«La filière avicole traverse d’énormes difficultés, malgré les énormes potentialités d’emplois dont elle regorge». L’alerte est du président de l’Union nationale des patrons d’entreprises du Sénégal (UNPES), Magueye Badiane.
Au cours d’un point de presse tenu à Keur Madaro, dans la commune Thiès-Ouest, ce jour, il s’est offusqué du fait que «le secteur de l’aviculture soit laissé en rade, par rapport aux opportunités ouvertes à d’autres secteurs».
Il pense que «les autorités gagneraient à venir en aide aux petits producteurs, dans le secteur de l’élevage des poules».
«Aujourd’hui, un nombre important de petits producteurs ont cessé leurs activités du fait des difficultés notées dans l’écoulement des produits, liées à la qualité des poussins mis sur le marché et à l’accès aux aliments», s’inquiète-t-il.
Le président de l’UNPES d’indiquer aussi : «pour mieux prendre en charge la question de l’aviculture, il faut la considérer séparément du grand secteur de l’élevage, du fait de ses potentialités en matière d’atteinte de l’autosuffisance alimentaire en viande et de création d’emplois».
Selon lui, «la capacité de création d’emplois des petites fermes, qui, malheureusement, ferment en cascade, est telle qu’un poulailler de 30.000 poules peut engager environ 20 travailleurs».
Ce, poursuit-il, «au moment où les grandes fermes avicoles disposant d’une capacité de 3 millions de poules et n’ayant pas besoin de beaucoup de main-d’œuvre du fait d’un système automatique réalisant l’essentiel du travail, emploient presque le même nombre d’agents, la vingtaine».
Magueye Badiane se dit convaincu que l’État favoriserait la création de centaines d’emplois, en soutenant les petits producteurs qui ont une capacité de création d’emplois beaucoup plus importante».
Cela, dit-il, non seulement contribuerait à lutter contre le chômage mais, aussi, éviterait le monopole du secteur par un nombre limité de gros producteurs».
Le président de l’UNPES se dit d’autant plus préoccupé, face aux difficultés qui secouent la filière en général, que «de plus en plus de fermes avicoles de la zone de Thiès font l’objet d’annonces de vente».
Il a invité l’État, à travers un bon encadrement et l’octroi de financements, à soutenir les jeunes qui s’activent dans l’aviculture.
Également, il rappelle que le Sénégal importe environ 80 millions d’œufs à couver (OAC) par an alors que les besoins des producteurs tournent autour de 60 millions, dont les gros exploitants ont la plus grosse part.
Une situation qui, remarque le président de l’UNPES, «accentue les difficultés d’accès des petits producteurs face à l’augmentation des coûts des poussins et des intrants, qui impacte sur l’écoulement des productions sur le marché».
seneeb