Selon Juliette JOHN, ambassadeur du Royaume-Uni au Sénégal et en Guinée-Bissau, Le modèle démocratique du Sénégal, sa stabilité politique et sa position géographique en font une destination de choix pour les investisseurs britanniques
Le modèle démocratique du Sénégal, sa stabilité politique et sa position géographique en font une destination de choix pour les investisseurs britanniques. Dans ce contexte, la Grande-Bretagne se positionne comme un partenaire stratégique pour accompagner le Sénégal sur la voie du développement durable. Un exemple frappant de cette collaboration est l’investissement de 5 milliards de dollars de BP dans le champ gazier GTA.
Il s’agit là du plus grand investissement étranger offshore jamais réalisé au Sénégal.
En parallèle, le Royaume-Uni s’investit également dans des secteurs clés tels notamment l’énergie, l’agriculture, la santé, l’éducation, la sécurité, les finances et l’environnement. Dans cet entretien accordé à Sud Quotidien, l’ambassadrice Juliette John revient sur les aspects marquants de cette coopération innovante, fondée sur un partenariat mutuellement bénéfique et orienté vers l’avenir.
Ces dernières années, la présence du Royaume-Uni en Afrique s’est intensifiée, particulièrement au Sénégal. Qu’est-ce qui justifie cette présence accrue ?
Il est indéniable que la relation entre le Royaume-Uni et le Sénégal traverse une phase particulièrement dynamique et prometteuse. Le Sénégal représente un partenaire stratégique pour notre pays, grâce à sa stabilité politique, la qualité de ses institutions démocratiques et sa croissance économique remarquable. Cette solidité démocratique s’est notamment illustrée lors des récentes élections présidentielles et législatives.
Les investisseurs britanniques, qu’ils soient publics ou privés, manifestent un intérêt croissant pour l’Afrique francophone, et le Sénégal se distingue comme une destination prioritaire.
Cette année a également été marquée par le premier dialogue de haut niveau entre nos ministres des Affaires étrangères, témoignant de l’importance que nous accordons à cette coopération bilatérale. Ce fut une année particulièrement fructueuse pour nos deux nations partenaires.
Par ailleurs, avec l’entrée en fonction du nouveau gouvernement britannique, dirigé par le Premier ministre Keir Starmer, nous observons une convergence significative entre les priorités de nos deux gouvernements. Cette synergie traduit une volonté commune de renforcer les relations bilatérales dans une dynamique fondée sur le dialogue, la consultation et le respect mutuel.
Sur quoi repose cette solidité partenariale ?
Cette relation repose principalement sur deux axes majeurs à savoir la croissance et le développement économiques. L’énergie, avec un accent particulier sur les énergies renouvelables. En septembre dernier, Lord Collins, ministre britannique chargé de l’Afrique, a effectué sa première visite officielle en Afrique francophone, et son choix s’est porté sur le Sénégal.
Ce déplacement témoigne de l’importance de nos relations bilatérales et de notre engagement commun à œuvrer pour un partenariat renforcé. Lord Collins a mis en exergue les priorités communes à nos deux nations et jeté les bases d’une coopération encore plus solide dans ces secteurs stratégiques.
Lors de cette visite, une mission d’investisseurs britanniques a été organisée à Dakar. Quels enseignements en tirez-vous ?
Lors de la visite de Lord Collins, nous avons organisé la plus importante mission commerciale britannique en Afrique francophone cette année. Cet événement a rassemblé 40 entreprises britanniques ainsi que des institutions publiques majeures, telles que British International Investment, UK Export Finance et le Private Infrastructure Development Group (PIDG).
L’objectif principal de cette mission était de renforcer les relations commerciales entre le Royaume-Uni et le Sénégal tout en identifiant de nouvelles opportunités d’investissement.
Les secteurs explorés incluaient l’agriculture, les infrastructures, l’énergie, la santé, l’éducation et les finances. Les participants ont unanimement salué la qualité des échanges et les opportunités identifiées, ce qui augure de collaborations prometteuses à l’avenir.
Pour consolider cet élan, le troisième Forum sur l’investissement en Afrique de l’Ouest et centrale se tiendra à Londres la semaine prochaine. Je serai accompagné d’une délégation sénégalaise composée de représentants du gouvernement et du secteur privé. Cet événement permettra de faire le point sur les projets identifiés en septembre et de les aligner sur la Vision Sénégal 2050.
Quels sont les secteurs à fort potentiel pour les investisseurs britanniques au Sénégal ?
Le Sénégal offre de vastes opportunités d’investissement dans de nombreux secteurs. Cependant, certains domaines se démarquent particulièrement : l’énergie, notamment les énergies renouvelables. Le Royaume-Uni joue un rôle clé dans le partenariat pour une transition énergétique juste, ce qui en fait un acteur stratégique dans ce domaine. Les infrastructures.
Le Sénégal aspire à devenir une porte d’entrée incontournable pour l’Afrique de l’Ouest, et ce secteur représente un potentiel immense.
Le financement. Grâce à l’expertise de la City de Londres, nous offrons des solutions innovantes pour accompagner les gouvernements et les entreprises dans leurs projets. La santé, l’éducation et le développement durable. Ces domaines sont également prioritaires et bénéficient déjà de partenariats solides.
Le Royaume-Uni est-il réellement un partenaire majeur pour le Sénégal, comme l’a récemment affirmé un diplomate sénégalais à Londres ?
Oui, sans aucun doute. Le Royaume-Uni est un partenaire clé pour le Sénégal. Par exemple, l’investissement de BP dans le champ gazier GTA, partagé entre le Sénégal et la Mauritanie, s’élève à 5 milliards de dollars, ce qui en fait le plus grand investissement étranger offshore jamais réalisé au Sénégal.
Un autre exemple marquant est notre implication dans le projet du port de Ndayane, qui représente le deuxième plus grand investissement étranger au Sénégal. Ces initiatives témoignent non seulement de la profondeur de notre relation économique, mais aussi de la diversité de notre coopération.
Peut-on espérer un transfert de technologie dans le cadre de ce partenariat ?
Absolument. Le Royaume-Uni est fermement engagé dans un échange mutuel de connaissances, d’expertises et de technologies avec ses partenaires. Par exemple, notre programme Manufacturing Africa soutient activement l’industrialisation du Sénégal en réduisant la dépendance aux exportations de matières premières brutes.
Par ailleurs, le partenariat entre Mologic et l’Institut Pasteur de Dakar a permis de produire localement des tests diagnostiques pour le Covid-19 et d’autres maladies. Ce type de collaboration illustre parfaitement la manière dont nos initiatives facilitent le transfert de technologies et d’expertises.
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