Le Parti des Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité (PASTEF) devra modifier ses plans s’il veut avoir la majorité à l’Assemblée nationale. L’agonie de l’opposition a pris fin. Les opposants de Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye ont trouvé un os à ronger à quelques jours des élections du 17 novembre 2024. Le régime du président Diomaye et de son premier ministre ont posé un acte qui vient de donner un nouveau souffle à la bande à Bougane Gueye Dany. Une erreur qui peut avoir des conséquences le jour des votes.
Les premiers mois du président Diomaye ont été très calmes.
Le nouveau régime avait réussi à dompter l’opposition qui avait décidé de laisser au chef de l’Etat à ses hommes le temps de s’installer. Mais comme à ses habitudes, le leader de Pastef a déchiré cet état de grâce.
« Nous, on ne connaît pas l’état de grâce. L’état de grâce c’est pour les faiblards.
Quand on était du côté de l’opposition on n’avait pas bénéficié d’état de grâce. Les dés sont jetés, quiconque veut s’opposer n’a qu’à se lancer. Nous, ce que l’on sait c’est se battre et dans le bon sens du terme. On ne provoque personne, mais quiconque nous cherche, nous trouvera. Et c’est de cette façon que l’on compte gouverner le pays (…)», avait déclaré Ousmane Sonko devant certains de ses militants.
Des mots qui ont fait sortir la nouvelle «opposition radicale» de sa léthargie.
Depuis lors, l’opposition mène des assauts répétés contre Diomaye. Mais plus particulièrement contre Ousmane Sonko qui a ouvert le «Gatsa Gatsa». Malgré toutes ces sorties, la nouvelle opposition ne faisait pas le poids face au duo. Malheureusement, le régime a posé un acte qui pourrait leur être fatal au soir du 17 novembre. Les arrestations tous azimuts ont mis les sénégalais dans tous leurs états. Beaucoup ne cautionnent pas cette manière de faire.
C’est ainsi que l’un des plus grands opposants de Sonko a été placé en garde à vue…pour un délit d’opinion.
Profitant de son heure, Bougane a tenu une conférence de presse quelques heures après sa libération. Un face à face avec la presse qui a vu la participation de certains leaders de la coalition Sàmm sa Kaddu. Comme à ses habitudes, Bougane n’a pas raté le duo au sommet.
Une sortie suivie par de nombreux sénégalais.
Pour une première fois, la conférence de l’opposition a vu son audience grimper sur les réseaux sociaux. Il a dépassé la barre des 10.000 vues. Chose qu’il n’aurait pas eu si le nouveau régime n’était pas tombé dans le piège de l’autoritarisme.
Comme quoi Sonko et Diomaye sont à l’image de Macky.
De par leurs erreurs, ils créent leur propre opposant.
Sinon, le Pastef n’aurait jamais cautionné qu’un opposant soit interpellé pour ses positions. Et Bougane n’est qu’une partie visible de l’iceberg. Comment ce nouveau régime se comportera-t-il quand des leaders comme Barthélémy Dias commenceront vraiment à s’opposer à eux ? Que vont faire Sonko et Diomaye quand l’opposition ou la société civile voudra organiser une manifestation à la place de la Nation ?
Une chose est sûre, les dernières arrestations ne seront pas sans conséquences.
L’opposition vient d’avoir un nouveau thème de campagne. Partout où la bande à Bougane passera, Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye seront dépeints comme des leaders «autoritaires». Et Dieu sait que les sénégalais n’aiment pas ce genre de leader. Macky en est un exemple.
Alors, le nouveau régime devra faire preuve de sérénité.
Le parti au pouvoir ne doit pas cautionner ce qu’il a toujours combattu autrefois. Pastef doit être constant avec les principes qu’il a vendus aux sénégalais !
xibaaru