L’automédication est le fait de soigner de petites pathologies en utilisant des médicaments, sans avis médical préalable, sur conseil du pharmacien. Si l’automédication peut paraître une solution satisfaisante pour soulager certaines affections, il convient de rester vigilant, notamment chez les enfants et les femmes enceintes.
Définition et risques de l’automédication
Qu’est-ce que c’est ?
L’automédication consiste à soigner une infection bénigne comme un rhume, une toux ou encore une constipation sans passer par un médecin. Le conseil de l’ordre des médecins défini l’automédication comme étant « l’utilisation, hors prescription médicale, par des personnes pour elles-mêmes ou pour leurs proches et de leur propre initiative, de médicaments considérés comme tels et ayant reçu l’autorisation de mise sur le marché avec la possibilité d’assistance et de conseils de la part des pharmaciens ».
À savoir ! Les médicaments de l’automédication sont des médicaments disponibles sans ordonnances pour des pathologies bénignes et facilement diagnosticables par le patient lui-même
En France, le marché de l’automédication est considérable. Selon une étude réalisée par l’AFIPA (Association Française de l’Industrie Pharmaceutique pour une Automédication Responsable), la consommation de 2009 représentait 1,6 milliards d’euros, soit 6,5% du marché des médicaments.
Les spécialités les plus vendues concernent les affections respiratoires, digestives, dermatologiques et les antalgiques.
À savoir ! 59% des français déclarent utiliser des médicaments sans ordonnance de temps en temps. Les maux les plus soulagés par l’automédication sont : les maux de gorge, la fièvre, la diarrhée, les douleurs abdominales et les brûlures
L’automédication peut être utilisée :
- Pour des pathologies bénignes, dont les symptômes sont simples et déjà connus, et dont l’intensité ne perturbe pas les activités habituelles ;
- Sur une courte durée, quelques jours ;
- En respectant les précautions d’emploi et la posologie indiquée sur la notice ;
- En veillant à l’absence d’interactions médicamenteuses. Pour cela, il faut prendre conseil auprès du pharmacien en lui précisant la nature des éventuels traitements en cours.
En revanche, les individus atteints de maladies chroniques, les patients polymédiqués, les femmes enceintes et allaitantes, les nourrissons et les enfants doivent éviter l’automédication. Un médicament ne doit pas être consommé une fois sa date de péremption dépassée. Les médicaments prescrits lors d’une précédente consultation ne doivent pas être utilisés sans avis médical, même lorsque les symptômes semblent être semblables.
Quels risques ?
Les dangers de l’automédication sont nombreux, avec parfois des conséquences graves.
Il existe deux grands types de risque :
- Les risques dus au médicament lui-même (méconnaissance des composants, toxicité méconnue, date de péremption, interaction médicamenteuse avec d’autres médicaments, etc.) ;
- Les risques dus à la prise (erreur de posologie, méconnaissance des effets secondaires, éventuelles allergies, interactions médicamenteuses, etc.).
Par ailleurs, pour le corps médical, l’automédication peut être à l’origine de quelques difficultés pouvant impacter la prise en charge du patient, par exemple un retard de diagnostic, une fausse interprétation des résultats biologiques, le médicament utilisé peut masquer certains symptômes utiles au diagnostic, une aggravation des symptômes, etc.
L’automédication en pratique
L’automédication doit toujours être temporaire pour des affections bénignes et courtes comme par exemple un rhume, un aphte, etc. A noter que dans certaines maladies chroniques (arthrose, rhinite allergique, etc.), lorsque le diagnostic est bien connu, il est également possible de traiter soi-même les rechutes.
Pour pratiquer l’automédication sans risque, il convient de respecter certaines règles :
- Demander conseil au pharmacien
Même si l’efficacité et la sécurité des médicaments sont établies, il vaut toujours mieux bien s’informer auprès d’un professionnel du médicament avant d’acheter un médicament sans ordonnance. Pour avoir un conseil de qualité, le pharmacien doit savoir à qui est destiné le médicament et dans quel contexte.
- Consulter son médecin en cas de grossesse, d’allaitement ou pour un nourrisson
Il faut bien garder à l’esprit que seuls les maux du quotidien facilement identifiables peuvent être traités en automédication. La grossesse, l’allaitement et le jeune âge sont des situations particulières qui n’entrent pas dans le domaine d’application de l’automédication.
Par ailleurs, en cas de symptômes douteux, violents ou persistants, ou lorsqu’il n’y a aucune amélioration des symptômes après la prise d’un médicament en automédication, il faut consulter un médecin pour un examen plus approfondi.
- Respecter la durée de traitement
Il faut toujours respecter la durée de traitement mentionnée sur l’emballage. Si l’état de santé empire ou qu’aucune amélioration n’est ressentie, il faut consulter un médecin.
- Mentionner l’automédication
En cas de consultation médicale après une tentative d’automédication, il est préférable de mentionner au médecin le ou les médicaments essayés pour se soulager.
- Lire la notice et conserver l’emballage
Il faut toujours garder l’emballage d’un médicament. Il contient, en effet, de nombreuses informations comme le nom du médicament, le fabricant, la date de péremption, la teneur en principe actif, les excipients, etc.
La notice du médicament contient également différentes informations comme les indications du médicament, sa composition, des doses préconisées, la durée maximale d’utilisation, les contre-indications, les précautions d’emploi, les effets indésirables possibles et les conditions de conservation.
- Ne pas cumuler
En automédication, il est plus prudent de n’utiliser qu’un seul médicament à la fois. En effet, la prise simultanée de plusieurs médicaments peut renforcer ou au contraire diminuer leurs effets. Par ailleurs, les effets indésirables peuvent être majorés.
- Pas d’alcool
L’alcool modifie l’effet de beaucoup de médicaments. Il risque d’augmenter les effets indésirables. La prise simultanée de médicament et d’alcool est dangereuse avec la conduite d’un véhicule.
- Suivre les instructions de conservation
Les médicaments peuvent se détériorer sous l’effet de la chaleur, de l’humidité ou de la lumière. Il est conseillé de les conserver dans leur emballage d’origine, au sec, au frais, et à l’abri de la lumière.
Des armoires à pharmacie sont spécialement conçues pour remplir tous ces critères. Certaines d’entres elles peuvent également se fermer à clé, une option rassurante avec des enfants à proximité.
- Attention avec les enfants
Les médicaments doivent être conservés hors de portée des enfants : en hauteur, ou comme évoqué dans le point précédant dans une armoire sous clé. Seuls les vaccins, les suppositoires, certaines suspensions buvables ou certains médicaments peuvent être conservés au réfrigérateur.
Les enfants ne peuvent pas être considérés comme de petits adultes.
Si un médicament disponible sans ordonnance peut être utilisé chez un enfant, l’emballage le mentionne alors clairement. Il ne faut jamais essayer d’adapter un traitement réservé à l’adulte.
Souvent, la dose à administrer dépend du poids. En cas de doute, ne pas hésiter à prendre contact avec son médecin ou son pharmacien.
Plusieurs médicaments sont disponibles sous des formes particulièrement adaptées pour l’enfant. Lorsqu’ils existent sous forme de comprimés ou de gélules pour les adultes, la version liquide est conçue pour les plus petits. Généralement, des cuillères, des pipettes ou des compte-gouttes sont fournies avec le produit.
- Savoir quand s’arrêter
L’automédication ne doit être utilisée que chez les personnes en bonne santé, c’est-à-dire sans pathologies chroniques (un diabète ou une affection cardiaque par exemple). Tout symptôme inexpliqué doit faire l’objet d’une consultation médicale.
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