Deux jours après avoir lancé de lourdes accusations contre l’ancien président Macky Sall au sujet de la gestion de fonds publics, l’ex-député Sanou Dione revient sur ses propos. Interpellé par une sommation judiciaire, il a tenu à faire une mise au point publique, affirmant n’avoir jamais accusé le chef de l’État sortant de détournement.
« Je pense que cette sommation est une opportunité pour clarifier les choses. Je n’ai jamais dit que le compte en question était au nom de Macky Sall ni qu’il y a eu détournement », a déclaré Sanou Dione au micro d’iRadio, dans des propos relayés par le média Emedia. Selon l’ancien parlementaire, ses premières déclarations s’appuyaient sur un rapport de la Cour des comptes mentionnant l’existence d’un compte public dédié à des programmes étatiques.
Ce fonds, selon lui, aurait échappé aux circuits budgétaires classiques, mais cela ne signifierait pas pour autant qu’un acte de détournement ait été commis.
Ce revirement tranche radicalement avec les propos initiaux, tenus en fin de semaine, où Sanou Dione tenait un discours bien plus offensif. Il affirmait alors que « ce compte a été créé par Macky Sall par décret », ajoutant que « le dernier virement dans ce compte a été fait à la veille de la présidentielle de 2024 et il s’agissait de plus de 600 milliards F CFA. »
Dans cette sortie très commentée, l’ex-député allait jusqu’à parler de « haute trahison », dénonçant un système parallèle de gestion des finances publiques échappant à tout contrôle parlementaire. Il évoquait une dépense de 650 milliards FCFA opérée sans traçabilité, et accusait l’ancien président d’avoir verrouillé le système de contrôle bancaire.
Sanou Dione avait également jeté la suspicion sur certains proches de Macky Sall, citant nommément Farba Ngom, Tahirou Sarr et Amadou Sall, et appelant à s’interroger sur leurs enrichissements.
Mais face à la menace d’une procédure judiciaire pour diffamation, l’ex-député a visiblement préféré temporiser. Le changement de ton, manifeste dans sa récente intervention, semble dicté par la prudence juridique, alors que ses premières déclarations auraient pu engager sa responsabilité pénale.
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