Les personnes âgées atteintes de plusieurs pathologies de longue durée, évolutive, avec un retentissement sur la vie quotidienne, voient leur fonction rénale décliner beaucoup plus rapidement que celles en bonne santé.
« Les maladies chroniques individuelles ont été associées au déclin de la fonction rénale. Cependant, le rôle de la multimorbidité, soit la présence de plus de deux pathologies, et des schémas de multimorbidité ne sont pas clairs. »
C’est ce qu’ont écrit des chercheurs de l’Institut Karolinska et de l’université de Stockholm (Suède) dans une étude publiée dans la revue Journal of the American Geriatrics Society.
Ainsi, ils ont décidé de recruter et de suivre 3.094 adultes pendant 15 ans.
L’âge moyen de l’échantillon était de 73,9 ans. « La multimorbidité a été définie comme le nombre de maladies chroniques et les schémas de multimorbidité ont été identifiés à l’aide de l’analyse des classes latentes (ACL) », a précisé l’équipe.
Plus vous souffrez de maladies chroniques, plus le déclin de la fonction rénale est prononcé
Selon les données, 87 % des personnes interrogées souffraient de multimorbidité. Il existait une relation dose-réponse indépendante entre le nombre de maladies chroniques et le déclin de la fonction rénale, de sorte qu’à mesure que le nombre de maladies chroniques augmentait, le déclin de la fonction rénale devenait plus probable et plus prononcé.
D’après les auteurs, si l’on considère la composition des pathologies plutôt que leur nombre, le risque de déclin de la fonction rénale était particulièrement élevé pour les participants atteints de maladies cardiométaboliques, comme l’obésité, le diabète, la maladie du foie gras, l’hypertension ou encore l’insuffisance cardiaque.
« En outre, le schéma cognitif et sensoriel a montré un déclin relatif accéléré. »
En revanche, les personnes souffrant de comorbidités psychiatriques et respiratoires ne semblaient pas présenter de risques élevés de déclin de la fonction rénale, malgré un nombre moyen de maladies plus élevé.
« Une surveillance accrue » et des « interventions pharmacologiques opportunes » pour préserver les reins
Dans les conclusions, l’équipe souligne l’importance d’une évaluation complète qui tienne compte non seulement de la charge globale des maladies chroniques, mais aussi de l’interaction complexe entre les pathologies lors de l’évaluation du risque de déclin de la fonction rénale chez les personnes âgées.
« Les personnes présentant des maladies caractéristiques de schémas de multimorbidité à haut risque peuvent particulièrement bénéficier d’une surveillance accrue de la fonction rénale, de la promotion d’un mode de vie sain et d’interventions pharmacologiques opportunes », a déclaré Giorgi Beridze, qui a dirigé les recherches, dans un communiqué.
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