Découvrez comment les habitants de Missirah, soutenus par des associations locales et les eaux et forêts, luttent contre la coupe illicite de bois pour préserver les écosystèmes forestiers et reboiser cette région stratégique du Sénégal.
La déforestation, amplifiée par la coupe illicite de bois, s’étend dangereusement dans les régions boisées du Sénégal, notamment à Tambacounda, et plus particulièrement dans l’arrondissement de Missirah. Cette pratique menace les derniers écosystèmes forestiers et bouleverse la vie des villages environnants.
Une région en péril
Missirah, située près du parc national du Niokolo-Koba, est un véritable réservoir de biodiversité. Cette zone, autrefois prospère en ressources naturelles, est aujourd’hui confrontée à une dégradation accélérée de ses forêts, mettant en danger la régulation écologique vitale pour ses habitants.
Le patriarche Mamadou Sylla, témoin de cette destruction, déplore la disparition des espèces protégées et les impacts sur l’agriculture locale, notamment le dessèchement des rizières autrefois inondées toute l’année.
L’origine du problème : Laxisme et complicité
Au fil des années, la réglementation initiale encadrant l’exploitation du bois a été bafouée. Les mesures strictes ont laissé place à une exploitation anarchique où les trafiquants utilisent des méthodes modernes pour masquer leurs actes.
Certaines populations dénoncent une complicité locale qui permet aux trafiquants de continuer leurs activités en toute impunité, alimentant le commerce de bois jusque dans les grandes villes.
Une mobilisation citoyenne exemplaire
Face à l’urgence, les habitants de Missirah ont pris les choses en main. L’association Bassobé Niohon Déma, réunissant des membres locaux et des expatriés, mène des actions de reboisement et de sensibilisation pour contrer ce fléau. Chaque année, plus de 1 000 arbres sont plantés, et des marches pacifiques sont organisées pour alerter sur les dangers de la déforestation.
Sékou Dramé, membre actif de l’association, rappelle l’importance de cette lutte pour les générations futures :
« Je pourrais vivre ailleurs, mais préserver Missirah est une priorité pour le bien collectif. »
Les efforts des autorités locales
La brigade des eaux et forêts de Missirah, sous la direction de Mame Malick Thiam, intensifie ses efforts pour réduire le trafic de bois. Des trafiquants ont été arrêtés, et des milliers de plants d’arbres ont été reboisés grâce à des partenariats avec des projets comme « Trees For The Future ».
M. Thiam, en poste depuis peu, se réjouit des résultats obtenus :
« En trois mois, nous avons reboisé près de 25 000 plants. Les populations et les associations jouent un rôle clé dans cette dynamique. »
Un avenir à construire ensemble
Malgré ces efforts, le chemin reste long pour rétablir l’équilibre écologique de Missirah. La gestion durable des forêts, essentielles dans la lutte contre le changement climatique, nécessite une mobilisation accrue des autorités et des citoyens.
thiesinfo