Dédramatiser les rapports entre la France et le Sénégal est ce à quoi appelle Alioune Tine, personnage de la Société civile, au moment où le nouveau président de la République du Sénégal, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, est depuis hier en France en vue de rencontrer aujourd’hui son homologue français, le Président Emmanuel Macron. Un appel du fondateur d’Afrikajom Center pour détendre cette atmosphère entre ces deux pays, «chahutée» ces dernières années par un discours contestataire contre le pays de Marianne.

Accompagné de l’une de ses épouses, le cinquième Président du Sénégal, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a quitté hier Dakar à destination de la France.

C’est pour y prendre part au Forum mondial pour la souveraineté et l’innovation vaccinales, organisé dans la capitale française.

En marge de cette rencontre, le Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye doit déjeuner aujourd’hui avec son homologue français, le Président Emmanuel Ma­cron. Alioune Tine demande à ce que la rencontre entre le Sénégalais et le Français se passe dans une ambiance détendue, bon enfant, en faisant référence à la première visite officielle en France du nouveau Président du Sénégal, Bassirou Diomaye Diakhar Faye.

«Dédramatiser la rencontre de Diomaye et Macron, la placer dans le contexte d’une mutation politique et géopolitique que les acteurs comprennent pour avoir les meilleures relations allant dans le sens des intérêts des Etats et des populations des deux pays», a ainsi écrit Alioune Tine sur X. Et ce dernier d’évoquer les relations historiques entre ces deux pays pour inviter à prendre en compte une nouvelle donne intervenue, ces derniers temps, dans les rapports entre ces deux pays.

«Des pays, qui ont eu dans le passé des relations qui s’inscrivent dans la colonisation.

Maintenant que souffle sur le continent un vent très fort de néo-souverainisme, il faut voir comment prendre en compte ces mutations et les apurer avec diplomatie», ajoute le fondateur d’Afrikajom Center.

Un discours contestataire a fait jour, ces dernières années, pour appeler à réviser les rapports que la France entretient avec les pays africains, notamment avec le Sénégal, théorisé par le nouveau régime du temps où ceux qui l’incarnent étaient du côté de l’opposition et combattaient le régime sortant.

D’où la sortie de Alioune Tine pour arrondir les angles.

Le départ de l’Armée française du territoire sénégalais avait été agité, un temps, par les nouveaux tenants du pouvoir, avant que cette information ne soit démentie disant que le plus jeune Président du Sénégal n’a réclamé cela et n’a jamais évoqué la question.

Mais tout compte fait, une volonté de sortir du Franc Cfa avait été brandie par les leaders de l’équipe dirigeante du Sénégal pour battre leur propre monnaie. Réclamant plus de souveraineté, les tenants du pouvoir ont pris une mesure consistant à faire payer la taxe aux entreprises françaises à partir du territoire sénégalais.

Revêtant un symbole, la visite du président de la République du Sénégal coïncide avec l’espoir de voir se concrétiser cette promesse d’une «rupture» dans les rapports avec l’ancienne puissance colonisatrice du Sénégal fortement critiqués par les tenants du pouvoir. Du temps où ils étaient dans l’opposition, le concept «France dégage» avait trouvé un terreau fertile à travers mouvement de contestation réclamant le départ du Président Macky Sall du pouvoir et que l’honorable député Guy Marius Sagna avait réussi à théoriser à travers un mouvement.

Repenser les relations entre les deux pays en tenant en compte des intérêts du Sénégal avait été un des slogans de campagne du nouveau régime, qui surfe déjà sur un premier baril de pétrole qui vient d’être mis à la disposition du Sénégal dont les dirigeants avaient promis de renégocier les contrats pétroliers. Cette première visite du chef de l’Etat sénégalais sera-t-elle décisive dans les relations futures entre le Sénégal et la France ?

La France n’a jamais senti Dakar, point d’entrée stratégique situé à l’extrême ouest du continent et ancienne capitale de l’Afrique occidentale française (Aof), si éloignée de Paris.

A l’inverse des régimes sortants, qui avaient un discours teinté de diplomatie à l’égard du partenaire français, le nouveau Premier ministre Ousmane Sonko, profitant de la visite à Dakar de son allié politique Jean-Luc Mélen­chon, avait vivement critiqué le Président français, Emmanuel Macron, devant des étudiants à l’université Cheikh Anta Diop, totalement acquis à sa cause.

Le Pm reproche à Macron d’avoir, selon lui, fermé les yeux, ces dernières années, sur la répression exercée par l’ancien Prési­dent Macky Sall sur ses partisans.

lequotidien

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