APRES LA VICTOIRE DU PASTEF, EN MARCHE VERS UNE NOUVELLE REPUBLIQUE !
Après avoir subi la bérézina du 24 mars dernier, les ténors de l’ancien pouvoir déchu viennent de subir, lors des législatives de ce 17 novembre, une débâcle historique.
Cette victoire du camp patriotique est d’autant plus scintillante, qu’elle survient après 8 mois d’harcèlement politicien féroce, de martèlement médiatique intense et continu ainsi que d’agressions physiques cruelles (comme à Saint-Louis) contre les tenants de l’antisystème. Elle peut, jusqu’à preuve du contraire, être considérée comme le couronnement d’un cycle politique entamé avec la naissance du PASTEF en janvier 2014.
LE PASTEF, A L’ASSAUT DU SYSTEME
Ayant constaté, deux années après la seconde alternance, l’inertie des anciennes générations d’hommes politiques, tous bords confondus, devant la mal-gouvernance, l’hyper-présidentialisme outrancier et la soumission aux puissances occidentales, certains cadres patriotes de la haute administration avaient pris leurs responsabilités et mis sur pied le PASTEF.
Ces jeunes quadragénaires, partisans du patriotisme, de la bonne gouvernance et d’une redistribution équitable des ressources nationales, choisirent, sciemment, de prendre le contrepied des caciques de la vieille classe politique, regroupés au sein de Benno Bokk Yakaar.
Cette méga-coalition contre-nature et unanimiste à souhait, avait réussi à établir un consensus sur la perpétuation des vieilles pratiques politiques nocives et obsolètes datant du parti-Etat senghorien et considérait les ruptures attendues par le peuple et bien identifiées par les Assises nationales, comme superflues.
La confrontation était donc programmée et la persécution fut impitoyable contre les adeptes de l’antisystème, surtout après l’élection présidentielle de 2019, quand l’extraordinaire potentiel politique du nouveau parti PASTEF apparut au grand jour, contrastant avec la lente agonie d’un système obligé d’user d’expédients politiques pour survivre (transhumance, corruption politique, violation ou tripatouillage des lois constitutionnelles ou du code électoral).
UNE PROGRESSION ELECTORALE CONTINUE
Les prochaines semaines permettront d’éclairer la lanterne de nos concitoyens sur la sombre période marquée par de multiples scandales et des atteintes inqualifiables aux droits et libertés, ayant culminé, entre février 2021 et la veille de la présidentielle du 24 mars dernier.
En effet, les nouvelles autorités ont promis d’abroger la loi d’amnistie, d’installer la Haute Cour de Justice et de mettre sur pied des commissions d’enquête.
A ne considérer que le seul aspect électoral de la confrontation avec le défunt régime, on se rend compte de l’ascension fulgurante du PASTEF parti de 1,13% lors des législatives de 2017 à un score avoisinant les 80% lors des présentes joutes électorales, autrement dit d’un seul député repêché par le mécanisme du plus fort reste à une majorité parlementaire aux 3/5.
Depuis l’alternance de 2000, c’est la première fois que le score électoral d’un nouveau régime s’accroît entre l’élection présidentielle et les premières élections législatives, alors qu’on observait habituellement une baisse. A titre d’illustration, la coalition SOPI avait obtenu 49,6% lors des législatives d’avril 2001 contre 58,49% pour Me Wade à la présidentielle de 2000.
De même, Benno Bokk Yakaar avait engrangé 53,06% des voix, durant les législatives de juillet 2012 contre 65,80 pour Macky Sall, 3 mois plus tôt, en mars. Le capital confiance accordé aux nouveaux hommes forts avait donc tendance à s’éroder très rapidement.
Ce n’est pas le cas, cette fois ci et cela semble indiquer que le changement de régime relèverait, en plus d’un sentiment indéniable de rejet, par les masses populaires du défunt régime apériste, d’une plus grande adhésion à des orientations programmatiques, que le PASTEF a tenté de consigner dans l’agenda et la stratégie de transformation systémique.
_2012: 36,6%
_2017: 53,6%
_2022: 46,60%
_2024: 49,72%
TAUX DE PARTICIPATION LORS DES DIFFERENTES LEGISLATIVES
Avec moins de 16% des voix, les deux coalitions héritières de Benno Bokk Yakaar semblent tendre vers le néant, que le président Macky Sall promettait à son Opposition, au plus fort de sa gouvernance aussi grotesque que néronesque.
VIVEMENT LA TROISIEME REPUBLIQUE !
Une source d’inquiétude est le fait que la gestion du pouvoir reste encore beaucoup trop technocratique et académique et ne se distancie pas encore suffisamment des canons de la pensée économique libérale.
Les objectifs de transformation sociale / systémique fixés pourraient difficilement être atteints dans le cadre étriqué d’une démocratie électorale classique, comme le prouve la succession d’alternances tronquées et détournées en 2000 et 2012. Il faut oser passer à une phase de renforcement de la participation des citoyens à la prise de décision politique (démocratie participative) telle que préconisée par les Assises Nationales.
Le PASTEF doit faire un bon usage de sa brillante victoire électorale, en bannissant l’intolérance et le patriotisme de parti, qui pourraient gêner la mise en valeur des immenses potentialités que recèle notre peuple pour pallier les maladresses résultant de l’inexpérience et la fougue de certains jeunes patriotes.
Si le nouveau régime veut poursuivre sa marche triomphale vers l’édification d’une nouvelle République, la troisième, il devra impérativement changer de Constitution par le biais d’un référendum fondateur, avec une approche holistique.
xibaaru