Lors d’une session à l’Assemblée nationale consacrée au vote d’une loi d’amnistie proposée par le Président de la République, visant à couvrir les événements liés aux manifestations politiques ou à visée politique entre 2021 et 2024, Barthélemy Dias, député du groupe parlementaire ‘Taxawu Sénégal’ et maire de Dakar, a saisi l’occasion pour exposer sa situation d’inéligibilité.

Il a déclaré devant l’assemblée : « Madame la Ministre [en s’adressant à Me Aïssata Tall Sall, ministre garde des seaux], je voudrais vous m’exprimer, en tant que maire de Dakar, que vous êtes au courant de ma situation puisque vous avez été mon avocate.

Vous savez que je suis exclu des listes électorales pour cinq ans car j’ai été définitivement condamné suite à une attaque jugée lâche contre une institution de la République, attaque documentée par des vidéos. Je souligne être le seul jugé dans cette affaire, personne d’autre n’ayant été poursuivi. »

Barthélemy Dias a ensuite souligné l’impact de cette situation sur sa carrière politique, affirmant : « Cette exclusion signifie que je ne peux me présenter à aucune élection. Si une élection a lieu en 2029, je ne pourrai pas être candidat, et je ne peux plus briguer la mairie de Dakar.

Le fait d’être l’unique personne attaquée et jugée, par des magistrats se prétendant indépendants, me prive du droit de participer aux élections, sous le prétexte de cette condamnation. Je préfère ne pas commenter davantage, souhaitant garder mes opinions personnelles. »

Il a également critiqué la nécessité d’une loi d’amnistie pour résoudre de telles situations, suggérant plutôt des modifications législatives : « Je pense qu’il n’est pas nécessaire d’adopter une loi d’amnistie pour réintégrer les acteurs politiques. Il suffirait de modifier certains articles de la loi électorale. Il est reconnu que les articles 29, 30 et 57 ont été spécifiquement écrits pour cibler certains acteurs politiques et les empêcher de se présenter.

Ainsi, je demande au Président de la République de bien vouloir reconsidérer sa position. »

Le contexte de cette inéligibilité remonte au 22 décembre 2011, lorsque pour défendre sa mairie et sa propre vie, Barthélemy Dias, accompagné de ses gardes du corps, avait résisté à une attaque.

Durant cet affrontement, des coups de feu avaient été tirés, entraînant la mort de Ndiaga Diouf, atteint par balle et décédé lors de son transfert à l’hôpital de Fann.

senego

Part.
Laisser Une Réponse

Exit mobile version