Il faut, malheureusement, reconnaître que le duo Diomaye/Sonko a accouché d’un échec retentissant à la tête de l’État du Sénégal.
Les promesses mirobolantes des opposants ont fondu comme neige au soleil, avec une gestion du pouvoir marquée par l’incompétence, et le choix hasardeux de privilégier la vengeance, comme un cache-misère, l’incurie et les buzz qui ont fini par démonétiser la « parole étatique ».
Jusqu’ici, le duo, à la tête du Sénégal, n’arrive pas à endosser ses nouveaux habits d’« homme d’État ».
Après l’euphorie des célébrations, la fumée s’est dissipée et les « apprentis gouvernants » ont montré leur vrai visage et, pour masquer leur incompétence, ont choisi la fuite en avant, en essayant de nier la réalité.
La gestion du pouvoir d’État s’est transformée en un rituel de nominations kilométriques, à chaque conseil des ministres pour satisfaire les « combattants et la clientèle », mais aussi des soutiens portant plumes ou porte-voix dans les médias.
Des nominations qui ont fait sourire à Sorano, par exemple, et à la tête de certains médias d’État.
Pire, à la tête de la diplomatie où un « gros calibre » n’est pas gage de réussite : résultat, un an d’échec dans tous les combats engagés (médiation au Sahel, notamment).
Triste constat : la voix du Sénégal est devenue inaudible !
Les nouveaux dirigeants ont perdu leur première année au pouvoir : rien à célébrer, aucun projet réalisé, zéro réussite à se mettre sous la dent.
Faut-il s’en réjouir ?
Non, mais dresser le constat, c’est essayer de provoquer un électrochoc pour que le duo Diomaye/Sonko prenne conscience du désespoir qui ensevelit l’avenir des jeunes et les pousse, plus que jamais, vers les vagues de l’océan Atlantique, à destination de « Barça ou Barsak » (l’Espagne ou l’au-delà).
Cette recrudescence des départs migratoires clandestins suffit pour évaluer l’ampleur du désastre d’une alternance avortée, en ce qui concerne les rêves et les promesses vendus aux jeunes.
Le calvaire des bourses impayées continue d’enflammer les campus à Dakar et ailleurs où les FDS (forces de défense et de sécurité) ne cessent d’intervenir.
Qui l’eût cru ! De la part d’ex-opposants qui ont traité les FDS de tous les noms, du temps où ils promettaient le paradis sur terre, en cas de victoire.
Faut-il, pour autant, continuer à les accabler et à tirer sur l’ambulance ?
Non !
Il urge de les appeler à rectifier le tir et à suivre les conseils d’un grand chef religieux qui leur a fait remarquer que leur slogan : JUB, JUBAL, JUBANTI devrait être complété par… JUBO (réconciliation).
Parce qu’un mandat présidentiel ne pourrait se résumer en un règlement de comptes, même pour régler des comptes publics supposés saccagés.
Des convocations intempestives à la police, à des procès de Moscou, bref à l’installation insidieuse d’une Terreur qui ne dit pas son nom.
PAS DANS UN PAYS DÉMOCRATIQUE COMME LE SÉNÉGAL !
Sonko doit se réveiller de son sommeil dogmatique, car il est l’instigateur de cette chasse aux sorcières qui ne mènera son pays nulle part, sinon dans une spirale de vendetta qui va accoucher d’une gangrène sociale et d’une déchéance économique terrible.
Un an d’échec, cela suffit pour s’en convaincre, pour jouer l’ouverture, élaguer les branches mortes du gouvernement, privilégier la compétence et le sérieux.
Pour faire renaître l’espoir et entamer la seconde année du mandat, du bon pied.
Mais Sonko est-il capable de faire son autocritique ? Rien n’est moins sûr !
Pourtant, ce sera cette solution ou la cascade des dérives stériles.
Et, au bout, les regrets et l’échec, à jamais enraciné dans l’Histoire.
Cette première année de pouvoir doit dessiller les yeux d’un duo improbable qui a une occasion unique et historique de se faire une place au pays de la Teranga.
Si ce duo prend pleinement conscience de sa mission au service du peuple sénégalais.
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