout leader qui veut gagner.
D’ailleurs, Serigne Moustapha Sy est conscient de la force politique qu’il détient. S’il dit qu’il attend Ousmane Sonko aux élections législatives, il sait ce dont il parle. Le PUR n’a rien à perdre dans cette brouille. Au pire des cas, les Moustarchidines se retrouveront avec leur propres députés comme se fût le cas dans la quatorzième législature au grand dam de Pastef.
Qui aura perdu un allié du fait que certains de ses militants sont allergiques à toutes critiques contre Sonko.
Le Pastef est ainsi averti. Si ce parti veut avoir une chance d’avoir une majorité confortable, il devra accorder ses violons avec celui de Serigne Moustapha Sy. Les langues pendues du parti ne sont pas à écouter. Le Pastef est gangréné par des nuisible qui passent leur temps à creuser les relations entre le président et ses alliés.
Ousmane Sonko est ainsi face à son destin politique. S’unir et avoir une majorité. Ou alors faire cavalier seul et prendre le risque de gouverner une opposition prête à tout pour faire tomber le régime !
Xibaaru