Depuis quelque temps, des rumeurs font état que c’est le médaillé olympique El Hadji Amadou Dia Bâ qui est derrière ma sortie accompagnée d’une pétition. C’est de l’ineptie de faire croire à l’opinion que ma sortie et ma pétition émanent de notre grand ambassadeur sportif.
Je tenais à porter à l’attention de l’opinion que cette initiative relève de ma seule responsabilité que j’assume pleinement. Je tiens aussi à rappeler à ceux qui véhiculent cette information que je m’engage toujours à visage découvert.
Je continuerai toujours à défendre ma position car on ne peut pas organiser des Jeux Olympiques de la Jeunesse en écartant ceux et celles qui ont porté haut le flambeau national et qui ont écrit les plus belles pages de l’histoire du sport sénégalais.
Je fais allusion à des sportifs comme Amy Mbacké Thiam, Yaye Ami Seck, Bineta Diédhiou, Mame Maty Mbengue, Astou Ndiaye, Hortense Diédhiou, Evelyne Diatta, Isabelle Sambou, Mamadou Aly Ndiaye, Fodé Ndao, Gorgui Sy Dieng, El Hadji Diouf, Sadio Mané, Idrissa Gana Gueye, Yahya Diop « Yékini », Mohamed Ndao « Tyson », Modou Lo, Malick Fall, Mathieu Faye, Aya Pouye, Amadou Gakou, Oumar Kane « Reug-Reug » ; des dirigeants comme Thierno Diack, Dr Mohamed Diop, Diamil Faye, Me Augustin Senghor, Me Babacar Ndiaye, Amadou Gallo Fall, Dr El Moctar Dio ; des cadres sportifs comme Dieynaba Kane, Astou Sène Dioh, Souleymane Boun Daouda Diop, Léopold Germain Senghor, Momar Mbaye, Alioune Diakhaté Mbaye, Cheikh Tidiane Sarr ; des journalistes de renom comme Mamadou Koumé, Babacar Khalifa Ndiaye, Lune Tall, Cheikh Tidiane Fall, Oumar Bâ, Mamadou Diouf, Mamadou Kassé, Abdoulaye Dabo, Jérôme Diouf, Aboubakry Bâ, Ndèye Dome Thiouf, Coumba Diakhaté Mar, Aissatou Françoise Seck et j’en passe.
Des acteurs et observateurs qui sont de véritables ambassadeurs du sport sénégalais disposant d’une légitimité historique.
Sans compter ces éminents professeurs d’université qui travaillent quotidiennement dans le sport, je pense à Assane Fall, Djibril Seck, Mountaga Diop, Abdoulaye Sakho, Mohamed Ndongo, Hameth Dieng, Moctar Ndiouck, Djibril Guissé, Cheikh Sarr, Ibrahima Fall, Souleymane Diallo, Fatou Dame Loum Mbacké, Papa Serigne Diene, Daouda Diouf, Ousmane Ba, Gana Dione, Cheikh Sadibou Ndiaye. La liste est loin d’être exhaustive.
On ne peut pas vouloir organiser des JOJ dans ce cher Sénégal et ignorer royalement ces experts mondialement reconnus pour recruter des gens, sans aucune expertise, sans aucune expérience, qui n’ont rien à voir avec le sport et qui viennent pour récolter des émoluments et repartir après les JOJ. De véritables mercenaires dirais-je !.
C’est une insulte et un manque de respect notoire au mouvement associatif sportif.
Tous ceux qui tournent autour de l’organisation des JOJ Dakar 2026 n’ont aucun référentiel dans ce domaine. Rien que our l’organisation des JO de LOS ANGELES 2028, plus de 80 olympiens et personnalités sportives sont dans le comité d’organisation. Les gens qu’il faut à la place qu’il faut !
Cette forfaiture de vouloir écarter les sommités sportives, nul ne pourra nous empêcher d’en parler et défendre des principes.
Si dans ce pays, certains sont acerbes à la critique, je les conseille de quitter le mouvement sportif et de se terrer dans leurs doux salons feutrés.
Je ne veux pas revenir sur les questions de mal-gouvernance et de l’absence de transparence dans la gestion et le recrutement des membres du COJOJ dont, certaines personnes auraient perçu indûment des salaires mensuels à coût de plusieurs millions de nos francs sans pouvoir justifier les raisons et sans aucune base légale.
Toutefois, je préfère me limiter l’organisation de ces Jeux Olympiques de la Jeunesse Dakar 2026 qui est d’abord l’affaire des africains mais aussi celle des Sénégalais.
Mais la sortie du maire de la ville sur l’organisation des Jeux Olympiques de la Jeunesse Dakar 2026 pose un réel problème de gouvernance, de transparence mais aussi de franche collaboration avec les collectivités territoriales. Barth a révélé une somme de 80 milliards révélés que le CIO a injecté pour les préparatifs et l’organisation.
Qui gère ces fonds et comment est-il utilisé ?
Déja entre octobre 2023 et fin aout 2024, on nous parlait d’un dépassement de 1,250 milliard en moins d’un an sans compter la démission de la directrice des passations des marchés, qui serait en désaccord sur l’attribution de certains marchés publics. Des questions qui demeurent sans réponses jusqu’à présent.
Héritage sportif, social, économique, urbain…
Aujourd’hui on parle d’héritage mais en terme de préparation de nos athlètes mais c’est déjà raté pour nos jeunes athlètes car le CNOSS n’a aucune vision aucune perspective pour la préparation de nos jeunes athlètes.
S’agissant de cette notion d’héritage urbain, on fait toujours référence aux Jeux de Barcelone de 1992 comme fondateurs, notamment parce qu’ils ont participés à la réhabilitation du quartier populaire de Poble Nou, zone industrielle polluée alors en déliquescence économique et sociale.
Ce quartier a bénéficié de 32% du total des aménagements olympiques directs dont la construction du village olympique com- prenant 2500 logements pour développer et transformer 43 hectares en un nouveau quartier mixte concentrant à présent les plus grandes tours de bureaux et les immeubles résidentiels de standing de la ville.
Barcelone 1992 fait aujourd’hui figure de cas d’école en matière d’héritage et a servi d’exemple pour les candidatures suivantes.
On pense aussi aux Jeux de Londres qui ont permis de revitaliser totalement le quartier de Stratford. Lors de la candidature totalement le quartier de Stratford. Lors de la candidature, Ken Livingstone, alors Maire de Londres, déclarait que ces Jeux étaient la seule façon d’obtenir des milliards de livres du gouvernement pour développer l’East-End.
Les Jeux de Paris 2024, ont accompagné l’aménagement territorial en Seine Saint Denis sur le modèle de ce qui avait été fait à Stratford pour les Jeux de Londres.
L’héritage des JOJ doit être sur les plans sportif, social, environnemental, urbain et économique.
L’organisation des JOJ DAKAR 2026 doit être un des vecteurs forts du rayonnement des villes de Dakar-Diamniadio-Saly qui les accueille. Elle doit permettre de réaliser des aménagements structurants qui vont directement contribuer au développement de ces trois villes. Au-delà de l’héritage matériel il y a aussi l’héritage immatériel, le développement de la pratique sportive, le lien social etc.
Quand on parle d’héritage des grands événements c’est avant tout d’aménagement urbain qu’il s’agit.
L’héritage urbain renvoie à la fois aux infrastructures de transport, aux aménagements de nouveaux services, à la réhabilitation d’équipements ou de quartiers qui profitent du levier que constituent les JOJ. En effet, pour pouvoir accueillir un aussi grand événement et montrer son territoire sous son meilleur jour, les pouvoirs publics sont souvent amenés à investir dans de nouveaux projets.
L’héritage immatériel
Le CIO, dans le cadre de son Agenda 2020, a développé une «Nouvelle Norme» pour optimiser la livraison des Jeux. 118 recommandations ont ainsi été énoncées pour réformer l’organisation de ces GESI en prenant davantage en considération le territoire hôte et la durabilité de ces événements.
L’objectif principal étant de maximiser l’impact positif sur le territoire d’accueil tout en minimisant les coûts.
Concept initié pour prendre en compte tous les bénéfices des GESI sur les territoires, l’héritage se définit par l’ensemble des actions mises en œuvre pour évaluer, optimiser et transmettre l’héritage laissé par un événement sportif, à la fois pour le territoire d’accueil et pour les événements sportifs futurs».
Cette notion est à prendre en compte à tous les stades, du dossier de candidature à l’étude bilan de l’événement.
Plus la conception de l’héritage est pensée en amont, plus celle-ci aura de l’impact par la suite. C’est paradoxal mais complètement primordial, l’héritage n’est pas aprés, il est avant. Impact et héritage, c’est dès le départ de l’organisation.
Emploi et impact sur Dakar, Diamniadio et Saly
sur le plan emploi, l’impact des JOJ sur l’économie du territoire doit être observé sur toute la chaîne de valeur. En amont, par la contractualisation avec des prestataires et la création d’emplois sur les chantiers ; pendant la compétition, par l’afflux de touristes et l’économie de l’évènementiel ; en aval par l’héritage laissé..
Développement de la pratique sportive
Le développement de la pratique sportive constitue l’une des grandes attentes du mouvement sportif et des acteurs publics. Il faut déployer une stratégie de developpement de la pratique sportive imaginée, avec comme levier : rayonnement, démocratisation, changement d’image, augmentation du nombre de licenciés, etc.
L’organisation des compétitions permet de mettre en valeur une discipline et des champions et donne envie à de nouveaux jeunes de pratiquer et de rejoindre les rangs des licenciés. C’est souvent l’occasion de mobiliser les clubs en créant l’événement autour d’une pratique. L’enjeu sera de transformer l’engouement passager en pratique durable.
Cet enjeu est partagé par les autorités publiques.
La promotion du sport fait aujourd’hui partie des outils dont disposent l’État et les collectivités pour lutter contre des problématiques de santé publique et les fléaux comme l’émigration clandestine, la délinquance juvénile etc… le COJO et le Paris 2024 est très avancé également sur le sujet et travaille avec le ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Culture doivent travailler ensemble pour faciliter la pratique sportive et en concert le Ministére de l’éducation nationale, déployer des programmes de l’école au travail comme par exemple la Semaine Olympique et Paralympique, la proposition d’une heure d’activité physique par jour, etc.
Création de lien social
Qui ne se souvient de la finale de la Coupe du monde de rugby en Afrique du Sud en 1995, où Nelson Mandela s’est battu contre son propre parti politique (ANC) pour garder les Springboks comme symbole de l’équipe nationale de rugby.
Cette finale incroyable, dans un stade bondé, où 80 000 personnes se sont levées quand Nelson Mandela est rentré avec le maillot et la casquette des Springboks, je pense que c’est le plus bel exemple de la façon dont un club où une compétition sportive peuvent changer un pays. On ne sent pas encore ce lien social entre l’organisation et les populations sénégalaises, notamment celle de Dakar, de Diamniadio et de Saly.
Le sport, reconnu pour ses valeurs de cohésion, d’insertion et de partage, permet de rassembler tre2s largement.
Aujourd’hui quelle est la place de la femme dans les JOJ ? Ces JOJ auraient pu aussi insérer dans les programmes éducatifs des modules d’éducation civique, d’histoire du genre etc. La perspective de l’événement sportif à résonance mondiale doit permettre la mise en place d’actions de sensibilisation qui vont au-delà du sport.
Gestion et bonne gouvernance
La question de la gestion et de la bonne gouvernance dans l’organisation des JOJ Dakar 2026 constitue aussi un enjeu, car étant souvent décriée par les acteurs du mouvement sportif, à cause d’une gestion opaque qui n’a rien à voir avec les règles édictées par le CIO.
Compte tenu de la complexité de l’événement et du nombre de parties, on comprend que ce point appelle une vigilance à toutes les étapes de vie de l’événement. Aujourd’hui pour une bonne gouvernance de ces JOJ, les organisateurs doivent jouer la carte de la transparence qui me semble indispensable, car elle est tributaire de la gouvernance du territoire lui-même.
En outre, il convient de rappeler que le modéle sportif sénégalais de gouvernance du sport date des années 1960 a assez peu évolué.
Si la gouvernace du sport est le fait de nombreux acteurs publics comme privés, elle reste toujours dominée par l’État et le CNOSS de plus en plus contesté. Or la gouvernance dépasse aujourd’hui trés largement le seul cadre sportif.
Le sport a aujourd’hui un impact sur l’économie, le tourisme, les loisirs, la santé, l’aménagement du territoire, l’enseignement, la cohésion sociale etc… Ces multiples facettes font du sport une compétence ultra-partagée.
Ainsi à l’échelle nationale, le Ministère des Sports n’est pas le seul à s’occuper du sujet.
Les ministères de l’éducation nationale, de la Formation Professionnelles, de l’Enseignement Supérieur et les Armées interviennent dans l’exercice de cette compétence. De même, toutes les collectivités territoriales ont leur mot à dire dans la gouvernance du sport.
Faute de chef de file, l’appropriation de cette question reste donc soumise à des choix politiques. Le partage de cette compétence centrale est ainsi source de tensions, et réduit fortement la lisibilité de la gouvernance du sport.
Il faut une réelle volonté de restructurer le sport, surtout à la suite du retour des Jeux Olympiques de Paris 2024.
Il revient à l’État du Sénégal de mettre en place un plan d’action dont l’objectif principal sera de former des champions qui viendront accroître le prestige du Sénégal dans le monde, même si l’enjeu majeur reste le prestige national : il s’agit de créer des champions en formant par la masse.
Enfin, il bon de rappeler le CNOSS tout comme le COJOJ doit mesurer l’utilité des JOJ Dakar 2026 en valorisant leurs impacts sociaux et environnementaux ainsi que les effets directs et indirects sur les grandes politiques publiques (cohésion sociale, employabilité, éducation et formation, égalité homme-femme, santé, handicap, infrastructures, image et attractivité du Territoire, etc…
Si nous ne voulons pas manquer ce grand rendez-vous, nous devons voir la réalité en face et exploiter notre potentiel, notre capital humain et utiliser tous les leviers pour faire de Dakar 2026, la Capitale Mondiale du Sport. nous devons mettre au-dessus de tout, les objectifs communs et les atteindre.
Sportivement !
Mbaye Jacques DIOP
Master 2 droit et économie du sport
Enseignant-chercheur au BEM
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