Le ministère de l’Agriculture et de l’Equipement rural a soumis aux différents acteurs concernés par la politique agricole, un nouveau programme d’un coût de 1021 milliards sur une période de 4 ans, en vue d’arriver à une autosuffisance et une souveraineté alimentaire durable (PASAD).
« Cette nouvelle politique agricole, à travers ce programme, repose sur une ambition claire pour construire une agriculture productrice, compétitive, diversifiée, durable et pourvoyeuse d’emplois décents à l’horizon 2025 », a expliqué le ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural.
S’exprimant cours d’un atelier de partage et de validation tenue mardi à Diamniadio, Moussa Baldé a souligné que dans cette optique, il est apparu nécessaire pour le Sénégal d’adopter « une nouvelle politique nationale d’autosuffisance alimentaire durable ».
Cette politique d’autosuffisance sera articulée sur le programme de renforcement de la riziculture, le programme de développement de l’horticulture et le programme de développement des céréales sèches, a-t-il précisé.
« Conscient du rôle important qui lui revient dans la mise en œuvre du Plan d’actions prioritaires ajusté et accéléré (PAP2A), nous avons démarré le processus d’élaboration de ce programme depuis mai 2020, avec l’implication et la participation effective de toutes les parties prenantes du développement rural », a expliqué Moussa Baldé.
Selon lui, il était nécessaire d’organiser un atelier de validation « pour s’accorder sur la pertinence et la cohérence du contenu de ce document avec les orientations nationales et les enjeux internationaux ».
Le ministère de l’Agriculture et de l’Equipement rural compte pour ce faire « disposer d’un outil consensuel de pilotage en matière de politique agricole ».
Convié à cette rencontre avec d’autres organisations du secteur, le président de l’Union nationale interprofessionnelle des semences, Modou Thiam, a salué cette initiative, relevant que « la pandémie de Covid-19 et la guerre entre la Russie et l’Ukraine ne doivent pas nous pousser à l’hibernation ».
« Nous devons essayer de saisir les opportunités parce que dans toute situation, il y a des aspects négatifs mais on peut y trouver des aspects positifs », a-t-il dit.
Modou Thiam note qu’avec « ces différentes crises, on s’est rendu compte qu’on ne peut pas confier notre souveraineté alimentaire à la production extérieure, et on doit travailler à inverser la courbe commerciale qui donne l’avantage à l’importation ».
« Il est temps d’inverser la courbe pour avoir un avantage sur l’exportation », a déclaré le représentant du secteur privé agricole.
Pour le président de l’interprofessionnelle des semences, « au-delà de l’autosuffisance alimentaire au niveau national, il s’agit aussi de produire pour prendre d’assaut le marché régional et international, et commencer à exporter de manière intensive comme cela se fait maintenant au niveau de l’horticulture ».
Le PASAD, qui en est à sa « version provisoire » avec cette première rencontre, devrait être enrichi et validé par les acteurs pour contribuer à atteindre cet objectif et changer ainsi la physionomie de l’agriculture.
sudquotidien