Les députés de l’Assemblée nationale examinent ce vendredi 14 mars, en séance plénière, le projet de loi n°07/2025, qui autorise le Président de la République à signer l’Instrument d’adhésion du Sénégal à la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD).
Cette adhésion, en discussion depuis octobre 2023, vise à offrir au pays de nouvelles opportunités de financement dans des secteurs stratégiques. Ledit projet de loi sera défendu par la ministre de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères, Yassine Fall.
Selon le rapporteur du jour Alassane Niang, l’Inter-commission composée des Commissions des Affaires étrangères, des Finances et du Contrôle budgétaire, ainsi que des Affaires économiques, réunie le 12 mars 2025, a examiné ce projet de loi sous la présidence de Madame Fatou Diop Cissé, Présidente de la Commission des Affaires étrangères.
La ministre de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères, Yassine Fall, accompagnée de son secrétaire d’État chargé des Sénégalais de l’extérieur, Amadou Chérif Diouf, a exposé les motifs de cette initiative gouvernementale.
Selon la ministre, « l’adhésion du Sénégal à la BERD répond à une stratégie nationale de diversification des sources de financement. Le pays a déjà souscrit à 203 actions du capital social de la Banque, dont 37 libérées » et 116 sujettes à appel ».
En effet, le 9 février 2024, le Conseil des Gouverneurs de la BERD a adopté la Résolution n°268, qui définit les modalités d’adhésion du Sénégal en tant que « membre non européen ».
Un levier de financement pour « Sénégal 2050 »
Créée en 1990 pour accompagner la transition économique des pays d’Europe centrale et orientale, la BERD a élargi son champ d’action à d’autres continents. Elle regroupe aujourd’hui « 74 États membres », ainsi que l’Union européenne et la Banque Européenne d’Investissement.
Avec une solide notation financière, elle a investi dans plus de « 6 000 projets » à travers le monde, couvrant des domaines variés comme « l’énergie, l’agriculture, les infrastructures et la transition écologique ».
Mme Fall a indiqué que « pour le Sénégal, cette adhésion revêt un intérêt particulier dans la mise en œuvre de l’Agenda national de transformation Sénégal 2050″. Selon la ministre, la BERD « offrira des financements à des taux compétitifs, avec des « mécanismes de remboursement plus souples que les sources traditionnelles. »
À en croire le rapporteur Alassane Niang, les membres de l’Inter-commission ont salué l’initiative, soulignant les « avantages de diversification des financements » qu’ils apportent à l’économie sénégalaise. Ils ont toutefois interrogé la ministre sur « le montant exact que le pays devra verser pour son entrée dans le capital de la BERD » et sur « l’urgence de l’examen de ce projet de loi ».
Madame Yassine Fall a précisé que « l’adhésion suit des règles définies dans les statuts de la banque et que le pourcentage de détention d’un État dépend de sa contribution financière ». Concernant la procédure d’urgence, elle a évoqué la « nécessité de mobiliser rapidement des ressources pour financer les projets stratégiques du pays. »
À l’issue des discussions, les députés ont « adopté à l’unanimité le projet de loi » et ont recommandé son approbation en séance plénière.
Si aucune objection majeure n’est soulevée, le Sénégal pourrait bientôt devenir membre de la BERD, ouvrant ainsi la voie à de « nouvelles perspectives de financement » pour son développement économique.
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