Le chef de l’État, Son Excellence Monsieur Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a présidé, ce mercredi 11 décembre 2024, la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres au malais de la République. Le chef de l’État a notamment mis l’accent sur les secteurs de l’éducation et de l’emploi des jeunes.
Abordant la problématique de la maîtrise stratégique du capital humain dans le système éducatif, le président de la République a constaté que plusieurs écoles publiques, collèges et lycées du Sénégal connaissent un “déficit criant d’enseignants”.
Pour expliquer cette anomalie, la missive évoque “l’évolution exceptionnelle de la démographie scolaire et une mauvaise gestion prévisionnelle des flux d’élèves, des emplois et des compétences dans le secteur éducatif”.
Dans le souci de résorber ce gap énorme, le chef de l’État attend du ministère de l’Éducation et des autres départements concernés la finalisation, “dans les meilleurs délais, sous la supervision du Premier ministre, d’un programme spécial de recrutement d’enseignants sur trois ans (2025, 2026, 2027), selon les spécialités et matières prioritaires”.
Toujours à propos du secteur éducatif, le chef de l’État a convié le chef du gouvernement à donner un coup d’accélérateur à “la mise en œuvre du programme d’urgence de résorption des abris provisoires, avec la mise à contribution des forces armées, notamment du génie militaire, dans l’exécution diligente des travaux”.
Ousmane Sonko, prenant la parole, s’est avancé sur les solutions préconisées pour régler ce problème.
Le Premier ministre renseigne qu’en application des directives présidentielles, la priorité sera accordée, en 2025, au démarrage du plan d’urgence de résorption du déficit en personnel enseignant. Pour cela, il annonce que les économies budgétaires issues de la dissolution d’institutions et d’agences seront affectées au renforcement dudit personnel par des recrutements. Monsieur Sonko précise que la priorité sera accordée au personnel contractuel en place.
L’emploi des jeunes, l’autre chantier
Concernant le secteur de l’emploi, le chef de l’État a abordé la question de la “refondation urgente de la politique de promotion de l’emploi des jeunes”. Selon lui, c’est une priorité d’ordre national, à l’aune de “l’extrême jeunesse de la population du Sénégal et du taux de chômage très élevé chez les jeunes”.
En ce sens, BDF a invité le Premier ministre à finaliser “l’évaluation de toutes les initiatives, de tous les programmes, projets et dispositifs publics de promotion de l’employabilité et de l’emploi des jeunes (ANPEJ, Der/FJ, 3 FPT, Xeyu Ndaw Ni, domaines agricoles communautaires (Dac), formation école entreprise (F2E), Agetip, Fera…)”. Il a également demandé au Premier ministre d’engager avec les ministres et structures de l’État concernés, le secteur privé national et les centrales syndicales “l’élaboration consensuelle et la mise en œuvre pragmatique d’une stratégie nationale innovante d’insertion professionnelle et d’emploi des jeunes”.
Le président de la République a réaffirmé son attachement profond au renforcement de l’équité territoriale, en ce qui concerne les politiques de formation professionnelle et technique, mais qui soient en “cohérence avec la carte universitaire et les instituts supérieurs d’enseignement professionnel (Isep)”.
Dans cette rubrique jeunesse et emploi, le communiqué rappelle que l’élaboration des “huit pôles de développement, la définition et le déploiement des filières prioritaires du référentiel de politique économique et sociale” seront d’un apport considérable.
Selon le communiqué, il a, dès lors, souligné l’impératif de renforcer “la formation professionnelle et technique à travers la diversification, l’actualisation et l’adaptation des offres de formation, en insistant, dès le collège, sur la préparation à l’orientation professionnelle des élèves”.
Ainsi, le président estime qu’il est nécessaire d’accélérer les projets de réalisation de centres de formation professionnelle départementaux et d’opérationnaliser des mécanismes d’apprentissage adaptés à l’insertion de jeunes prématurément sortis du système éducatif.
Pour enfin boucler la lancinante question de l’emploi, ce énième mercredi de Conseil des ministres, le chef de l’État a, par ailleurs, indiqué au chef du gouvernement “l’impératif de réorienter les politiques et dispositifs d’encadrement, de financement, de promotion de l’entrepreneuriat et de l’auto-emploi des jeunes, soutenus par un système d’information fiable et un suivi efficace”.
Sur la même lancée, il a souligné l’urgence d’une “redéfinition des objectifs et des règles d’établissement des contrats aidés dans le cadre de la Convention nationale État-Employeurs (CNEE), instrument qui doit davantage cibler des secteurs fortement créateurs d’emplois”. Il a aussi rappelé au ministre chargé du Travail et de l’Emploi sa directive relative à la bonne préparation de la tenue, avant fin avril 2025, de la troisième Conférence sociale sous le thème de l’employabilité et l’emploi des jeunes.
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